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  • Hari 7

    Salto del Guayabo

    23 November 2017, Cuba

    Avant-dernière journée de notre séjour à Cuba. Nous en sommes à 96 espèces d'oiseaux observés. Aujourd'hui, nous visitons Salto del Guayabo, dans le Parque nacional La Mensura. Il s'agit de la plus haute chute de Cuba, d'une hauteur de 127 mètres. Et c'est un endroit qu'on nous a « vendu » toute la semaine pour sa beauté.

    Dès notre arrivée à Salto del Guayabo, nous nous précipitons vers le belvédère pour contempler la chute et la vallée. Et déjà, les jumelles se font aller : Paruline hochequeue, Paruline bleue, Chilina d'Oriente, Pèrenoir négrito, etc.

    Les ornithologues qui voyagent beaucoup savent que le succès d'un circuit dépend beaucoup des guides locaux. Nous en avions eu un excellent au Parque nacional Alejandro de Humboldt, et j'avais un bon feeling avec Carlos, celui qui nous accompagnait aujourd'hui. Les bons guides savent trouver les espèces d'intérêt. Et c'est ce que Carlos a fait en nous trouvant une discrète Chevêchette de Cuba, une espèce endémique qui nous avait échappé jusqu'à présent. Comme pour l'épisode des flamants, tout le monde retient son souffle pendant cette observation, de peur d'effrayer et d'éloigner ce petit « toutou à plumes ».

    Au bout du sentier, Carlos nous informe qu'il a observé il y a quelques jours le Colibri d'Elena, le plus petit oiseau au monde. En anglais, on l'appelle Bee Hummingbird. Il y a un refuge à quelques kilomètres, interdit d'accès pour l'instant, mais les oiseaux s'en éloignent de temps en temps pour être observés à l'occasion tout près du Salto del Guayabo.

    Trouver un colibri dans une forêt, le plus petit de surcroît, c'est pire que de chercher une aiguille dans une botte de foin. Et malheureusement, ça ne sera pas un succès cette fois. Mais on observe quand même quelques espèces intéressantes pendant notre randonnée, dont quelques endémiques.

    Mais c'est vraiment à la toute fin de notre randonnée que nous avons eu un petit boost d'adrénaline. Je ne l'avais pas mentionné aux membres de mon groupe, mais j'avais un agenda caché pour la journée... Dans les semaines qui ont précédé notre voyage, j'ai mis passablement de temps sur l'étude de la distribution des oiseaux de Cuba, et particulièrement les espèces endémiques et les semi-endémiques. Lors de ces recherches, je suis tombé sur une espèce plutôt mystérieuse. D'après le guide Birds of Cuba, la Paruline à calotte verte est une résidente permanente, mais très localisée à Cuba.

    Elle ne fréquenterait que les forêts de pins de Pinar del Río, dans l'ouest du pays, ainsi que celles aux limites des provinces de Holguin et Guantanamo. Pas mal où nous sommes quoi! Mais bizarrement, sur eBird, il n'existe pratiquement aucune mention de cet oiseau en automne dans la région. Je n'étais donc pas certain de pouvoir espérer voir cet oiseau. Je pense que je ne l'avais même pas mis dans ma liste d'espèces potentielles.

    Mais au détour du sentier, pendant que les chilinas sont partout autour de nous, je détecte au travers des aiguilles de pin un oiseau avec la gorge jaune très voyante. Je pense d'abord avoir à faire à une Paruline à gorge jaune, mais quand elle se penche un peu et me laisse voir sa belle calotte verte, je comprend rapidement que la mystère de la Paruline à calotte verte est résolu. Elles ne disparaissent pas pendant l'automne et demeurent bel et bien dans la région.
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