• Pierre Portolano

Tierras del Cóndor

90-дневное приключение от Pierre Читать далее
  • Lagunas de Bertinache

    2 марта, Чили ⋅ ☁️ 25 °C

    Réveil glacial à 4 degrés, heureusement que j’ai tout ce qu’il faut dans la voiture. Je réalise que je suis absolument seul dans ce camp militaire. Un calme presque inquiétant… jusqu’à ce que mon corps me rappelle une urgence bien plus pressante : j’ai besoin d’aller aux toilettes. Problème, impossible de les trouver. Je suis obligé de poser ma pêche comme un animal entre deux baraquements, en donnant quelques petits coups de pattes pour recouvrir le méfait de sable et ainsi marquer mon territoire.

    J’ai pas mal de route aujourd’hui, alors je ne traîne pas trop… même si je sais pertinemment que je vais faire une tonne d’arrêts en chemin. Et ça ne manque pas : le Salar Ascotan est un spectacle au lever du soleil. Impossible de ne pas m’arrêter pour faire quelques photos et observer les flamants roses évoluer dans ce décor irréel. Quel tableau…

    Je continue la route et décide de m’arrêter dans quelques petits villages, par pure curiosité. Mention spéciale à Chiu-Chiu, un village que j’ai visité juste parce que j’aimerais vivre dans un endroit avec un nom pareil. L’heure tourne et je commence à avoir faim. Sauf qu'ici les restaurants n’ouvrent jamais avant 13h. Frustré, je pousse jusqu’à Calama, où je profite de l’occasion pour faire le plein. Le pompiste, par miracle, est un Colombien fan absolu de la France. Enthousiaste, il décide carrément de prendre sa pause pour déjeuner avec moi, histoire de pratiquer son français. On se retrouve à manger des hot-dogs de station-service en parlant littérature et football. Une rencontre totalement inattendue, mais très sympa.

    Sur le chemin du retour, j’ai encore du temps, alors je fais un détour jusqu’aux Lagunas de Bertinache. L’entrée est payante, mais moitié prix aujourd’hui, car la lagune est en traitement et la baignade est interdite. C’est un spot Instagram typique : les gens prennent leur photo et s’en vont au bout de cinq minutes. Mais franchement, le cadre est incroyable. Il faudra que je revienne pour me baigner.

    Retour au camp de base pour attaquer une nouvelle semaine. Ce week-end était très cool, et j’ai déjà plein de projets de visites pour les prochains jours.
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  • San Pedro

    5 марта, Чили ⋅ ⛅ 20 °C

    Deuxième semaine à San Pedro.

    Les putains de chiens m’empêchent toujours de dormir, insomnies terribles, mon téléphone est bloqué, le port de charge déconne, le pavé tactile de mon ordi aussi, mon coussin de Aty la loutre pas livré, mes papiers pour passer la frontière en retard, la lampe de mon Airbnb cassée, le PSG me fait péter un câble sur tous les continents, galères administratives, mais surtout moral en berne. Le bilan de ces deux premiers mois manque cruellement d’une étincelle, de folie, de fun. Les rencontres se font rares et je me sens de plus en plus isolé.

    Et puis, il y a eu un élément déclencheur. J’ai appelé l'antenne de secours d’Annecy. Juste entendre une voix familière, quelqu’un qui connaît mon dossier, qui me dit qu’on va s’en sortir, que ça va se débloquer… Après ça, la spirale a commencé à s’inverser. J’ai sympathisé avec des musiciens de rue, j’ai regardé un match de foot dans un bar avec des Français, j’ai réglé mes galères avec la banque et l’URSSAF… et surtout, j’ai pécho. Un rendez-vous galant qui s’est bien terminé, un peu de légèreté dans tout ce bordel, et ça change tout.

    Parmi le bon, il y a aussi le fait que je me balade maintenant sans GPS dans la ville et les alentours, me sentant comme un local.
    J’ai changé l’huile de la voiture, quatre nouveaux pneus tout-terrains, tout est prêt. Maintenant, je pars à l’aventure pour le week-end. À très bientôt, San Pedro 🖤
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  • Morros de Cabor

    7–8 мар., Чили ⋅ ☁️ 9 °C

    Départ à 16h, direction le nord. D’abord un arrêt pour faire le plein d’essence, puis cap vers les geysers, même si je crois que le site est fermé. On improvisera.

    La route est magnifique, un paysage à couper le souffle. Partout autour de moi, des lamas, des dizaines, dispersés sur l’altiplano. Impossible de résister : je m’arrête tous les 500 mètres pour les photographier, tentant à chaque fois de m’en approcher un peu plus. Mais dès que je réduis la distance à moins de dix mètres, ils détalent avec une grâce légère et sauvage. Il faudra que je pense à faire le plein de carottes pour ces occasions. Peut-être qu’avec un peu de patience, je pourrai me faire accepter, et le rêve : une petite tape sur le bout du museau.

    Arrivé aux geysers, la confirmation : ils sont bel et bien fermés. Je décide d’improviser, de contourner, d’explorer. Une grande route attire mon attention. Elle semble à l’abandon depuis des années, envahie par des pierres, des troncs d’arbres tombés et des fissures profondes. Je la prends malgré tout, curieux de voir où elle mène.

    Un peu plus loin, je repère un petit recoin à l’abri, juste à temps pour le coucher de soleil. L’endroit est isolé, parfait pour passer la nuit.

    Pour terminer la journée, je tente de regarder Anora, la Palme d’or de cette année. Au bout de quelques dizaines de minutes, je décroche. Plus du tout en phase avec ce qui est primé à Cannes depuis un moment, je trouve tous les films odieux de superficialité et d'auto-suffisance.

    Demain, aucun programme précis, je profite de la soirée au clair de lune.
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  • Caleta Guanillos

    8–9 мар., Чили ⋅ ☀️ 20 °C

    Exploration de la côte Ouest.

    Réveil assez frais. À 4000 mètres d’altitude, c’est toujours la même chose. Il va falloir s’y habituer.

    Ce matin, une envie compulsive : voir la mer et manger un ceviche. Je prends donc la route vers l’ouest, direction la côte.

    À midi, mission accomplie. J’arrive dans une ville portuaire et me fais plaisir avec un ceviche dans un restaurant classe, étonnamment abordable. Le poisson est ultra-frais, l’assaisonnement parfait. Ici, au lieu des mouettes, ce sont des condors par dizaines qui volent à basse altitude. Une vision inhabituelle qui donne un caractère unique à l’endroit.

    L’après-midi, je longe la côte et explore plusieurs plages. L’eau est très fraîche, un peu trop pour que je me baigne, surtout que je n’ai pas pris d’affaires de rechange. Mais l’ambiance est parfaite : soleil, bruit des vagues, air marin, et comme toujours musique à fond dans la voiture pour compléter le tableau.

    Je finis par trouver une plage tranquille, bien à l’écart de la route, avec quelques chiens plutôt sympas. J’ai la présence d’esprit de demander aux locaux si je peux camper là. Aucun problème, mais ils me conseillent de déplacer la voiture si je ne veux pas me réveiller emporté par la marée. Sage conseil.

    Pour bouger un peu, je fais du sport. Puis, pour lier l’utile à l’agréable, je ramasse du bois pour un feu qui tiendra toute la soirée. Et tant qu’à faire, autant continuer sur ma lancée : je ramasse aussi du plastique, beaucoup trop de plastique. Les plages chiliennes sont des décharges à ciel ouvert.

    Je rapporte mes sacs poubelles remplis au seul mec présent sur cette petite péninsule de pêche et lui demande s’il en a d’autres. Je ne sais pas s'il a bien compris mais il m'envoie bouler, dommage pour la plage.

    Le feu me tient jusqu'à minuit, et j'ai fais plein de photos jusqu'à ne plus avoir de batterie. Conclusion parfaite à ce weekend, belle soirée de cowboy solitaire sous les étoiles avec feu de camp et guitare, que demander de plus.
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    Окончание поездки
    31 марта 2025 г.