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  • Day 97

    Quand Birmanie rime avec pluie...

    June 15, 2019 in Myanmar ⋅ 🌧 23 °C

    Mes trois derniers jours birmans ont été un peu moroses car toujours sous la mousson ! Cela ne veut pas dire qu'il pleut tout le temps mais tout de même... une bonne partie de la journée. Et dès que ça tombe, il vaut mieux s'abriter car ce n'est ni une bruine bretonne ni anglaise ni même une pluie parisienne. Je découvre à mes dépens que la pluie n'est pas verticale ici ! Elle semble rebondir, remonter, en tous cas s'infiltre de partout. Goretex et pantalon de pluie déclarent forfait. La plupart des gens restent d'ailleurs en tongs et en manches courtes, je devrais probablement faire de même pour arrêter de me trimballer avec plein d'affaires trempées...
    La pluie rend aussi impossible le bivouac (ma tente ne flotte pas...). Mais je m'en suis sortie avec une auberge à Hpa An (où j'opte pour une chambre plutôt que pour le dortoir, pour épargner aux voyageurs mes affaires qui puent), puis avec une nouvelle nuit dans un monastère bouddhiste.

    Le dernier jour, je me fais encore saucer dans la montagne. Je pactise avec l'ennemi et accepte d'embarquer dans un pick up militaire. Sorte de convoi officiel avec de hauts gradés, une voiture devant, une voiture derrière, et de la place dans les deux, mais je suis a la place parquée avec les jeunes militaires à l'arrière du pick up du milieu, en extérieur donc. Question de protocole? Ou volonté de marquer le fait qu'ils m'aident mais sans trop encourager mon periple non plus ? Nous sommes 4 à l'arrière, sous une pluie torrentielle + grêle + gros vent pendant 50 km. Je m'accroche à mon velo autant que je le tiens, c'est cocasse mais ce n'est pas une partie de plaisir... Un des militaires a une mitraillette plus longue que son bras (il est certes petit), enroulée dans un joli tissu, couleur toge de moine. Il a à peine 18 ans. de l'autre main, il a à cœur d'aider à tenir mon vélo, quitte à se prendre des rafales en plein visage... Vision étrange.

    Peu avant, j'avais oublié de raconter que 2 hommes à scooter avaient essayé de m'arrêter dans les montagnes entre Loikaw et Taungoo, prétendant être de la police et me demandant mon passeport. Mais pour ma part, quand je vois deux gars sans uniformes tenter de me bloquer le chemin, je ne m'arrête pas, au contraire j'accélère !! Ils ont commencé à me suivre mais comme je continuais en disant "No, I don't want to stop" puis les ignorais, ils ont fini par laisser tomber. Je pense que c'étaient 2 cheffaillons d'un village, vexés que je n'aie pas répondu à leurs questions en roulant et qui ont tenté l'argument policier ! (Il y a dans les villages des milices non officielles, en plus ou moins bons termes avec l'armée nationale).

    Alors que je redoutais pas mal le vélo en Birmanie, cette anecdote est finalement le "pire" qui me soit arrivé et ce n'était pas bien méchant...
    Je passe la frontière Birmanie-Thailande à la fin du troisième jour, sans encombres, et à vrai dire très excitee de découvrir un nouveau pays ! Le chapitre birman, ouvert par un soleil de plomb et une chaleur écrasante, se clôt 25 jours plus tard, sous une pluie presque fraîche.
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