• J59, la foudre nous tombe sur la tête ?

    15 juillet, Mer des Caraïbes ⋅ 🌬 27 °C

    Nous continuons d’avancer sur les flots. Avec Malo, nous rangeons le régulateur d’allure qui ne nous sert pas. La nuit s’est bien passée. Avec uniquement le génois déroulé, nous avançons à plus de 5 nœuds. Nous devrions arriver un peu plus tôt que prévu 😊

    Le ciel est bleu et aucun grain à l’horizon. Malo replonge la ligne de la canne à pêche dans l’eau, en la laissant traîner. On croise les doigts pour une belle prise 🐟

    La journée s’écoule tranquillement : lecture, discussions, podcasts d’aventure… Nous observons quelques oiseaux qui passent au-dessus de nos têtes. À chacun d’eux, je ne peux m’empêcher de me demander vers où ils se dirigent. Si petits dans cet espace si grand… Malgré leurs petites ailes, certains semblent avancer avec détermination vers un point précis.

    Les heures défilent, tout comme notre point GPS progresse sur la carte. Nous nous approchons de la moitié du parcours : déjà plus de 150 milles parcourus. Noam continue de bien avancer, et depuis le début du voyage, il nous a confirmé sa fiabilité. Mis à part une prise d’air au niveau du moteur que nous espérons régler en Colombie, les voiles et les gréements nous portent de bons vents ⛵️

    La houle de vent nous pousse, venant parfois aussi latéralement secouer la coque. À l’intérieur, le bois des parois craque fort, quelques bouteilles tintent, des tasses roulent… Un peu sensible aux bruits, j’essaie de caler ce qui sonne trop.

    Lucie s’intègre bien à notre petit quotidien. C’est plutôt doux jusqu’à présent. La nuit tombe, et le ciel se remplit d’étoiles ✨. Nous nous accordons tous les trois sur la chance que nous avons. Nous avons rarement vu un ciel aussi scintillant. Nous ouvrons le taud pour profiter d’une vue optimale.

    On lance un podcast sur les enceintes : il raconte l’expédition de Under The Pole en plongée sous la glace. C’est parfait : une séance de cinéma avec le ciel comme écran .

    Comme la veille, nous commençons nos quarts pour cette seconde nuit en mer. Malo commence, puis je le relaye. Vers 1h30, j’observe des éclairs au loin. L’orage que nous avions vu dans les prévisions n’est pas loin. Il me semble passer derrière nous, mais par prudence, je réveille Malo pour un second avis : la fréquence des éclairs semble augmenter.

    Malo n’aime pas les orages, comme beaucoup de marins. Dans le doute, il préfère modifier notre cap : nous mettons le moteur à 1 900 tours et nous nous décalons vers le sud, au vent de travers, pour éviter les éclairs. On a du mal à comprendre sa trajectoire.

    Je sors le livre des Glénans : les orages ne suivent pas forcément la direction du vent, mais plutôt celle des vents d’altitude. Le cumulonimbus noir que l’on aperçoit monte effectivement haut dans le ciel. Lucie se réveille aussi. Tous sur le pont, nous nous consultons. Est-ce la bonne décision ? Après à peine dix minutes vers le sud, l’orage semble s’être calmé derrière nous.

    Nous reprenons notre cap. Une fois nos arrières assurés, nous déroulons de nouveau le génois, que nous tangonons. Par précaution, nous avions enroulé de la voile. Finalement, nous parvenons même à échapper aux grains. Pour le moment, pas une goutte de pluie — on croise les doigts 🤞

    La nuit se termine entre siestes et veille sur le pont. À 6h, le soleil se lève sur un ciel toujours bleu, paré de quelques nuages blancs peu menaçants.
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