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  • Day 41

    Trek Villarica jour 2 : la rencontre

    April 3, 2023 in Chile ⋅ ☀️ 4 °C

    Que dire de cette journée ? Ce fut un spectacle admirable et sans doute la plus belle journée de tout notre voyage pour l'instant: passage de plusieurs cols, lacs au bleu rafraîchissant avec ses quelques arbustes, coulées de laves transformées en canyons, déserts volcaniques, volcans et chaînes de montagnes à pertes de vue, plaines verdoyantes avec ses quelques vaches, forêt, ...
    Mais à l'image de cette journée, qui fut accompagnée d'un grand soleil, il est temps d'arrêter de vous mettre l'eau à la bouche et de vous transporter avec nous dans le conte de cette journée magique.

    Aujourd'hui, nous avons une 20aine de km de marche et à peine 400 mètres de D+ donc journée tranquille. Cela rime avec levé aux environs de 8h (wouaw), petit déjeuner et préparation des sacs sans pression. Victor, encore mal réveillé et sans doute la tête toujours occupée à penser aux paysages d'hier, fait une "erreur d'appréciation" au petit déjeuner en prenant la plus grosse part de gâteau et en finissant toutes les céréales, ce qui ne laisse plus qu'à joseph de se goinfrer d'avoine, met qu'il affectionne particulièrement. L'incident terminé, on range nos affaires et, une fois prêt, Louis et Victor partent remplir les gourdes dans la petite rivière à côté. Jusqu'à présent, l'eau des rivières ne nous pose pas de problèmes donc on tente l'eau 100% pur et minéralisée de Quetrupilan : ça va fort, très fort.
    Il est 10h15, notre récolte est terminée et on voit au loin 4 randonneurs qui arrivent dans notre sens. Au fur et à mesure qu'ils se rapprochent, leurs silhouettes nous semblent familières. Les yeux perçants de Louis ne se seront pas trompés : ce sont 4 amis de notre école de Grenoble - Edouard, Guillaume, Antonin et Mathieu de very_road_trip_off - dont nous n'avions aucune nouvelle depuis plus d'un mois. Le monde est finalement petit dans les plaines volcanique du Chili. On discute une petite heure, le sourire aux lèvres, tous amusés de la coïncidence de notre rencontre. Pendant nos discussions, nos amis nous parlent d'une soirée techno dans un bar de Pucón mercredi soir. La perspective de cette soirée, le hasard et notre première occasion de faire une grosse soirée à 13000 km de chez nous, plus que pour notre appétence à ce style musical, amuse et enchante surtout Joseph et Victor. On est surtout excité par cette rencontre inattendue et une bonne journée de marche nous attend, alors on décidera de la soirée plus tard et, sur les coups de 11h, nos 7 mercenaires se séparent pour continuer leurs trekks respectifs et se donnent donc rendez-vous à "OK CORRAL" (Pucón) dans tous les cas.

    Rapidement, une montée nous fais face, la première d'une longue série aujourd'hui. En début de trek c'est mal venu et peu apprécié mais la beauté des paysages, la vue sur les montagnes et le volcan Villarica qui fume sur un terrain à la fois volcanique et sablonneux, décoré de quelques plantes et herbes vertes, nous ravient. Surtout que hier, à cause du brouillard la fin de journée fut décevante, alors, observer ces décors est une aubaine. Sur le chemin, on voit des traces de pneux de vélos pendant la montée et on se dit que ça doit être sympa (mais physique) de faire ces montées et descentes à vélo. On finit l'ascension de notre premier col pour passer à la vallée suivante et tout en haut, non sans grimper encore une petite colline, on obtient un super point de vue sur la laguna Azul et tout le panorama aux alentours.

    On entame ensuite notre descente, dans un mélange de sable et de cailloux volcaniques où nos pieds s'enfoncent facilement, vers le lac auprès duquel on prévoit picniquer.
    Après une légère trempette des pieds dans l'eau gelée du lac, Louis et Joseph préparent à manger pendant que Victor, pied nu escalade les arbres tels un petit singe. Ensuite, les deux gourmands se font un sandwich avec un pâté gentiment laissé par Adri et Caro (Victor n'en mange pas ce qui est un signe plutôt alarmant de la qualité du produit). Contre toute attente, ils se régalent (c'est faux). Notre repas englouti, on repart avec pour objectif le laguna Las Avutardas. Louis commence à nous emmener sur un mauvais chemin mais se rattrape rapidement, heureusement. On ne va pas lui jeter la pierre, ses amis auraient pu vérifier eux-aussi le chemin sur leurs téléphones.

    On revient donc sur nos pas et continue notre route à travers un canyon de coulée de lave. Petit à petit les blocs de laves d'un noir fossilisé sont moins imposants et, au bout de ce dédale, on débouche dans une grande plaine de désert volcanique de couleur gris-noir. Cet espace nous émerveille par sa splendeur et la simplicité de sa grandeur. Cependant, cela inspire aussi à Joseph et Victor un plan d'urbanisme et prévoient donc de fonder sur ce lieu le New-Luzech (village où habite Louis). Première bâtisse : un terrain de rugby, puis un club house suivi en face d'une boulangerie et d'une boucherie puis d'un deuxième terrain de rugby pour l'équipe B. Au fond sera plantée une forêt où un élevage de sangliers pourra prospérer. A l'opposé un grand verger pour y faire pousser fruits et légumes (important pour les bouillons) et enfin deux autres stades de rugby parce que c'est sympa. L'église sera construite au milieu du village en face de la mairie. Louis, en sa qualité de joueur de rugby, sera le premier joueur de l'équipe de New-Luzech, recruté par le maire et son adjoint (Joseph et Victor, à vous de choisir qui est qui). Après une bonne gorgée d'eau, Louis est enchanté par le projet et nous donne son accord verbal pour s'engager dans le club de New-Luzech. Mais avant de préparer la saison, il nous reste un trek à finir.

    On repart sur une petite montée pour passer dans une nouvelle vallée, à côté du laguna Blanca, supposément de couleur blanche mais qui a plutôt la couleur d'un pastis bien dosé. Cette nouvelle vallée se présente elle aussi comme un désert volcanique, plus grand. Seulement, le sol est un peu plus sablonneux et avant une nouvelle montée, le chemin est un faux plat. Victor, sûrement à cause de son gavage du matin aux dépends de Joseph, est donc à la traîne. On longe donc une rivière asséchée, bordée de colines aux sommets d'ocres ou d'un jaune légèrement doré, parsemés de plantes napées d'un blanc étrange, semblable au blanc des cendres d'un feu. Des herbes séchées par le soleil et l'aridité du lieu, se confondent aux cailloux qui jonchent le sol pour former un mélange harmonieux dans l'immensité de cet espace. Une fois la vraie montée amorcée, l'aspect volcanique reprend le dessus et impose sa poussière sableuse noire-grise. On découvre l'autre versant des collines qui nous dominaient quelques minutes auparavant, décor qui nous font penser au lieu de la grande bataille dans le film Le Hobbit. On continue quelques minutes, puis on s'assoit sur le sentier afin de boire un coup et manger quelques gâteaux. Face à nous, les paysages que l'on vient de traverser et le volcan Villarica qui fume toujours. Banal.

    On continue notre marche sur le col. En chemin, on surplombe les vestiges d'une coulée de lave. Le tableau, avec notre position en hauteur et les montagnes, nappées de léger brouillards, donne à Louis l'impression de voir le Machu Picchu (validé par ses deux compères). On entame une légère descente qui nous amène sur notre dernière montée et dernier passage de col avant d'attaquer la dernière vallée de la journée. On fait, les yeux pleins d'étoiles et le coeur un peu serré tel un petit garçon aux cheveux dorés, un dernier adieu à notre astéroïde B612 et à tous ses volcans. Tous ont été bien ramonés et son éteint mais après notre passage du col, un trahit son activité, le volcan Villarica qui fume et toussote continuellement.

    Enfin bon, le col passé, on retrouve un décor beaucoup plus familier, où les roches ne sont plus volcanique et où la verdure prospère, nourrissant au passage des vaches, grâce à des marécages et des petites rivières d'un rouge orangé. Ce passage, mélé au soleil qui descend est rafraîchissant. Cependant, la dernière partie de la marche du jour se fait, comme à la veille, un peu sur les rotules et dans une forêt où les arbustes nous griffent constamment. Peu agréable quand on est fatigué et bientôt arrivé. Pour ne rien arranger, on se trompe légèrement de chemin et pour retrouver le chemin, au lieu de rebrousser chemin, on s'arme de notre GPS et on s'aventure dans la nature. Joseph, tel un cerf majestueux, finira par s'aventurer seul dans un mélange d'arbustes et de marécages quand Louis et Victor rebrousseront chemin. Au final, on retrouve tous le bon chemin et dans les 10-15 minutes qui suivent, on arrive au lac Avutardas.

    On installe la tente et les affaires rapidement mais le froid se fait sentir rapidement. Victor va se frotter et se rincer dans l'eau glacée du lac et aura froid pendant la prochaine heure. À l'image de la veille, on mange à la lumière de nos téléphones et lampes torches avant de s'installer rapidement dans la tente. La nuit s'annonce glaciale donc on s'équipe mieux que la veille pour dormir et on croise les doigts. Demain c'est fin du trek et retour à Pucón et pourquoi pas flâner un peu au bord du lac dans la matinée.
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