Le gros canyon

Un réveil bien matinal puisque notre guide nous attend de pied ferme pour nous engouffrer dans le canyon de Toro Toro, profond de plus de 500 mètres et qui renferme une magnifique cascade dont l’eau ruisselle sur la végétation le long des rochers. Nous abandonnons Anaëlle et Amina, trop occupées par leurs mails et l’organisation de leur retour de voyage (ou trop fatiguées par notre rythme effréné), et nous retrouvons notre guide qui a pu se reposer un peu pendant la nuit. La chance nous sourit encore et nous croisons deux alsaciens cherchant un groupe auquel se rattacher pour la visite de la journée, ce qui nous permet de combler le manque causé par l’absence de nos deux camarades plongées à l’heure qu’il est dans un profond sommeil.

Nous partons donc avec Anaëlle (une autre) et Jean, deux Strasbourgeois que nous retrouverons souvent dans la suite de notre voyage. A peine sortis du village, nous marchons sur des traces de dinosaure qui partent dans toutes les directions. Le guide, décidément polyvalent, nous explique l’origine de ces traces et les évènements géologiques qui ont menés à la répartition de ces empreintes. Avant d’accéder au canyon, nous passons devant plusieurs rochers significatifs pour les villageois de Toro Toro : la roche du mariage, de la rupture et de la solitude, sans comprendre pourquoi on leur a donné de tels noms. Nous empruntons ensuite le chemin qui nous mènera au fond du canyon, pour le plus grand plaisir de Christelle dont le genou s’est réveillé et la gêne à chaque pas. On déjeune au pied de cascade , Joseph en profite pour faire une sieste tandis que Victor reste les yeux plongés dans l’eau. Nous y restons une heure avant d’entamer la remontée. Nous suivons alors le guide qui, bien réveillé, nous entraîne à travers une grotte et des chemins escarpés pour rejoindre une plaine remplie une nouvelle fois d’empreintes et de fossiles. Au passage, nous passons au milieu d’un groupe d’archéologues en plein travail, une situation étonnante qui ne serait probablement pas réalisable en France…

C’est avec une profonde tristesse que nous quittons notre guide, Anaëlle et Jean une fois rentrés au village, sans nous douter que nous allons côtoyer ces deux derniers une nouvelle fois deux semaines plus tard. Nous profitons quelques instants de la place du village qui est enfin ouverte , et nous réveillons les filles pour repartir vers Cochabamba, dernière étape avant de rejoindre La Paz. On se restaure rapidement (mais copieusement) à Cochabamba, tandis que Louis bataille pour obtenir des billets au meilleur prix pour rejoindre la capitale du pays. C’est à 22h que nous partons enfin vers La Paz, frustrés de ne pas connaître le dénouement de l’histoire qui a fait vibrer le village lors de ces derniers jours, mais ravis d’avoir découvert cet endroit aux paysages magnifiques et à l’histoire géologique si riche.

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