Boucle Salta J4

Un réveil à une heure raisonnable, un petit déjeuner à base de pain de mie trempé dans du chocolat chaud et nous quittons Jujuy aux alentours de 9h. Nous retrouvons notre voiture, une feuille remplie de mots écrits en majuscule et soulignés une dizaine de fois coincée sous l’essuie glace : l’emplacement de la voiture choisi par Joseph la veille a empêché un Argentin de se rendre à son travail dans les temps aujourd’hui ! L’incident se limitera à ce bout de papier, et nous partons sans confrontation avec cet homme, qui est visiblement parvenu à trouver un autre moyen de parvenir à son bureau.

Assurément la journée la plus exigeante pour notre pauvre voiture, nous devons nous rendre en face de la « Montagne aux 14 couleurs » en empruntant une ancienne route (grossièrement rénovée) Inca, qui culmine une nouvelle fois à plus de 4000 mètres d’altitude ! Notre méconnaissance du code de la route Argentin nous permet de faire une pause dès le premier contrôle routier de police. En effet, la lumière du Soleil en pleine journée ne suffisant apparemment pas à éclairer la route, il est d’usage de laisser ses feux allumés en toute circonstance en Argentine… Un soucis informatique nous permet cependant de nous en sortir sans amende, et nous filons vers Humahuaca, village au pied de la montagne aux 14 couleurs. On y mange comme d’habitude notre demi-douzaine d’empanadas, puis on se lance à l’assaut de la montagne. En chemin, nous nous promenons le long des « Quebradas de Las Señoritas », un ensemble de roches et de gorges rouges, pour une promenade d’une petite heure.

En chemin, nous croisons de nombreux lamas qui semblent se nourrir de pierres tant la végétation est rare, et au bout d’une heure nous parvenons au sommet du pic faisant face à cette formation géologique plutôt surprenante. Elle s’est construite au gré des intempéries et chaque couleur représente une période géologique différente. Sur la courte descente qui nous permet d’accéder à un point de vue dégagé, nous croisons tous les revenants essoufflés après chaque pas les rapprochant du parking ! Nous subirons nous aussi la loi de l’altitude au retour, une expérience semblable à courir un marathon tout en fumant 4 paquets de cigarettes. La vue est évidemment superbe, et tout le monde (sauf Pablo qui préfère dormir sur un caillou) passe une demi-heure à prendre des photos. Nous redescendons ravis, en essayant d’esquiver les voitures en face qui se hâtent de monter avant les dernières lueurs du soleil.

Nous nous rendons ensuite au village de Tilcara, où nous allons passer la nuit. Nous retrouvons dès notre arrivée d’anciennes connaissances de Valparaíso, avec qui nous prévoyons une nouvelle fois de boire un verre sans que cela se fasse par la suite. Après un rapide tour du village et quelques instants sur le balcon du toit de notre auberge, nous nous échouons dans un restaurant qui propose, comme d’habitude, uniquement beaucoup de viande. Au plein milieu du festin un musicien suivi de son fils entrent dans le restaurant et nous proposent un spectacle de chansons locales, tous deux équipés de costumes de shamans, de flûte de pan et de la version Argentine du cor des Alpes ! C’était très divertissant et nous achevons notre repas en même temps que notre soirée, n’ayant plus l’énergie d’aller boire un dernier verre avec les françaises de Valparaíso (quelle honte). Nous rentrons donc une dernière fois avec Pablo qui va nous quitter le lendemain, avant d’attaquer notre denier jour de ce tour des alentours de Salta.

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