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  • Day 79

    Quotidien chez les Ennis-Short

    April 22, 2023 in Australia ⋅ ⛅ 19 °C

    L’heure est venue de quitter ma famille tasmanienne pour rejoindre d’autres contrées. J’ai détaillé chaque road trips dans lesquels ils m’ont emmené, et essayé de reporter le maximum de choses que j’ai appris grâce à eux quant aux lieux, histoires, plantes, animaux locaux… Mais je suis loin de tout vous avoir raconté ! J’expliquais à mon arrivée ici que j’ai rencontré la famille Ennis-Short grâce au site Helpx : ils proposaient une chambre dans leur maison, la nourriture, et les sorties en échange d’heures de travail pour mener à bien leurs nombreux projets. En deux mois et demi, j’ai eu le temps de voir changer de nombreux aspects de la maison (et de participer à ces changements), de rencontrer d’autres helpers, de (très) bien manger, de profiter de la ville d’Hobart, de courir, de promener Lulu, de voir des couchers de soleil tous plus surprenants les uns que les autres…

    Côté travail, j’ai commencé par nettoyer des briques pour la construction du nouveau mur. Quand Tim et Elisia ont acheté la maison, il y avait des murs partout, ils ont tout cassé, mais de façon à réutiliser les briques pour leurs propres projets. Je devais donc enlever le béton qui restait attaché pour retrouver la brique initiale. Je ne les ai pas compté mais il y en avait une centaine. J’ai aussi fait énormément de désherbage (Fun Fact : quand la famille était à Melbourne pour Pâques, Camille, Claire et moi avons arraché 400 kilos de mauvaises herbes) dans la propriété mais aussi aux alentours.
    Elisia et moi avons construit un jardin de A à Z sur un secteur appartenant à son voisin Steeve : désherbage de hautes herbes (terrain à l’abandon), construction d’un mur pour protéger la clôture, rehaussement du terrain avec de la bonne terre, plantation de plantes natives et dépôt de mosh pour ralentir la progression de mauvaises herbes. Le tout le plus rapidement possible et dans le silence car il n’était pas au courant. J’en rigole maintenant !
    On a aussi transformé le terrain entre la maison et la rivière, pour tenter de maintenir les mauvaises herbes sous contrôle, sauver les pigface (plante native), mis du wood chip (copeaux de bois), et ramassé un gros tas de cailloux. Je me suis rappelée en le faisant que je faisais ça quand j’étais petite, ramasser tous les cailloux brillants. Ici, c’était tous les petits et tous les plats de toutes tailles qui seront utiles à la construction du mur. Cette fois, on a rabaissé le terrain et tenté de le rendre plat. On a déterré toutes sortes de déchets par la même occasion.
    Pour l’anecdote que je connais maintenant par cœur : les anciens propriétaires ont décidé de simplement pousser toute la terre et ce qu’il y avait avec, hors de leur propriété pour construire une grande piscine.
    Travail prudent ici aussi, car cette partie appartient au conseil et il est extrêmement défendu de transformer le paysage.
    Je n’ai pas non plus compté les aller-retour au déchet vert mais Elisia doit en avoir une petite trace sur son compte en banque.
    Toujours côté jardinage, Elisia, les garçons et moi avons rapporté des ferns (arbre natif de la Tasmanie, de l’époque jurassique qui grandit d’un centimètre par an et coûte un bras) qu’elle avait aperçu déterrés dans l’ancienne propriété de sa mère. On les a replanté, et j’ai pris soin de les arroser tous les jours pour les réanimer, et de nouvelles feuilles ont poussé ! Ils ont besoin de beaucoup d’eau et d’humidité car poussent dans les rainforest.
    On a aussi démonté la tonnelle et repeint les terrasses pour se préparer à l’hiver.
    J’ai aussi aidé Tim pendant de longues journées le week-end dans la construction du mur. Fabriquer le béton, et le couler ensuite. J’ai beaucoup aimé ces journées même si ça va rarement comme on veut ! C’est une étape importante, même capitale de leur projet, avoir l’impression de faire quelque chose qui comptent vraiment à côté du désherbage qui n’a pas de fin 🥴. Et puis Tim ne travaille jamais sans sa musique ! Il a vraiment de bons goûts, et écoute de tout. J’ai redécouvert des morceaux que j’écoutais quand j’ai commencé à écouter de la musique. Quel plaisir de se sentir comme quand on avait 11 ans, à l’autre bout du monde.
    Dans nos heures de travail, on avait aussi le droit de cuisiner. C’est toujours pas un truc que j’aime vraiment faire (et surtout pour 6) mais bon, en deux mois et demi, je devais bien tenter de faire quelque chose ! Au menu, cordon bleu maison, frites maison, et sauce aux champignons. Pas de friteuse, bon, on fera chauffer de l’huile dans une casserole. En tentant de représenter une friteuse pour la première fois (donc avec 4l d’huile dans une grosse casserole), j’ai inondé la maison avec environ un litre d’huile qui on débordé partout en plongeant ma première poignée de frites. C’était un désastre. J’en rigole maintenant ! Un mois après j’ai fait des cookies parce que j’en avais vraiment envie, tout s’est bien passé. C’était mes seules expériences cuisine.
    Et puis il fallait aussi trouver de quoi s’occuper pendant les jours pluvieux (qui n’ont pas été nombreux !), ménage !

    J’ai aussi profité de la ville d’Hobart, du Salamanca Market représentant 90% de produits et savoirs faire locaux, de Street Eats @Franko réunissant, chaque vendredi soir d’été, une dizaine de food trucks de différents horizons et des concerts. De MONA (Museum of Old and New Art) un musée surprenant, qui a pour but de choquer et faire se questionner le visiteur. De la Female Factory, une ancienne prison pour femme, similaire à Port Arthur.

    Et j’ai aussi pu rencontrer d’autres voyageurs. À mon arrivée, Hannah, une allemande de 25 ans, effectuait son deuxième séjour dans la maison, elle est partie quelques jours après. Je suis restée une semaine seule puis Philip, allemand lui aussi, est arrivé pour deux semaine. Il allait se baigner matin et soir, je crois que quand il était là, c’était probablement la pire météo que j’ai connu là-bas. Un matin, depuis la fenêtre de la cuisine, on pouvait voir Philip nager, alors que le sommet du Mont Wellington était couvert de neige. Après son départ j’ai repassé une semaine seule, puis Alex et Matt sont arrivés. Deux normands de 24 et 25 ans (?) avec qui j’ai arrêté de parler anglais deux jours avant leur départ, on a bien ri. Le lendemain de leur départ, c’était au tour de Claire et Camille de poser leur valise. Elles se sont rencontrées pendant leurs études à Paris, Claire vient de Vannes en Bretagne, on a fêté ses 25 ans pendant qu’elles étaient là et Camille est une Lilloise de 24 ans. On a parlé anglais moins d’un jour, on a bien ri aussi.
    C’était cool de les avoir.

    Ah, et j’ai aussi enfourché un blue tongue lezard dans mon élan de jardinage 🤕, normalement il va bien.
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