Livno

Devant nous, sur la route pour Livno, Sofiane nous fait de grands signes. On ne comprend pas tout de suite mais il nous dit qu'il voit pleins de cyclistes devant. Sur cette route ? Impossible !
Pourtant, Sofiane et Vincent veulent en avoir le cœur net et roulent le plus vite possible pour les rattraper. Je lâche le wagon mais je roule à vive allure, et au détour d'une bosse, à une station essence, un spectacle saisissant :
Une foule de vélo, plus d'une centaine de personnes me regardent et me font la ola. Une bouffée d'émotions pour moi, haletante, tandis que Vincent et Sofiane rigolent.
Tous ces cyclistes ont fait 100 kms aujourd'hui pour faire la tournée des 17 églises (catholiques) du coin. C'est un rituel annuel dans cette ville qui comporte pourtant si peu de cyclistes, une dizaine de réguliers, les autres viennent de plus loin, villes environnantes et Croatie. Ils nous proposent de venir boire un verre en ville avec eux, on roule les derniers kilomètres escortés pen racontant notre périple.
En arrivant à Livno, la différence de décor est flagrante. Ici la plupart des maisons sont rénovées, les voitures sont brillantes et la place centrale de Livno interdite au voiture avec de nombreux cafés. Les femmes sont jeunes et si chics, elles vont en soirée, il y a des discothèques et des bars concert, c'est une ville très vivante l'été, nous dit-on.

On commence par manger une glace tous les quatre car on en rêvait (la tradition!) puis on rejoint la grosse équipe pour leur demander des informations sur la suite du trajet vers Sarajevo. C'est rare qu'on rencontre des locaux qui parlent vélo, ce n'est vraiment pas le sport national ici !

Une bière plus tard, on décide de filer rejoindre les frenchies qui ont pris la route en direction du lac. Mais juste au moment de partir, on se fait rattraper par Jarko (avec qui on discutait en allemand) qui nous propose de dormir dans sa maison de vacances à 4km de là. On décline l'invitation car nous sommes attendus au lac, mais on garde précieusement son numéro "au cas où "!

On arrive au lac à la nuit tombée, on monte la tente et démarrons la popotte rapidos. Dernière soirée avec Valère et Sofiane car ils prennent la route pour Mostar le lendemain matin. On passe un bon moment autour d'un feu et on mange la viande qu'on nous a offerte. En tant que "fausse" végétarienne (Impossible pendant le voyage), je fais plus qu'honneur au plat ! J'ai faim et c'est si bon de "rousiguer" les os. Tous n'en disent pas autant ! Ensuite, on se renseigne sur : "que faire en cas d'attaque d'ours" et on décide d'éloigner les os et nos restes de nourriture pour la nuit. On est épuisés de cette longue journée d'attente, d'incompréhension, de vélo et de rencontres cyclistes. On se motive tout de même pour un plouf avant de s'endormir.Read more