Satellite
Show on map
  • Day 48

    Trek J3 : Oui oui oui! A la...mazonie 🏞

    May 1, 2022 in Peru ⋅ ⛅ 17 °C

    Knock knock knock. Ça toque à la vitre du tipi (Ouai notre tipi il a une vitre lalalère). On distingue difficilement dans la nuit brumeuse notre précieux Checho, le chef cuisto de l’expédition. Il nous tend quatre infusions à la coca, de quoi commencer la journée energisés me direz vous. Eh bien croyez moi, on va en avoir grand besoin.

    Accompagnés par le bruit du torrent en fond on commence à empacketer nos affaires. Bonnets, doudounes anti-moustiques, les paysages changent tellement vite qu’on ne sait plus où donner de la tête. On se dirige ensuite vers le petit déjeuner. C’est l’occasion de se raconter nos frayeurs lors des pipi nocturnes. Une araignée par ci, de l’humidité par la. Bref on se rend vite compte qu’on a tous fait pipi au même endroit à environ 50cm du logis.

    Après un beau brossage de dent collectif, on se met en route dans la cloud Forest. Durant toute la matinée, on ne manquera pas de s’arrêter à chaque bosquet pour écouter les explications de notre guide Marco. Il nous apprend que le Pérou détient 6 des 7 écosystèmes mondiaux et qu’entre hier et aujourd’hui on en a traversé pas moins de trois : la Puna, la Cloud Forest et voilà qu’on arrive bientôt dans la Junga. Il nous montre des plantes pour épicer les plats et même des fleurs narcoleptiques. Attention à cette dernière qui est utilisée pour soutirer de l’argent aux touristes un peu trop aventureux. D’autres consommations plus raisonnées permettraient « d’ouvrir son troisième œil ». 👀 Alala le groupe rigole bien face à cette interprétation, certains y verront une connexion avec les dieux, d’autres une plante quelque peu fâcheuse. Et dire que je m’extasiais devant chaque fleur depuis hier.

    On continue notre route. Ici c’est le paradis du fruit, alors, dès qu’on s’arrête, tout le monde craque pour un jus de fruit frais et une granadia. On goûte une fève de cacao et c’est super amer ! Ne croyez pas que nos papilles sont fragiles. J’en ai déjà goûté des bien mûr à 90% des chocolats, mais celui là, il décape le palais. Nos langues de gourmands se questionnent alors sur l’existence d’une fève au lait. On dit bien souvent que lorsqu’on rêve tout seul, ce n’est qu’un rêve alors que lorsqu’on rêve à plusieurs c’est déjà une réalité. Alors on y croit.

    Suite à toutes ces tergiversations, on arrive finalement chez un producteur de café. On se ravitaille un peu parceque ça fait tout de même sept heures qu’on marche et c’est bien connu que les jus de fruits ça ne suffit pas à faire marcher des lamas. Après ça, notre autre guide Carlos nous montre de A à Z le processus de fabrication du café avec À, le fait de contempler le fruit sur l’arbre et Z, le fait de laper le café pour en soutirer toute sa saveur. C’est tout un cirque. Tout le monde est content.

    On sent qu’on retrouve petit à petit notre mère civilisation, nous voilà propulsés dans un bus avec musiques multiculturelles à fond. On traverse la jungle. La végétation est magnifique, on y croise lianes, bananiers et ponts peu fiables. Plus tard durant le trek Yoyo et Julie nous confieront que se fut l’un de leurs moments préférés. Comme une bouffée de bonheur m’ont elles dit. C’est vrai que c’était un très bon moment : tout le monde chantait en coeur et on savait que la journée la plus dure était derrière nous, enfin, on pensait tout du moins. Bref, ce qui est sûr c’est que le meilleur était devant nous : les fameuses sources chaudes. Bye bye les « Baby steps » du gringo killer.

    Adieu les chaussettes qui puent, bikini nous voilà ! Et que ça se trémousse dans le bain à 35 degrés, et que ça se trémousse dans le bain à 38 degrés. Je vous jure on s’y perd. Nos corps tous courbaturés se laissent séduire par les douces caresses de madame Agua Caliente. On finira l’après midi par un quizz d’histoire délivré par notre prof d’histoire Américain préféré. Merci Georgy.

    A la sortie du bain, les choses sérieuses commencent. C’est au tour de madame éthanol de pointer le bout de son nez. (Et croyez moi, cette dernière n’est pas prête de nous quitter). Bon je vais tenter d’être plus claire pour ceux qui ne sont pas séduits par mes métaphores. L’entièreté du groupe se laisse séduire par les jolis sièges du bar et c’est parti pour une première tournée de peinte Cusqueñoise. Ici la peinte est à l’image des plats démesurés, 650mL, tout ça pour les papilles.

    Choses promises, choses dues. Voilà que la « surprise » des guides se profile sur un joli plateau argenté : de petits gobelets remplis d’un liquide d’une transparence à couper le souffle surplombent le tout accompagnés de leur rondelles de citron ainsi qu’un joli tas de cristaux de sel. Pas de panique, ce n’est rien d’autre que Madame Tekila qui vient jouer des maracas dans nos têtes. Un beau spectacle musical s’annonce.

    De retour dans le bus, Marco et Carlos prétextent une pause pipi pour traquenarder l’entièreté du groupe dans un bar à ciel ouvert. Tout le monde se met à danser, le batchata pour les meilleurs danseurs d’entre nous. Les « surprises » s’enchaînent et les souvenirs se floutent. Tom danse avec Méli. Yoyo et Tamina nous font promettre de leur rendre visite en Allemagne avec Julie.

    Vient le temps de reprendre le bus. Depuis tout ce temps, on en avait même oublié qu’un grand repas préparé par Checho nous attendait. Une armée d’yeux vitreux s’introduit dans le véhicule. Une réelle chorale se met en place. On clame des noms de chanson, des chants et beaucoup de rire. Le fameux slogan de Marco « Baby steps » devient un réel hymne pour le bus. Yoyo et Tamina tentent d’apprendre quelques mots de Français. Nos talents de professeurs nous valent des « Cà va fromage ? » ou « Tu kiffes trou du cul ?». Très rigolo avec l’accent Allemand en prime.

    Mais voilà que deux yeux vitreux manquent à l’appel. Madame Bernard s’est égarée dans le bus des dépravés, ce qui lui vaudra un petit repas du midi sur son sac à dos. Bouuh :(.

    La descente du bus s’apparente à un drôle de rêve. Nous voilà au beau milieu d’un chemin de la jungle avec de l’herbe bien verte jusqu’aux genoux. La recherche de nos sacs nous paraît être un exercice de physique des plus complexes. Racine de pi, bingo tâche accomplie. On se lance alors à la recherche de notre quatrième Lama. Mais voilà qu’on la retrouve avec quatre uluberlus accroupis dans les fougères cherchant la paire de lunette de Méli. Une scène ma foi très rigolote. Méli a en effet des capacités visuelles très réduites sans ce bijoux. On glisse les lunettes de Méli dans sa poche puis on se dirige vers le repas. Quel délice, le plat préféré de Yoyo, un lomo saltado des plus royaux. Une longue journée nous attend demain alors chacun rejoint sa tente. Les plus assidus auront encore la force déplier leur duvet.

    Ps : De loin l’une de nos plus longues journées, merci à ceux qui ont tenu la lecture jusqu’au bout.
    Read more