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  • Day 33

    Premiers apprentissages à vélo

    April 12, 2019 in Nepal ⋅ 🌫 17 °C

    Parmi mes premiers apprentissages, il y a les impondérables du voyage à vélo :
    - bien se protéger, du soleil, de la chaleur, de la pollution, de la poussière. Contente à ce titre de ma large chemise en coton superposée à un t-shirt technique plus serré. Elle couvre du soleil et des regards, même si elle sent vite mauvais... Caleçon long sinon. Je crève de chaud mais n'ose pas le court. En dehors des villes (de Katmandu uniquement?), les femmes ne montrent pas du tout leurs jambes.
    - dans les descentes, ne pas sourire en ouvrant la bouche, au risque de gober mouches et papillons,
    - ne pas oublier qu'avec les sacoches on est plus large et moins agile. Attention donc aux demi tours serrés, avec un guidon lourd, moins maniable !
    - accepter d'être lent... Dès qu'une côté arrive, je sens directement le poids qui me leste et la nécessité de redoubler de force et d'energie . Pas trop de possibilité non plus de "prendre mon élan" à la sortie d'une descente, je suis très vite ralentie par mes kg !

    Il y a aussi les apprentissages spécifiques au Nepal :
    - hiérarchie des routes : c'est simple c'est la "highway" ou rien, les routes plus petites étant des pistes bosselées non asphaltees, donc non praticables par moi qui ne suis pas à VTT... Hathi (mon vélo) est lourd et je sais bien que si je me retrouve à devoir le pousser dans les pentes (ce jour arrivera, mais je préfère le retarder !) ce sera... dur si ce n'est pas trop realisable.
    -côté orientation et outils donc, oublier "maps.me" (vélo), qui ne cesse de proposer ce type de pistes improbables. "Google Maps" (voiture) convient mieux ! De toute façon pour sortir du Népal je n'ai qu'une route à suivre en continu : la highway n°1.
    - ne pas sursauter ni prendre pour soi tous les coups de klaxons. Au début je n'arrêtais pas de croire que j'avais fait tomber un objet ou que mes sacs étaient mal fixés... mais les gens klaxonnent juste pour prévenir de leur présence. Au fait, vous le savez sans doute, mais le klaxon nepali /indien, par rapport à un européen, est un peu ce qu'un Bollywood est à un film "classique": plus long, plus chantant, plus joyeux, plus dansant, mais... il peut aussi vite vous casser les oreilles !
    - ne jamais s'enflammer en prenant trop de vitesse. Même si les routes que j'ai suivies sont en assez bon état, le nid de poule n'est jamais loin... Ma sacoche de guidon en fait les frais en dégringolant au moindre creux ou à la moindre bosse pris trop vite. Les Allemands de Vaude n'ont pas pensé aux routes nepalaises en concevant leur système "click & fix"... J'ai aussi vu un scooter avec 2 gars dessus faire un vol plané suite à une sorte de dos d'âne surprise...
    - éviter les serpents. la plupart du temps ils ont déjà ete écrasés mais pas tout le temps !
    - se préparer à retenir sa respiration quand on voit un camion, un bus ou une jeep fumer noir. J'ai testé le masque anti-pollution mais je n'arrive pas à respirer avec et il me tient trop chaud.

    Sinon que dire? Il suffit de pédaler...et on avance.
    Les petits plaisirs en chemin :
    -Les femmes avec leurs saris colorés assises en amazone sur les scooters derrière leurs gars, voile et tresse au vent, regard intrigué mais fier,
    -Les enfants joyeux et foufous face à mon vélo... A qui je fais coucou, mais ce sont parfois des vieux au sourire édenté qui me rendent le salut !
    -Des mirinda ou coca bien frais achetés aux échoppes en guise de pause. Il y a généralement peu d'ombre et de fraîcheur. Je rêve d'un "lassi" frais, dun "curd" ou d'une glace mais cela fait longtemps que je n'en ai plus vus !
    -Après quelques jours, me sentir plus à l'aise avec "Hathi" et mon matériel : avoir mieux réglé tout, trouvé une place pour chaque objet dans mes sacoches... A partir de quand pourrai-je me dire que je suis rodée a cette entreprise, je ne sais pas. En tous cas, ça y est, je suis dedans !
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