San carlos

Je me reveille avec pour objectif de visiter une cafetal (parcelles de café). Me voilà donc en direction du pueblo afin de trouver un producteur ! Je m'arrête chez un vendeur de café afin de leur demander, ils me disent qu'ils ne connaissent pas de producteurs dans la zone. Peu après, un colombien me rattrape et me dit qu'il peut m'aider. Ni une, ni deux nous voilà dans dans un autre café. Nous trouvons un numéro, il appelle un producteur pour moi. Nous avons rendez-vous à 12h30 avec le cafeiculteur 💪Il y a des journées comme ça !
Finalement, Blas (le colombien qui m'a aidé) est également en visite à San Carlos. Prof de chimie, il vient aussi de la région de l'Antioqua mais du nord. Il me dit qu'il compte aller visiter la "casa de la memoria" (signifiant littéralement la maison des souvenirs). Ce musée traite du conflit armé qui a fortement sevit dans la zone. Il me propose gentillement de l'accompagner, j'accepte avec plaisir. Nous buvons quand même deux café avant. Blas me dit qu'il faut un minimum de 7 cafés par jour pour être réveillé (je vais avoir le palpitant à la fin de la journée!).
Nous arrivons donc au musée. Nous sommes acceuillis par Doña Pastora Mira Garcia. Cette femme gravement endeuillée par les conflits est une fervente militante des droits humains et œuvre pour redonner une voix aux trop nombreuses victimes des conflits colombiens.
Elle a perdue sa fille et son fils. Sa fille, enlevée et tuée par les paramilitaires pour ne pas avoir cédée à leurs avances et son fils pour avoir lutté pour déminer la zone de San Carlos... Nous traversons les salles où photos, témoignages et peintures recouvrent les murs. Ce lieu était anciennement un hôtel de luxe et a été saisi par les paramilitaires pour en faire un espace de brutalité et de torture. Beaucoup sont entrés sans jamais en ressortir... Aujourd'hui, il a été restauré pour en faire un lieu de partage et de transmission pour les victimes. Cette femme nous parle de la résilience du territoire, de sa lutte pour retrouver le corps de sa fille, pour ne pas oublier l'Histoire et ne pas l'a répéter. Ils utilisent beaucoup l'art, la nature et l'écrit en Thérapie. Madame Pastora nous racompte l'histoire, les injustices, les violences et comment San Carlos à su surmonter les atrocités. Depuis 3 mandats la municipalité de San Carlos est sous une mandature féminine. Madame Pastora nous indique que cela a permis à San Carlos d'acquérir d'avantage de résilience, d'amour et de paix dans leurs deuils.
Je n'ai pas de voix face à ces atrocités, je découvre avec beaucoup d'émotions l'histoire du territoire et du pays. Mais la force de cette femme est incroyable. Elle me donne un papier que l'on doit bruler en sortant ou est inscrit : "En me remémorant les traces de mon histoire, je peux les prendre dans mes mains pour les remplir de chaleur", tout est dit.
L'Histoire colombienne est horriblement douloureuse et malheureusement encore actuelle dans certaines zones. Et pourtant, je suis quotidiennement surprise par cette population accueillante et remplie d'amour. Je sors de la, très chamboulée mais avec l'envie de vous partager cette histoire que je vous invite à regarder de plus près pour ne pas oublier.
Nous partons ensuite prendre un café avec Don Edwin le cafeiculteur pour parler café. Nous planifions la visite de ces parcelles le lendemain matin ☕ Blas m'invite ensuite à déjeuner (un vrai caballeros!). Il me fait découvrir le mazamorra, du lait avec du maïs, spécialité de la région (je ne suis pas fan 😅).
Nous allons ensuite voir les différents véhicules décorés. Aujourd'hui c'est la fête de la Virgen del Carmen (protectrice des transporteurs), le village est en fête.Leia mais