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- Feb 16, 2022, 7:41 PM
- 🌙 23 °C
- Altitude: 1,138 m
- TanzaniaKageraBileleBukobaBukoba Airport1°20’56” S 31°48’57” E
Traversée nocturne du lac Victoria
February 16, 2022 in Tanzania ⋅ 🌙 23 °C
A Bukoba se trouve un ferry de nuit qui relie cette ville à Mwanza. Nous n’étions pas sûr de l’existence même de ce ferry avant d’entrer en Tanzanie tant les informations sur internet à son sujet sont parcellaires. Apparemment, ce ferry partirait tous les deux jours à 21h, et il y en aurait un ce mardi soir. (Encore merci à Eunia qui a appelé sa fille qui habite à Bukoba pour confirmer…). Le seul moyen d’obtenir des billets est de se rendre directement au port de Bukoba.
Vers 16h30, nous arrivons à bon port, et voyons le MV Victoria, ce magnifique rafiot, heu… bateau qui date quand même de 1960. Il a du en vivre des aventures ce bateau ! Heureusement, nous nous sentons en sécurité car la bateau a été repeint en 2021 et son nom a été changé en « MV New Victoria », ce qui relève du génie en terme de marketing. Il y a quelques jours, j’étais tombé par hasard sur internet sur un article relatant le naufrage catastrophique du MV Bukoba en 1996, provoquant la mort de plus de 1000 personnes… sur un bateau devant normalement accueillir 400 passagers. La situation aujourd’hui a bien évolué car tous les passagers sont maintenant enregistrés et comptés. Dommage qu’il ait fallu une telle catastrophe pour en arriver là.
Au guichet, on nous propose des billets en classe VIP, ce qui est au dessus de la 1ère classe, pour la modique somme de 20$ par personne. Classe VIP, jai des étoiles dans les yeux. Je me vois déjà dans un jacuzzi avec une bouteille de champagne. Ce billet nous donne accès à une cabine microscopique avec deux lits superposés. Je crois que je vais devoir m’asseoir sur mes rêves d’opulence et de luxe. Qu’importe, nous voilà munis des sésames pour embarquer sur ce fier navire.
A 19h30, le port s’agite. Les sacs de jute remplis de bananes transitent à toute allure vers le bateau. Dans cette joyeuse effervescence plus ou moins organisée mais fonctionnelle, un premier matelot nous invite à aller vers le bateau pour y mettre nos vélos, un deuxième nous stoppe quelques mètres plus loin en nous demandant d’attendre, finalement un troisième nous demande les billets pour les vélos. Les billets pour les vélos ?
Je pars donc à la recherche de ces billets en compagnie d’un matelot, qui m’emmène devant un guichet. Nous dérangeons le guichetier qui est en train de regarder une vidéo hilarante d’un chat qui fait des pitreries. On me demande mes coordonnées : en épelant soigneusement mon nom, je vois « Robini Meglet » qui s’affiche à l’écran. Cela me semble suffisamment proche de la vérité. Il y a rapidement trois personnes derrière l’ordinateur qui regardent intensément l’écran et donnent des conseils à la dame aux vidéos de chat. Cela prend une éternité, mais j’obtiens finalement une grande feuille A4.
Mon matelot prend la feuille A4 et m’invite à le suivre. Après avoir sauté une barrière et passé sous deux cordons de sécurité, nous arrivons devant un second guichet avec cette fois un homme adossé contre le mur qui regarde son téléphone d’un air vide (peut être encore une vidéo de chat mignon me dis-je), Il retourne devant son ordinateur, tend la main pour récupérer notre papier et commence à pianoter. La procédure prend encore une fois une éternité, (nous en sommes donc à deux éternités si vous suivez toujours cette histoire). Il est maintenant 20h15 et les passagers commencent à s’agiter sérieusement.
Miracle, une deuxième feuille A4 sort de l’imprimante. Mon matelot - j’aurai du demander son nom, appelons-le Kevin pour la suite de de cette histoire -, Kevin me dit de nouveau de le suivre. Nous traversons la foule de passagers pour atteindre un troisième guichet où je vais sans doute payer quelque chose. Une femme tape frénétiquement sur une calculatrice sur un bureau où se trouvent un tas d’une cinquantaine de reçus de transaction. Elle ne semble jamais s’arrêter : d’une main, elle prend un téléphone, de l’autre, elle récupère de l’argent qu’elle compte. J’ai l’impression qu’elle gère l’entièreté des opérations du port ! Derrière elle, deux hommes prennent le café et rigolent en regardant leur téléphone. Sans même me regarder, d’un geste vif, elle m’arrache les papiers, jette un œil aux informations y figurant et me prend les billets que je tenais dans ma main et me donne enfin mon reçu. Il est 20h30, c’est le moment d’embarquer ! Je prends rapidement une photo, juste avant qu’un militaire me dise que c’est interdit. Ce sera donc la seule photo du port de Bukoba en exclusivité ici.Read more
Traveler trop vrai le récit !
Bien cher Robini, merci à nouveau pour cette description rocambolesque (dixit Elise). Je ne comprends pas pourquoi nous n’avons pas le lien avec cette aventure de 😼, chat chat chat. [Rémi & CO]