Traversée de la Gironde

Les Grecs ne voyaient-ils pas comme grande traversée celle du Styx ?
La culture occidentale ne verrait-elle pas plutôt celle de l'Atlantique et l'arrivée à Ellis Island ?

A l'image des montagnes, les cours d'eau ont toujours été des obstacles naturels pour les hommes. Frontières naturelles, ces particularités géographiques ne marquent pas la fin d'un monde, comm le furent les limes romaines, mais sont véritablement un lieu de traversée, de passage.
L'Homme a toujours eu crainte ou a toujours fantasmé sur ses frontières ou par-delà celles-ci.
Par-delà l'océan, un Nouveau Monde les attend.
Par-delà les limes, des barbares sanguinaires attendent de leur faire la peau.
Par-delà le Rhin, c'est l'or du Nibelungen ou les yeux enchantés de la Loreleï.
Par-delà la mer d'Irlande, c'est l'amour interdit de Tristan et Iseult.
Par-delà la tranchée, c'est la mort assurée.
Pourtant, par-delà les nuages, par-delà les montagnes, c'est la rencontre avec Dieu.

Traversant la Gironde, est-ce un monde fantasmé ou de crainte sur lequel je m'engage ?
Une traversée en bateau m'a toujours beaucoup apaisé. Et excité à la fois. C'est toujours excitant que d'accéder de l'autre côté à bord de ces embarcations grandes ou moins grandes voire même de fortune. Mais c'est tout aussi apaisant que de se lâcher au gré du vent, ou plutôt, l'espace d'un instant, à celui du capitaine.Read more