J191 - Poisson et cascade
Nov 28–Dec 2 in Panama ⋅ 🌧 26 °C
Nous avons passé deux belles journées au mouillage de Coco Bandera.
Vendredi matin, alors que nous étions en train de discuter sur le bateau de Jules et Noémie, nous avons vu arriver… les Blue Moana ! Décidément, on ne se lâche plus ! Nous étions ravis de les revoir. Nous étions les trois seuls bateaux sur le mouillage, dans un décor splendide. Avec Noémie, nous avons visité les différentes îles avec notre fidèle kayak, tandis que Malo, Jules et l’équipage des Blue Moana, complété par leur ami Micha, sont allés pêcher. Ils sont revenus avec une grosse baliste océanique, deux thazards, un calamar et un rouget : un succès.
Pour les déguster, nous nous sommes tous retrouvés le soir sur la plage pour faire griller ces beaux poissons sur un feu de camp : un délice.
Samedi, je me réveille tranquillement, je sors sur le pont. Malo sort en trombe : « On touche !! On touche !! ». En effet, le vent avait tourné cette nuit et nous nous étions rapprochés de l’île. Dans mes pensées, je n’avais pas regardé le sondeur au réveil : erreur ! Heureusement, plus de peur que de mal : seuls quelques centimètres de la quille ont frotté le sable. Ouf. Nous décalons le bateau dans plus de profondeur ! Les vents, les orages et les courants obéissent à peu de règles ici : il faut rester vigilants et toujours s’assurer de pouvoir tourner à 360° dans le mouillage.
Noémie et Jules lèvent les voiles : ils partent pour la Jamaïque. Trois jours de navigation les attendent. Nous nous retrouverons à Cuba : les rendez-vous sont pris pour Noël et le Nouvel An ensemble. Nous avons maintenant une vraie petite flottille. Nous leur faisons de grands signes de la main : ce sont les premiers à partir vers le nord… bientôt notre tour 🥹
Nous les suivons de près pour changer de mouillage. Un au revoir aux Blue Moana, qui repartent vers un autre mouillage ; nous devrions les revoir sur le continent.
Nous partons pour Green Island, à trois milles de là. Nous découvrons une jolie petite île avec quelques plantes semées : maracuja, hibiscus, papaye, igname… C’est assez rare sur ces îlots faits de sable et de cocotiers. La nuit est belle : on voit les étoiles, dont certaines filantes. Ça nous change, car les deux dernières nuits, beaucoup d’éclairs tonnaient autour de nous.
Le lendemain, nous profitons du kayak pour aller faire du snorkeling le long de la barrière de corail qui entoure l’île. De retour à bord, nous levons l’ancre et partons pour l’île Wargandub, ou Rio Azucar. Nous avons maintenant une belle vue sur les montagnes du continent panaméen : nous sommes tout proches. Nous sommes seuls ; nous mettons l’ancre non loin du rio. Nous embarquons notre bidon de diesel dans l’annexe, car nous avons lu que nous pouvions faire le plein ici avant de partir pour Panamarina mercredi.
En partant, un homme nous aborde avec sa barque. Il s’appelle Chel, il est souriant. Il prend notre poubelle pour 1 $ et nous dit qu’il nous attend au ponton dans le pueblo pour nous faire un tour. Nous arrivons sur cette petite île densément peuplée : il n’y a pas un mètre carré inutilisé. Nous nous baladons avec Chel, qui nous montre différents petits lieux. Les gens sont très chaleureux, ils nous accueillent avec le sourire. Les enfants viennent nous agripper et nous faire des câlins.
Chel nous explique que les enfants adorent les étrangers — ou plutôt les amigos, comme ils préfèrent dire. « Nous sommes les mêmes ! » ajoute-t-il.
Il nous emmène dans la boutique de sa cousine qui fait des pains coco. Ils sont encore au four : « Revenez en fin de journée. » Et la livraison de fruits et légumes, qui arrive en lancha depuis le Panama, est prévue pour 17 h : parfait pour faire le plein.
Chel nous montre ensuite sa petite maison où il vit avec sa femme et son fils : trois hamacs, une machine à laver, une petite cuisine sur un sol en terre battue. Les murs sont en bois de canne, le toit en palmes. Tout cela, il l’a trouvé dans le monte (= la montagne). Ces montagnes sont la forêt du territoire kuna, sur le continent. Chaque communauté a sa zone. Ici à Rio Azucar, chaque habitant a un lopin de terre pour cultiver de quoi se nourrir et construire sa maison.
Chel, comme beaucoup de Kuna, est plongeur, mais lui préfère s’occuper de sa parcelle dans la forêt. Pour lui, la terre est un héritage plus certain pour ses enfants que la mer, qui se vide petit à petit… Il nous propose de nous guider demain matin jusqu’à une cascade en remontant le Rio Azucar.
En fin de journée, les fruits et légumes sont livrés, les pains de coco sortent du four : nous allons faire nos emplettes ! C’est rigolo : tout le monde discute, le village est rempli d’enfants. Beaucoup jouent au basket, c’est le sport national ici ! Et comme ils sont en grandes vacances (à l’inverse de la France), c’est la fête. Nous partageons une petite bière avec Chel, qui nous raconte plein d’histoires : il est passionnant. Il n’a jamais quitté les San Blas mais il est très curieux, il écoute, partage, raconte.
Le lendemain matin, nous enfilons nos baskets et nos casquettes pour rejoindre Chel. Nous embarquons dans l’annexe et remontons la rivière. C’est magnifique : la montagne en face, la rivière sous nous et la mer en arrière-plan. Les bruits de la forêt nous accompagnent. Après quinze minutes d’annexe, nous arrivons. Chel a la machette et les bottes : en route ! Nous marchons à bon rythme pendant deux heures. Avec Malo, on est contents de retrouver la terre et de gambader un peu !
Chel nous explique plein de choses sur les Kuna, les plantes qui nous entourent, la révolution de 1925 contre les autorités panaméennes, mais aussi des contes et histoires des anciens, pleins d’humanité.
Il nous parle de la difficulté de préserver la culture maintenant que l’accès à Internet et aux téléphones est partout : on ne peut pas empêcher les jeunes de rêver ailleurs. Dans le village, il ne reste plus qu’une femme avec les habits traditionnels. Maintenant, tout le monde utilise Internet, s’habille comme ailleurs, et la solidarité est moindre.
Nous arrivons à la jolie cascade après une belle balade. On se rafraîchit dans une eau translucide : ça fait du bien, le cadre est magnifique. On doit repartir rapidement car la pluie arrive et Chel nous dit que la rivière peut monter très vite !
Sur le retour, on continue de discuter : de la mer, des cultures…
Il trouve un prénom kuna à Malo : ce sera Igwa, qui veut dire « arbre fort qui ne se casse pas ». Il préfère, car « Malo » ne lui convient pas 😅 Moi, j’ai déjà un nom kuna : Camille signifie « pagaie » ici !
Nous repartons par le même sentier, les jambes un peu fatiguées mais le cœur rempli. Malo sort le drone pour faire de jolies photos de la rivière et du village. Nous repassons rapidement au village pour que je fasse quelques photos argentiques de cet endroit atypique. On craque encore pour des pains de coco tout chauds. Nous rencontrons un vieux monsieur qui pile le riz qu’il a récolté dans la jungle : un travail de fourmi.
Nous rentrons à bord et levons l’ancre : nous partons pour un nouveau mouillage, Cambombia ! En partant on voit Chel et deux amis à lui dans une barque, ils nous saluent et nous montre leur prise : une tortue !! Nos doutes sont confirmés les tortues sont bien chassées et mangées ici... 🐢
En quelques milles, nous arrivons sur une jolie île. Nous allons boire une eau de coco chez un monsieur qui tient un petit bar sur la plage. Il vient s’installer avec nous et nous raconte les Kuna, le Panama, le canal… On fait le plein d’histoires !
Demain mardi, nous partons pour Porvenir pour faire notre sortie des San Blas.
Ça y est, nous partons vers le continent ✨️Read more






























TravelerMerci pour ces belles photos, profitez bien de ces belles personnes que vous rencontrer