• Day 96

    Parc national de l'Una

    June 18, 2023 in Bosnia and Herzegovina ⋅ ⛅ 25 °C

    Une nouvelle nuit près de l'eau, un lac cette fois ! Ces pays des balkans nous surprennent par la profusion de leurs étendues d'eau.

    Nous traversons le pays du Sud au Nord, non loin de la frontière avec la Croatie.

    Sur la route, personne en ce dimanche ! Les maisons sont si clairsemées... Nous ne parcourons aucune ville, aucun village ; seuls des hameaux de quelques maisons croisent notre chemin.

    Ce parcours nous dévoile de nombreux vestiges de la guerre de l'ex-Yougoslavie ou guerre de balkans de 1992-1995 : des maisons en ruines sans toit au sein de desquelles la végétation a repris ses droits, ou au contraire certaines ayant été reconstruites tout en conservant les stigmates de la guerre, le plus souvent visibles aux multiples impacts de balles sur les façades et les pignons. Ce qui n'est pas plus étonnant, car plus de 60 % des logements ont été détruits.

    L'ethnie des bosniaques musulman•e•s est celle qui a été le plus touchée par le conflit. Le terme de génocide a d'ailleurs été employé à propos de la purge qui s'est déroulée ici il y a seulement 30 ans.

    Depuis les années 2000, le pays a entamé un long travail de déminage de sa surface terrestre. Celui-ci ne sera terminé qu'à l'horizon 2030 ! Il convient donc de ne pas sortir des sentiers battus. Des panneaux "attention danger mines" sur le bas côté des routes que nous empruntons sont visibles.

    Nous parvenons au Parc national de l'Una. En guise de bienvenue, une décharge à ciel ouvert, juste avant le début de la réserve !

    Le canyon est magnifiquement verdoyant. À cette hauteur, l'Una est émeraude et joue les miroirs dans lesquels se reflètent les arbres.

    L'objectif du parc est de protéger cette rivière qui nourrit également le parc national de Krka en Croatie.

    Le parc national de l'Una n'a absolument rien avoir avec son voisin Plitvice en Croatie (que nous avions eu l'occasion de parcourir en 2019 lors d'un précédent voyage) dans sa composition. Le parcours n'a pas été agencé et la distance entre les deux cascades principales est très grande. Nous n'avons donc pas d'autre choix que d'emprunter des routes et chemins avec Phoeni pour suivre l'Una.

    On s'engage dans une sorte de safari ! Dommage de remuer la poussière des chemins de terre, chacun•e dans son véhicule personnel, d'effectuer des croisements difficiles, de briser le calme apaisant du fleuve avec nos bruits de moteur... Heureusement que les visiteureuses sont rares (incroyable en comparaison de Plitvice !), et que nous sommes le seul van parmi des voitures uniquement bosniennes !

    Les cascades éclipsent vite cette déception. À mesure que l'on s'approche, la puissance du fleuve se fait ressentir. Les rapides et la vivacité de l'eau sont impressionnants ! Il suffit de suivre le son de la cascade qui grandit...

    La première cascade que nous découvrons est celle de "Martin Brod". L'eau coule en escaliers naturels et progressifs parsemés de dégradés de bleu et vert et d'arbres. Certains tanguent avec la puissance du courant. On se demande d'ailleurs comment ils tiennent encore debout ! Une passerelle surplombe la cascade pour un superbe panorama. 📸

    La seconde cascade est celle de "Štrbački Buk", le clou du spectacle ! Il s'agit de la chute d'eau la plus emblématique de la région.

    Nous empruntons à pieds des passerelles en bois longeant l'eau pour l'atteindre, ce qui laisse un délicieux effet de surprise ! L'excitation monte lorsque le bruit de la cascade commence à couvrir nos voix.

    Elle est immense, formant plusieurs jaillissements simultanés. L'eau qu'elle projette inlassablement dans l'air fait apparaître un arc-en-ciel, comme dans un rêve ! 🌈

    Depuis le Monténégro, on éprouve quelques difficultés à trouver des spots dodo... Au Monténégro, tous les endroits touristiques ont subit un accroissement des infrastructures et le moindre espace se monnaie au minimum à 15 € le stationnement. Tandis qu'en Bosnie, il y a bel et bien des espaces vides, mais nous sommes un peu frileux•se, et ne souhaitons surtout pas sortir des sentiers battus en raison de la dangerosité des mines. Il faut aussi avouer que l'application que l'on utilise pour localiser des spots nous aide beaucoup moins, car c'est un pays moins fréquenté par les voyageureuses !

    C'est le pays où globalement l'accueil a été le moins chaleureux, le peuple semble souvent être sur la réserve, esquisse très peu de sourires. On a souvent le droit à des hochements de tête froids.

    Le fait que l'on puisse rester seulement trois jours sous peine de devoir entériner une démarche pour se déclarer auprès des autorités locales n'aide pas non plus à se sentir bienvenu•e•s. Est-ce mis en place dans le cadre d'une réciprocité avec une mesure émise par la France ou est-ce à l'initiative de la Bosnie ?

    La dernière nuit, on a dormi dans la ville de Bihac, sur un parking près de l'Una et des canards. Le lendemain, on s'est laissé•e•s tenter par une pekarna (boulangerie) et on a pas été déçu•e•s, le pain tressé et légèrement brioché était excellent, les croissants aussi !! 🥐🥖

    Bisous de nous ! 😋😘
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