• J126, Tukawa

    Sep 19–23 in Colombia ⋅ ☁️ 24 °C

    Il est 6 h quand nous sortons de l'hôtel, chargés de nos sacs à dos. Même les parents sont devenus des backpackers ! Nous sommes six, donc les déplacements doivent être un peu plus anticipés. Nous avons trouvé un chauffeur qui nous conduit à l'aéroport en van.

    Une fois à l'aéroport, nous croisons les doigts pour que nos sacs bien gros passent les contrôles. Malgré un petit supplément de 10 euros, ça y est, tout le monde passe ! L'avion est plein : ici, les gens voyagent beaucoup en avion pour les déplacements nationaux. Finalement, le bus ne coûte pas beaucoup moins cher. Bon, je dois avouer que ma conscience écologique n'est pas très fière, mais on se rattrapera sur le reste de l'année ! Allez, on ferme les yeux et nous voilà à Pereira, capitale du département du Quindío, dans la zone du café.

    Nous prenons deux taxis pour rejoindre le terminal de transport de la ville. Pour 11 000 pesos, nous montons dans un bus direction Filandia, une petite ville située à une heure de Pereira. Nous quittons la ville et ses téléphériques suspendus dans les airs pour emprunter des petites routes de campagne.

    Nous arrivons dans le joli village de Filandia. La place est colorée et l’on aperçoit de nombreuses "Willys", ces jeeps qui sillonnent les routes de la région caféière. Avant de poursuivre notre route vers notre hôtel, nous allons déjeuner. Un almuerzo typique dans un petit restaurant du village : on se régale de produits simples, avec des assiettes toujours aussi généreuses ! Nous flânons ensuite dans les nombreuses boutiques des rues – il y en a partout. C’est une petite ville très touristique.

    Allez, il est temps de prendre notre première Willys ! Nous retrouvons notre chauffeur, Daniel, et sa jeep bleue. Nous nous installons à l’arrière, les sacs sur le toit. Stéphane, sujet au mal des transports, prend place sur la banquette près du chauffeur. C’est parti pour quarante minutes de route plus ou moins cahoteuse ! La dernière portion est sportive mais superbe : nous sommes entourés de plantations de café et de bananiers accrochés aux pentes des montagnes.

    Nous arrivons à Tukawa, un hostel créé par trois Français. Nous nous y sentons immédiatement bien, en pleine nature. Une piscine surplombe la vallée, une jolie terrasse permet de boire un verre et de manger, les chambres sont charmantes et un coin hamacs complète l’ensemble. Nous déposons nos affaires puis place à la baignade 😍 ! L’eau est un peu fraîche – les températures ne sont pas encore celles de la côte caraïbe – mais ça fait du bien. Le coucher du soleil est superbe ! Nous prenons l’apéritif avant notre premier dîner.

    Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de mariage d’Isabelle et Stéphane : 33 ans ! Nous commandons un bon dessert pour l’occasion. L’hôtel est aussi une ferme de café et de cacao : le brownie au chocolat de la finca est à tomber 😋. Chaque soir, l’hôtel propose une activité. Ce soir, c’est chamallows grillés autour du feu de camp, la Fogata ! Malgré des chamallows pas terribles, l’ambiance est excellente. Bien emmitouflés dans des plaids, nous discutons avec les autres hôtes : Français, Colombiens, Allemands…

    Le lendemain, nous nous réveillons sous une légère pluie. Malo est malade, un gros rhume. Isabelle et Stéphane traînent aussi ça depuis quelques jours : ça semble contagieux. Je croise les doigts, mais je sens que je ne vais pas y échapper ! Avec maman, nous faisons un peu de yoga avant un bon petit-déjeuner, puis nous retrouvons Fabian, notre guide du jour. Nous partons visiter les plantations de la ferme attenante à Tukawa.

    C’est passionnant. Fabian parle en espagnol, mais doucement pour que tout le monde comprenne ; je traduis et la famille suit bien. Il nous explique le café, ses spécificités, ses maladies et parasites (principalement la rouille et la broca). Nous dégustons des tomates de árbol, des lulos, des plantains, des clémentines, des grains de café, des fèves de cacao, de la coriandre… tout cueilli sur place. Tukawa s’approvisionne un maximum localement pour cuisiner pour ses hôtes.

    Nous découvrons ensuite le beneficiadero, le lieu où arrivent les cerises de café pour être transformées. Des ouvriers agricoles récoltent les fèves sur les pentes abruptes. Fabian nous explique que certains ont plus de trente ans d’expérience et cueillent jusqu’à 300 kg de café par jour (par petits paniers de 8 kg). Il les appelle "las bombas" (les bombes). Ils sont payés au rendement, mais ici la qualité prime : pas question de ramasser des cerises vertes, sous peine de pénalité. Leur finca mise tout sur un café de première qualité, d’où cette exigence.

    Fabian poursuit avec les étapes : la récolte, le dépulpage des cerises, le lavage, le séchage solaire, puis l’expédition et la vente à la coopérative. Le café "pergamino" (vert) sera ensuite exporté et souvent torréfié en Europe (l’Allemagne étant n°1 du toastage !). Malheureusement, en Colombie, le café consommé est souvent le moins bon, les meilleurs partant à l’exportation.

    Nous finissons la visite par une dégustation de chocolat maison : un vrai régal, surtout pour nous tous, grands amateurs de cacao ! De retour à l’hôtel, Malo va directement se coucher : il est épuisé.

    L’après-midi se déroule tranquillement. Je travaille sur le rapport d’activité de Vag’abond Expéditions. Les parents, eux, profitent du terrain de pétanque : les Gardins gagnent (la revanche ne devrait pas tarder !). En fin de journée, nous faisons une balade jusqu’à la rivière en contrebas : c’est magnifique.

    À 18 h 30, place au cours de salsa ! C’est rigolo : maman et papa me font rire. Maman se décourage un peu mais finit par s’y remettre. Stéphane et Isabelle se souviennent de leurs cours en Guadeloupe, et tout le monde s’applique pour danser en rythme. Tous les hôtes jouent le jeu. Nous avons même droit à un petit shot d’aguardiente (alcool anisé local) !

    Le soir, Malo sort quand même partager le repas avec nous, mais ne tarde pas à aller se coucher. Je sens aussi les premiers signes d’un rhume… Malgré la bonne ambiance, je reste tranquille avec lui pour prévenir la maladie. Les parents, eux, prolongent la soirée avec l’équipe de Tukawa : au programme, beer pong ! L’ambiance est au rendez-vous.
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