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  • Day 47

    Santa Cruz

    November 2, 2022 in the United States ⋅ ⛅ 12 °C

    Nous sommes maintenant avec Mathilde, Jeanne et une voiture pour voyager à 4 pendant une semaine ! On arrive aux abords de Santa Cruz et après avoir posé nos bagages dans un motel, direction le front de mer et ses attractions malheureusement fermées...
    Le lendemain, on se rend au parc Henry Cowell pour faire une "balade". Comme dans tous les bons films d'horreur, le début de la randonnée se passe sous les meilleures auspices : des bénévoles nous présentent les séquoias géants du parc, dans lesquels il y avait des chambres d'hôtel au début du XXe siècle !
    Mais progressivement, la randonnée se gâte. Des signes annonciateurs auraient dû nous mettre la puce à l'oreille : on était partis à 11h sans avoir déjeuné en se disant qu'on allait faire une "petite balade", tout en prenant le trajet le plus long du parc... Illusion ? Délire lié à l'hypoglycémie ? Inspiration des démons de la forêt ? Toujours est-il que lorsque notre chemin arrive devant une rivière, on remonte nos pantalons en se disant "allez, pas de passage à gué, c'est pas ça qui va nous arrêter!". Les panneaux "NO BRIDGES" disposés en avant sur le chemin auraient-ils pu/dû nous avertir qu'on s'aventurait sur un chemin périlleux ? Très certainement, mais armés de nos estomacs vides et en tout et pour tout de 2 bananes et d'un sachet de fruits secs, on se sent très déterminés.

    Plot twist : on se rend compte que le chemin ne traverse pas la rivière une fois, ni deux mais bien trois. Température de l'eau une fois les chaussettes enlevées pour traverser : glaçon ville, "c'est vivifiant pour la circulation sanguine" selon moi (positive attitude). On glisse sur les pierres, les chevilles sont tordues, l'ambiance est délétère. Un petit crachin de pluie vient ajouter à l'ambiance aqueuse, un plaisir. Assez rapidement on se rend compte qu'on ne suit plus vraiment le sentier de la carte donc on avance en espérant retrouver une forme de chemin.

    Face à l'adversité différentes stratégies : Jeanne et Basile marchent pieds nus pendant 20 minutes pour "ne pas mouiller leurs chaussettes avant de retraverser" (des arguments dont la logique demande encore à être éclaircie) (les effets de la faim qui se faisaient probablement sentir : à ce stade on n'avait même plus de fruits secs).

    À l'approche de la 3e traversée de rivière commence à se mettre en place une forme de stratégie. Tels les premiers humains qui ont découvert le feu, on se rappelle soudain qu'on est doués d'une intelligence pratique et de 2000 ans d'évolution durant lesquels on a appris à se servir d'objets naturels pour en faire des outils. À l'instar d'un pur castor, Basile propose de construire un barrage en cailloux pour traverser à pied sec en gardant ses chaussures. Il en fait la démonstration devant Jeanne la fourbe qui, à l'affût, le filme en pensant qu'il va glisser dans l'eau. Hélas, qui fait la maline tombe dans la ravine : quelques minutes plus tard quand Jeanne traverse, le pied dévisse et les shoes se retrouvent dans l'eau. Un drame dont elle se relève néanmoins pour enchaîner sur 2 dernières heures de randonnée les pieds mouillés - la tête a flanché mais la reine n'a pas perdu sa couronne.

    On arrive enfin à la voiture, avec un sentiment de soulagement, 6h après l'avoir quittée . On se promet une fois nos pieds au sec que pour la prochaine rando on mobilisera nos connaissances d'anglais pour réfléchir un peu plus au sens des panneaux NO BRIDGES à l'annonce d'une rivière.

    (Texte signé Nina)
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