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- Day 188–189
- November 1, 2025 - November 2, 2025
- 1 night
- ⛅ 30 °C
- Altitude: 26 m
ColombiaPerímetro Urbano Santa Marta11°14’21” N 74°11’21” W
J162, Jour de marché !
Nov 1–2 in Colombia ⋅ ⛅ 30 °C
Au réveil, Malo se dirige vers le moteur pour le démarrer. Il démarre, mais au ralenti. Une fois lancé, il tourne, mais ce n’est pas encore l’optimum. Nous écrivons à Pedro, mais nous sommes samedi… demain c’est dimanche, et lundi est férié ici. Nous n’avons donc pas beaucoup d’espoir de pouvoir le réparer d’ici là. Ça ne nous empêche pas de voyager nous allons donc surement partir comme ça !
Je retrouve Wanda, notre voisine, à neuf heures. Nous partons ensemble pour le marché public de Santa Marta, afin de faire le plein de fruits et légumes frais en prévision de notre voyage. Avant cela, nous passons au bureau de la marina pour effectuer notre zarpe de sortie, la procédure obligatoire pour quitter le territoire (il y a pas mal de lourdeurs administratifs en Co;ombie). Nous devons la faire quarante-huit heures à l’avance, nous la planifions donc pour lundi. Le bureau n’ouvre pas avant huit heures trente, il va falloir prendre notre mal en patience : nous pensions partir très tôt.
Nous prenons ensuite un taxi et arrivons au marché. Dans les rues, de nombreux vendeurs ambulants proposent leurs fruits et légumes, étalés sur de petites charrettes. L’ambiance est animée : ça discute fort, la musique résonne, les motos slaloment entre les passants, les bus klaxonnent, les gens s’interpellent. C’est vivant, bruyant, joyeux, typiquement colombien. La chaleur, elle, reste écrasante.
Le marché public de Santa Marta a été onstruit au début du XXe siècle, il fut longtemps le cœur commercial de la ville et l’un des plus anciens marchés de la côte caraïbe. Autrefois, les produits arrivaient directement du port ou des plantations de bananes de la Sierra Nevada. Les communautés indigènes Arhuacos et Koguis descendaient des montagnes pour y vendre leurs récoltes et leurs artisanats. Aujourd’hui encore, le marché a conservé une certaine authenticité malgré de nombreux produits importés on ressent l’âme populaire de Santa Marta 🥳
Nous faisons le tour de plusieurs étals, je négocie, nous cherchons les produits les plus frais. Nous sommes venus avec notre petit diable, bien utile pour transporter nos sacs cabas, qui deviennent de plus en plus lourds au fil des achats : tomates, courges, bananes, oignons, fruits de la passion, ananas… Une fois nos provisions faites, nous reprenons un taxi pour rentrer à la marina. En arrivant, nous croisons Olivier, qui nous aide à porter les courses jusqu’au bateau. Nos deux bateaux, côte à côte au fond du ponton C, sont chargés de denrées. Malo a une nouvelle fois recollé l’annexe : rafistolée de partout, mais au moins elle devrait tenir encore un moment. Nous organisons soigneusement les produits frais pour éviter qu’ils ne pourrissent trop vite.
Nous montons ensuite à bord de Blue Moana pour faire un dernier point cartographie et météo. Nous comparons nos itinéraires : tout colle à peu près. Nous partons ensuite en ville pour un tour chez le coiffeur pour Malo, un rafraîchissement avant de reprendre la mer !
Le lendemain, dimanche, après notre café, nous faisons les pleins d’eau. Pour calmer la chaleur excessive du bateau, nous allons nous rafraîchir à la piscine. Nous y croisons un autre couple de plaisanciers suisses, eux aussi confrontés aux galères de chantier et à la chaleur étouffante. La routine des navigateurs. Ils prévoient de partir dans les prochaines semaines vers Providencia. Malgré les petits tracas, les beaux projets ne manquent pas : ça fait partie de l’aventure.
Nous allons déjeuner dans notre boulangerie coup de cœur, à deux pas de la marina. Le pain y est délicieux, c’est aussi une librairie : l’ambiance cosy fait du bien. Après le repas, je pars faire quelques dernières emplettes — bocaux, allumettes, bicarbonate de soude, éponges… De retour à bord, Johanne, l’une des filles de la famille Blue Moana, nous apporte le pavillon du Panama. Ils ont une machine à coudre, et elle a confectionné plusieurs pavillons : elle nous en offre un, nous sommes ravis. Elle embarque aussi ma liseuse, car elle connaît un site qui permet de télécharger gratuitement des livres — le bonheur. Je passe ma petite commande, bien équipée pour le départ.
Après réflexion, nous avons fixé le départ définitif au mardi 4, à quatre heures du matin ⛵️ Le créneau météo est bon. Nous avons fait nos captures d’écran de l’itinéraire et les avons envoyées à Pierre, l’ami de Malo qui suit nos navigations depuis le début. Il n’y a plus qu’à.
Mario, notre ami de Minca, apprend que nous ne partons que mardi. Il décide donc de descendre à Santa Marta pour passer une dernière soirée avec nous. Nous l’accueillons à bord, partageons une bière, puis allons nous balader sur les pontons admirer les bateaux, certains impressionnants de luxe. Ensuite, nous sommes invités à dîner à bord de Blue Moana avec la famille et Mario. C’est une soirée chaleureuse : Mario, intarissable, nous raconte encore mille histoires sur son pays et la culture indigène. Nous parlons de relations familiales, amoureuses, amicales. Il nous cite une phrase qu’une Mamo, chef spirituelle indigène, lui a dite :
« Volar juntos, pero no amarrados » — il faut voler ensemble, mais sans être attachés.
Après cette belle soirée, Malo et moi raccompagnons Mario jusqu’au portail. Il nous dit : « N’oubliez jamais le chemin, vous avez une maison ici ! » C’est émouvant de se dire au revoir. C’est aussi ça, le voyage : des rencontres, des adieux, des liens qui restent. Qui sait, nos chemins se recroiseront peut-être. Hasta luego, amigo.
Demain, c’est le dernier jour des préparatifs. Après trois mois en Colombie, le départ approche. Je suis heureuse de reprendre la mer et de découvrir d’autres contrées, mais aussi émue de quitter ce si beau pays.Read more










