• Mardi 26

    November 26, 2024 in Guinea ⋅ ☁️ 25 °C

    Aujourd’hui c’est petit dej dans les familles. Emmy nous a ramené de la galette des rois (hors période, certes) pour faire goûter à la famille. Personne ne trouve la fève mais on se régale !

    Direction la base, qui est à 5 min à pied de chez nous, avec Rosalie qui embauche en même temps.
    Ce matin, nous avons pour mission d’aller nettoyer le marché moderne avec l’équipe de volontaire habituelle (majoritairement des femmes). Le but étant aussi de montrer l’importance de leur travail qui mérite salaire.
    On s’équipe donc avec des tenues magnifiques, bottes, gants, gilets fluo et masques, avant d’aller sur site.
    Nous sommes accueillis par le gérant de l’équipe et tout le groupe. Les femmes chantent en travaillant, et faute de connaître les paroles, cela nous encourage pour balayer, ratisser et ramasser sous cette chaleur.
    Le travail d’équipe est énorme et on sent une cohésion et entraide énorme, c’est hyper chouette !
    On se fait un retour à la base dans la benne, à prendre l’air, ça fait du bien!

    Arrivée, on n’échappe pas à un coup de tuyau d’arrosage, on est chaud et sale, c’est nécessaire !!
    On s’attable ensuite dans la maison des volontaires, puisque le maire, accompagné de Quentin et tous leurs collègues sont en pleines réunion dans la paillote, notre QG.
    Lucie et Bertrand, deux volontaire qui travaille à la base, comme Mélanie, reviennent entre temps de Conakry où ils ont été travailler quelques jours.

    Repas donc avec une salade pomme de terre concombre tomate, avec de la semoule de magnoc et du poulet sauce yassa (avec des petits oignons confits).
    On finit le repas avec un très bon gâteau au chocolat pour souffler les bougies de Manu, qui fête ses 20 ans aujourd’hui, et Lucie, qui a fêté son anniversaire hier !

    On se dépêche, et partons ensuite tous vers Tamita, commune proche de Boffa, pour aller sensibiliser les populations à l’importance de l’état civil sur lequel on a été briefé hier.
    On rencontre le maire et ses adjoints, avant de se dispatcher en binôme de deux jeunes + un encadrant de chez eux + un représentation de relais communauté de Tamita + un chauffeur.
    Je me retrouve avec Mathys, Zohra, Saa Pierre, Korka et Alassan, notre relais communauté.
    Nous sommes accueillis par l’assemblée du village de Keleya, ses vieux sages, hommes, femmes et enfants. C’est assez impressionnant, et même si on en a déjà discuté au préalable, je suis assez dubitative sur mon rôle à jouer ici. Ces gens vivent en communauté depuis des générations sans moi et mon témoignage, je n’ai pas l’impression qu’il ai besoin de moi.
    Mais en discutant avec Alassan, et à mesure d’exemple type « si vous ne vous recensez pas, on ne peut pas mesurer la population, et savoir s’il faut ouvrir une nouvelle école, nouvel hôpital, nouveau forage… dont vous auriez besoin », ou « sans acte de mariage, tout le processus d’héritage pour votre conjoint.e n’est pas assuré ».
    Voir même un exemple vrai et coup de point de Korka, traduit en Sousou par Saa Pierre: « on homme paraissait mort, il ne bougeait plus. On l’a mis dans un linceul, creusé sa tombe, et au moment de le mettre en terre, il s’est mis à tousser. » les gens tombent parfois dans le coma, ou se font mordre par un serpent et sont paralysés. Mais ici entre le temps de « mort » et l’enterrement, il peut parfois se passer à peine quelques heures. Hors dans acte de décès, sans reconnaissance de la mort véritable par un médecin, qui sait combien de gens ont été enterré sans être mort ?
    Les vieux sages se sont exclamés mais l’exemple et expérience de Korka a porté ses fruits, et Alassan nous traduisait au fur et à mesure que les hommes posaient des questions, qu’ils se sentait maintenant concernés, qu’ils veulent régler tout ces problèmes. Et chacun de l’assemblée y allait de son exemple personnel « comment faire si mon acte de naissance dit « né vers l’année 1950 » plutôt qu’une date précise ? ». C’était très émouvant de voir l’impact à court-terme que nos peu de mots ont portés. Saa Pierre a finalement parlé une bonne partie du temps, il avait des arguments coup de poings qu’il portait très bien en orateur hors pair qu’il est, et puisqu’il parle Sousou, on ne perdait pas d’impact et de d’importance des mots à travers une traduction.

    En bref, une après-midi très forte et intéressante. Jusqu’à ce qu’on essaie de partir et que la voiture ne démarre plus… merci au monsieur qui est venu nous dépanner en connecter sa batterie à la nôtre avec 2 clés à molette.

    Des retours que j’ai pu avoir des autres groupes, il semblerait que tout le monde ait eu des conversations très intéressantes, et des échanges animés et formateurs avec leur village assigné. Pour certains les femmes posaient plus de questions, ou les hommes, mais c’est aussi un travail de bouche à oreille. En convaincant les sages du village, on espère que chacun prendre ensuite exemple. Ils nous l’ont d’ailleurs dit « vendredi, après la prière, nous irons à la mairie nous recenser » !

    Le moteur réparé, il est temps de filer à Boffa, pour aller jouer au foot avec les jeunes du coin. Toutes ses aventures nous ont un peu mis en retard, donc on fonce.

    Arrivée sur le même terrain de foot que celui où nous étions VIP, une bonne cinquantaine de jeunes nous attendent. Nous sommes 6 jeunes, c’est assez impressionnant ! On commence donc le match 11 contre 11, dont une équipe avec Jean-Phillipe, Mathys, moi et Manu dans les buts. Emmy et Kevin sont parti chercher des chaussures, et Eva fait observatrice avec Quentin, et Mélanie qui fait photographe.
    Le match bat son plein, ils sont biennn plus fort que nous, et on perdra finalement 3-2. Mais pas avant que Manu n’arrête quelques buts, que j’en mette un (que peu ont essayé d’empêcher) et que Mathys et Jean-Philippe ne donnent tout ce qu’ils ont en tant que grand fan.
    C’est un grand moment d’équipe, de cohésion, de partage. Le foot est universel est on le sent vraiment à ce moment là, c’est un très beau moment qu’on passe tous ensemble.

    Mais ce n’est pas fini ! Retour à la base et nouveau départ pour (presque) tout le monde pour aller voir le match de ligue des champions PSG / Bayern. Arrivée dans un p’tit hangar avec une tv pour tout le monde. Les guinéens regardent plutôt Brest/Barca, et zappent entre les deux matchs. Jean-Philippe fait bien savoir à tout le monde l’équipe qu’il supporte, et fait rire tout le monde.
    On passe une super soirée à essayer de se fondre avec les locaux. Encore une fois, le foot met tout le monde d’accord.

    Retour ensuite chez nos familles où on passe des supers soirées. Finale d’une tv réalité locale très attendue, ça rapproche aussi il faut croire !
    Encore une fois, on s’écroule de fatigue, les journées sont bien remplies !
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