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  • Day 16

    Gibraltar

    November 9, 2023 in Spain ⋅ ⛅ 20 °C

    Quand j'ouvre les yeux, j'entends la coque qui tappe les vagues. Le vent a tourné, on a 17nds dans le nez. J'arrive dans le carré ou je retrouve Juliette et Christophe, "bon, on y est pas encore !". Les 5h de retard pris à cause des exercices militaires nous ont fait louper la bonne fenêtre météo qui nous aurait permis d'arriver au rocher de Gibraltar à temps avant que le vent nous arrive en face 🌬 Mais c'est pas grave, on le prends avec résilience et un bon café ! On en rigole et Juliette me dit "Il faut que je te parle, mauvaise nouvelle ! On émets plus de CO2 qu'en avion !!" (Heureusement il va y avoir un retournement de situation plus tard dans le récit 😅). Merci la méditerranée. Comme nous dit Christophe des fois depuis Toulon, il mets 5 jours à la voile, pour le coup nous n'avons pas eu trop de chance niveau vent pour le moment. Tout un coup, Juliette voit un aileron de dauphin sur la mer, c'est un signe, on se dit que malgré tout c'est quand même beau de naviguer en voilier (bien que l'on ai pas choisi le moins émetteur, ça sera pour le prochain!). Et puis comme dit Christophe "on fait rêver et ça c'est important !" 💙
    Bon L'ETA (heure d'arrivée) n'est plus de 9h à Gibraltar mais plutôt de 19h. Laeticia et Denis, nos deux futurs équipiers nous attendent depuis 1 semaine à Gibraltar, on les prévient mais ils le prennent avec le sourire. Ils sont impatients mais ils sont conscient des joies du bateau ⛵ On continue donc notre route en louvoyant soit en tirant des bords sans les voiles afin d'éviter d'être trop brassés. On est quand même un peu secoués mais Christophe nous rassure "En Atlantique, on va tout oublier!". On a bon espoir, les Alizés seront avec nous, en 15 jours on y est aux Antilles 🌞🤞 Et puis bonne nouvelle, je prends la fenêtre météo, de Gibraltar aux Canaries nous devrions avoir du portant à 15nds. On devrait pouvoir être à la voile jusqu'à Gran Canaria ⛵ Christophe trouve une petite voie d'eau qui faisait sonner la pompe de cale bâbord (pompe qui vide l'eau) de temps en temps, c'était un écrou mal vissé qui tient la ligne de vie, c'est revissé !
    On revoit les calculs d'émission de CO2 avec Lucas et Juliette. Elle s'est trompée avec le réservoir d'eau, notre réservoir d'essence ne fait pas 700L mais 375L. Allez on reprends, on compare nos sources (vive l'ADEME) et on refait les calculs 🤯 Oui, oui on a le temps, la mer est très houleuse, on doit encore tirer plusieurs bords avant d'arriver à bon port ! Donc si on prends large, avec 5 pleins d'essence et sur l'ensemble de la traversée on emets 718Kg CO2/pers contre 1 138Kg CO2/pers en avion. Ouf, on a eu chaud ! J'étais déjà en train d'essayer de convertir tout l'équipage au végétarisme et aux douches à l'eau de mer 😂
    Christophe mets un petit bout de génois (de torchon comme il dit) afin d'ajouter un peu de force velique à la force motrice et donner d'avantage de force au bateau pour avancer face aux vagues. On est au pres trop serré (on est à 30/40° du vent) pour dérouler entièrement le génois. Sur certain bateau (monocoque ou plus gros) il y a une trinquette (voile plus petite que le génois) qui permet de remonter davantage au vent (pas de bol c'est pas le cas de Plouf).
    On profite de la grosse houle, pour faire des exercices de proprioseption les yeux fermés, on est pas bien bons 😅
    Après plusieurs heures de navigation assez "tappe cul", on aperçoit enfin le rocher du Gibraltar (la partie anglaise). Des énormes navires sont à l'arrêt à la sortie du détroit (l'entrée est côté Atlantique) pour diverses raisons (météo, administratives...), c'est impressionnant. Les rafales montent à 30nds, on est bien secoués, on croise les doigts pour arriver à passer le détroit sans soucis. On parvient à rentrer dans le port, on termine même à la voile (histoire de). À première vue, Gibraltar ne donne pas très envie, la côte est revêtue de gros immeubles, d'immenses bateaux sont sur le port et le ciel gris n'inspire pas trop confiance. Le gros rocher à un côté un peu mystique, j'ai quand même hâte d'être à terre demain pour voir de plus pres.
    On récupère sur le ponton Laeticia et Denis, nos deux nouveaux équipiers. Un couple de Suisse voyageant à vélo. Malgré les 10h de retard, on est tous contents de se retrouver ! On passe une bonne première soirée, l'équipage enfin réuni à bord de Plouf. On est tous assez épuisés de nos journées, donc on ne traine pas trop. On partage à présent la même cabine avec Juliette, le bateau est rempli pour la grande traversée 🏝
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