• J193- Dressage de dauphins

    2–3 Dis, Panama ⋅ 🌧 27 °C

    Ce matin, nous partons pour Porvenir pour faire notre immigration de sortie. Nous espérons pouvoir la réaliser directement ici, aux San Blas, afin d’éviter de payer le permis de navigation obligatoire au Panama.

    Une légère brise souffle, on sort toutes voiles dehors ! Le vent est juste assez fort pour gonfler la toile : parfait pour sortir le drone et capturer de belles images. Malo monte dans l’annexe, le drone à la main, et s’éloigne du bateau pendant que je reste à la barre. Le drone décolle et immortalise Noam sous voile dans ce magnifique archipel 🤩

    Je mets un petit appui moteur pour garder les voiles gonflées. Le bateau glisse doucement, sous un ciel bleu, avec les îlots en toile de fond. Par moments, on dirait qu’ils flottent au-dessus de l’eau : seules les palmes émergent, les troncs disparaissent dans l’horizon plat.

    On avance à peine à 2 nœuds, mais c’est idéal pour gérer le drone en toute tranquillité. Au loin, dans l’annexe, Malo le récupère, me rejoint et remonte à bord. Les photos vont être belles. Nous avons encore environ 14 milles à parcourir, alors on remet un peu de moteur pour avancer.

    Tout à coup, Malo s’exclame : « Attention, un tronc d’arbre ! » Mais en regardant mieux, ça bouge. C’est un banc de dauphins ! De petits dauphins mouchetés qui jouent autour du bateau 🐬 Comme toujours, on redevient des enfants, émerveillés par ce spectacle.
    À peine une heure plus tard, en approchant de Porvenir, surprise : un nouveau banc de dauphins ! Cette fois, des grands dauphins, une bonne dizaine.

    Nous venons de ranger les voiles, le vent est tombé. On se regarde… Allez on coupe le moteur et on saute à l’eau ! Le bateau est au point mort, dérive doucement, et nous nageons tout près. Nous gardons l’annexe à portée pour la sécurité. La visibilité n’est pas exceptionnelle mais suffisante : on les voit ! On entend même leurs cliquetis sous l’eau, c’est magique. Ils passent près de nous, un dauphineau nage au milieu du groupe…

    De retour à bord, on ressort le drone : les dauphins, curieux, continuent de jouer avec l’étrave. Malo repart dans l’annexe, je reprends la barre, et c’est reparti pour un ballet aérien. Après une bonne heure en compagnie de ces merveilleux cétacés, nous jetons l’ancre à Porvenir.

    Nous allons à l’immigration. Mais, malgré ce que l’agent nous avait dit à notre arrivée, nous ne pouvons pas faire toute la procédure de départ ici. Impossible d’échapper au fameux permis de navigation panaméen.

    Nous contactons Sylvie, la gérante de Panamarina – la marina sur le continent où nous devons nous rendre demain pour voir un mécanicien avant le départ pour Cuba. Elle nous donne les infos et transmet notre dossier à la personne qui s’occupe du permis.

    Au total : près de 95 $, plus 40 $ de service, et au moins 110 $ pour le document de sortie. On ne l’avait pas vraiment prévu… mais ça fait partie du voyage. On profite du wifi du Congreso pour faire les démarches et donner quelques nouvelles. Malo reçoit un message de sa maman : ils ont pris leurs billets pour nous accueillir en Guadeloupe ! La date est fixée au 28 avril, façon « champions de la Route du Rhum » 😅 C’est à la fois réjouissant et fou : le temps file. Il ne nous reste déjà plus que cinq mois avant la fin de cette aventure…

    De retour sur Noam, on prépare le bateau : demain, 44 milles nautiques, environ dix heures de route. Il faut qu’il soit prêt !
    Avant de partir à terre, un homme arrive avec sa femme et leurs deux jeunes enfants dans une petite barque en bois pour nous proposer du poisson. Ils ont pêché une belle bonite : on leur en achète une. Ils en demandaient 1,50 $, on leur donne un peu plus – le prix nous semblait dérisoire. Je n’arrive pas à détacher mon regard de leurs deux petits, à l’arrière de la barque : ils ont peut-être 2 et 4 ans, nus, en plein soleil, sans eau… Je ne juge pas, nous n’avons pas la même vie, mais un pincement au cœur.

    Le soir, nous préparons un superbe repas avec ce beau poisson, en regardant les photos de la journée : magique. Demain, lever d’ancre à 7 h !

    Le réveil sonne à 6 h ; à 6 h 40, nous sommes en route. La sortie de Porvenir nous bouscule un peu, puis cap sur Panamarina. Le vent est travers / grand largue, on avance super bien. Grand-voile avec un ris, génois déroulé entièrement : un vrai bonheur ! On file à 6 nœuds de moyenne (rare pour Noam 😅). Le continent se dessine de mieux en mieux.

    À la fin de la navigation, la ligne de pêche s’agite. Malo remonte… un petit requin ! Panique : il faut réussir à le décrocher. Malo enfile les gants, prend la pince, et parvient à le libérer. Fatigué, mais vivant : il repart. Ouf.

    Après huit heures d’une superbe navigation, nous arrivons à Panamarina, une petite marina tenue par un couple de Français. Tous les bateaux sont sur bouée, au milieu de la mangrove : un endroit incroyable. L’ambiance est très sympa, on entend les singes hurleurs depuis le bateau ✨
    Nous réglons les formalités : 11 $ la nuit sur bouée, vraiment correct. Le soir, on dîne au petit restaurant de la marina et on retrouve Marianne et Bart, un couple de Belges rencontrés à Santa Marta. Sympa de se recroiser ici.

    Nous pensons rester deux petites semaines dans le coin, le temps d’attendre la bonne fenêtre météo pour Cuba et de finaliser les papiers pour notre sortie du territoire panaméen.
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