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  • Day 74

    Carretera austral

    June 19, 2016 in Chile ⋅ ☀️ 26 °C

    L'aventure continue au large de Chiloé, à l'aide d'un ferry jusqu'à Puerto Chacabuco. Nous choisissons ce moyen pour plusieurs raisons, tout d'abord c'est le plus rapide, ensuite il nous fait économiser pas mal de route non pavées et enfin nous avons envie d'arriver dans la région des fjords par la mer. La traversée dure un jour et demi. Les paysages sont magnifiques, particulièrement à l'arrivée sur Puerto Chacabuco. Nous nous arrêtons dans de toutes petites îles comme Puerto Aguirre, au fin fond de la Patagonie chilienne.

    Dès la descente du ferry, le Kombi fait un drôle de bruit métallique. On s'arrête une première fois, puis une deuxième fois sans rien voir d'anormal. Nous faisons ensuite le tour des quelques mécanos de Puerto Aysen, première ville que nous croisons. Bon là l'accueil n'est vraiment chaleureux, on ne comprend pas grand chose, si ce n'est qu'ils ne font pas beaucoup d'effort et n'ont pas envie de regarder. On va donc à la prochaine grande ville, Coyhaique, à 70km, à une vitesse plus que réduite. Là nous continuons la tournée des mécanos, l'un d'eux nous propose de jeter un coup d'œil. Le verdict n'est pas brillant notre roulement à billes avant gauche est complètement mort, il ne reste que quelques millimètres de métal :/ Direction le centre ville pour acheter un nouveau roulement, et trouver un mécano pour le poser. Tout se passe plutôt facilement, mais tous les mécanos sont débordés. On finit par pousser les portes de tout ce qui ressemble plus ou moins à un atelier de mécanique ! Un d'eux finit par nous aidé en appelant Christian, leur voisin mécanicien. C'est parti pour trois jours d'atelier mécanique un peu forcés. Jour 1 : savoir mettre le roulement à billes, et dans le bon sens s'il vous plaît ! Je vous passe tous les détails mais Christian galerait à remettre la roue en place car il avait posé le roulement à l'envers. Jour 2 : savoir remonter son disque de frein correctement, ben oui sinon il casse! Et devinez quoi, une fois le roulement changé, la roue remontée, prêts à partir vers d'autres aventures, j'entends un gros crac métallique très déplaisant. Le disque de frein, quasi neuf, s'est cassé au niveau la base. On est assez suspicieux sur les explications de Christian, qui hallucine autant que nous en voyant le morceau de métal en deux. Selon lui la pièce était rouillée, et le fait d'avoir roulé sans roulement à billes digne de ce nom, serait la cause. On s'apercevra plus tard, que le disque n'avait pas été remonté correctement ! Jour 3 : savoir être patient, et attendre Paolo le soudeur. Une fois la pièce ressoudée nous reprenons la route prudemment car un bruit persiste au niveau de la roue.

    On a traversé la Cordillere deux fois avec un train avant en mauvais état, alors la retraversé une fois avec un disque de frein douteux et 250km de route non pavée, même pas peur! Non en vrai on a fait hyper gaffe, avec une allure moyenne de 20km/heure. Autant dire que cela nous a occupé un bon bout de temps! On aurait pu choisir une route plus courte et pavée plus au nord, mais celle choisie est beaucoup plus belle, en faisant le tour du deuxième plus grand lac d'Amérique du Sud. Le lac Général Carrera s'étend 2 240 km2 entre le Chili et l'Argentine. Les paysages tout autour sont magnifiques, avec notamment la gorge étroite du Diable. Les villes que nous croisons sont toutes petites. La région bénéficie d'un micro climat avec 300 jours de soleil et peu de pluie, ce qui permet une culture agricole identique à celle au nord de Santiago.

    Nous quittons le Chili pour l'Argentine, sans avoir exploré plus au sud. Mais ce n'est que partie remise, nous reviendrons quand les températures seront plus hautes!
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