• Tente-hammam, collines et village Karen

    21 Temmuz 2019, Tayland ⋅ ☁️ 27 °C

    C'était dur de quitter Pun Pun et cette vie au présent et en bonne compagnie. J'apprehendais aussi la reprise du vélo apres 5 semaines d'interruption en Thaïlande (entre les vacances mère-fille, la meditation, la ferme...). Mais il fallait bien repartir.

    Jour 1 - La premiere journee est clémente, tant en termes de météo, de dénivelé que de paysages. Je suis contente de pédaler et observe plus attentivement les rizières, maintenant que j'y ai moi-même mis les pieds ! Après 70 km, je prévoyais une incruste dans un ranch germano-thai (une expérience similaire en Birmanie s'était montrée réussie). Pas de pot, on m'apprend qu'ils ont déménagé. La nuit tombant, je plante ma tente dans un endroit moyen : un champ trop près de la route et d'habitations. Le sol est aussi si sec qu'il est dur de planter les piquets...
    Heureusement, nous ne sommes plus en Inde et si des voisins m'aperçoivent - dont des enfants, les plus dangereux car les plus curieux ! - personne ne vient "m'embêter". Je peux même faire ma popotte dehors, sans me cacher.
    Petit hic, le retour de la mousson dans la nuit transforme ma tente en hammam : obligée de tout fermer avec la forte pluie et les moustiques, je suffoque... Mais ça tient. Je ressors le matin certes vidée de mon eau, mais vivante !
    Au petit matin, un monsieur vient faire paître ses vaches autour de ma tente (c'est sans doute son champ, normal). Poli, il m'évite soigneusement, attache ses vaches à distance et nous échangeons juste un petit salut respectueux. Quand aux voisins, ils m'offrent à boire et finissent même par me laver avec un tuyau d'arrosage par dessus leur barrière ! Je devais faire peine à voir. Ils ont en tous cas parfaitement devancé mes besoins - hydratation et rafraîchissement - sans que je ne demande quoique ce soit...

    Jour 2 - Fort dénivelé, forte chaleur/ moiteur et jai peu dormi. Il faut passer un col à 1500 m, c'est difficile. Un cycliste retraité pédale avec moi et m'encourage mais, sans bagages et bien entraîné, il me sème rapidement. Je pensais arriver pour le dejeuner dans un petit village Karen qui fait du miel, pratique le "rotational farming" et n'est pas en odeur de sainteté avec le gouvernement thaï, dont Punpun m'a donné l'adresse, mais n'y arrive qu'en milieu d'après midi. Épuisée après seulement une trentaine de km, je fais la sieste plutôt que de tenter de comprendre ce qu'ils font ici. Mes hôtes ne m'en tiennent pas rigueur et sont charmants. Le lendemain à 6h, j'assiste aux offrandes aux moines par les habitants. Ici, il y a une école, une mini bibliothèque et presque tout pour subsister semble t-il, mais pas de réseau telephonique. La communauté vit donc.. comme vivaient les gens avant : avec des gens et non avec des téléphones. La route pour accéder au village est tellement pentue et accidentée que je demande une remontee en pick up pour reprendre la route...

    Jour 3 - Requinquée par la chouette nuit dans le village Karen, je roule cette fois 110 km sans coup férir. Aussi parce que la montée était la veille. Maintenant ça descend ou c'est plat. Ma chaine et mon dérailleur déconnent cependant et c'est sous une pluie mouillante que j'atteins Chiang Rai. Retour à un hostel aseptisé avec ses "sleeping boxes" et ses touristes désœuvrés qui errent sur leur smartphones ou en jouant au billard seuls, sans savoir se parler... Vision tristoune après les 15 jours en communauté joyeuse à Punpun puis la solitude apaisante du vélo. Diner néanmoins revigorant. Comme j'ai bien avancé, je decide de rester à Chiang Rai le lendemain, pour visiter, me reposer et tenter de réparer mon vélo.

    https://rethink.earth/how-hin-lad-nais-farming-… : article fouillé sur le village Karen de Hin Lad Nai et les tensions avec le gouvernement, qui en classifiant les terres soit en agriculture soit en forêt, rend illégal le "rotational farming" pratiqué par les habitants.
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