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  • Day 7

    Kawah Ijen matinal

    April 13, 2023 in Indonesia ⋅ ☁️ 13 °C

    Par Rémy 🥾,

    Ce matin très tôt on devait partir pour l’ascension de notre second volcan. C’est un volcan très particulier puisqu’il contient un lac acide et des vapeurs de souffres émanent de celui-ci. Le départ de l’hôtel devait être à 1 h du matin mais les autorités volcanologiques de la région ont dit qu’avec la pluie, l’entrée au volcan ne serait ouverte qu’à partir de 4 heures donc départ à 2 h 30 de l’hôtel finalement. On avait tout de même un peu espoir de pouvoir descendre dans le cratère pour voir les fameuses flammes bleus. Petit bémol au niveau du réveil, Morgane avait encore l’heure de Bali sur son téléphone et entre les deux îles on change de fuseau horaire et on perd une heure. On s’est donc réveillé une heure trop tôt mais on s’en est rendu compte assez vite pour avoir le temps de se rendormir.

    On part ensuite au camp de base et on y est en 1 h de van à peu près. Là-bas une boisson chaude nous attend et on commence à monter à 4 heures pile. Nous avons deux guides, Harry et Pour qui nous a précisé qu’on ne pourrait pas descendre dans le cratère à cause du temps et des gaz provenant du lac. Le lac est si acide que dès lors que qu’une goutte d’eau tombe dedans elle s’évapore instantanément. Pour les chimistes 👨‍🔬 connaisseurs c’est une simple réaction acido-basique qui se produit. Enfin bref pas de flammes bleues pour nous mais l’espoir de voir le lac entre deux nuages. On a fait l’ascension complète dans le brouillard ce qui nous a un peu empêché de voir la vue autour mais on croisait les doigts 🤞pour voir le lac.
    Vous allez vous dire qu’on râle un peu mais on a fait une pause toutes les 15 minutes de marche… à chaque fois c’était limite plus dur de relancer la machine mais bon il fallait bien attendre nos deux boulets.
    Boulet numéro 1 : notre ami indien qui avait très mal dormi et n’arrivait pas du tout à monter .
    Boulet numéro 2 : notre petit chinois qui passait son temps à se racler la gorge et à cracher tous les 3 mètres 🤮.
    Boulet numéro 3 et 4 : les deux filles qui traînaient un peu mais ça va.
    Cependant avec notre collègue anglais on envoyait le pâté si bien que Pour nous demandait de ralentir. C’était drôle car il n’avait pas compris le prénom de Morgane et n’a fait que l’appeler Myriam. Devinez qui a encore gagner 🥇 la course ?? C’est momo et mymy !! 💪
    On a aussi croisé des tricheurs qui se faisaient monter en remorque tirée par trois locaux. La plupart étaient des touristes chinois, promis ce n’est pas de l’acharnement contre eux juste la vérité.
    Arrivés en haut le brouillard est présent et on ne voit rien. Les guides nous font mettre des masques à gaz car des fumées de soufres se font sentir par moment. On commence tout de même à continuer de monter pour faire le tour du cratère et là … Une fenêtre de 30 minutes de « beau temps » nous laisse admirer ce beau lac acide et on a pu prendre plein de photos. Le décor donne un peu l’impression d’être sur une autre planète mais c’est top. Harry commence alors à nous faire un petit point culture sur l’histoire du lac et les mineurs qui travaillent ici. Le lac a un pH entre 0,2 et 0,5 ce qui est très très bas. On voit deux couleurs bleues dans le lac, un bleu très clair qui correspond au plus acide et un bleu un peu plus foncé qui correspond aux endroits où il y a eu plus d’eau récemment. Le lac est profond de 200 mètres et en dessous il y a du magma. Sa température varie entre 30 et 40 degrés. Les mineurs de soufre sont très courageux. Déjà plusieurs d’entre eux ont les jambes dans l’eau du lac pour travailler. Le travail consiste à refroidir les fumées jaunes de soufre sortant du lac avec des pompes. Cela liquéfie ces fumées et ensuite ils attendent qu’elles se solidifient pour récupérer les blocs de soufres. Nos deux guides étaient avant des mineurs eux aussi. Ils nous racontaient qu’ils pouvait porter jusqu’à 90 kilos de souffre pour le vendre ensuite en bas. Harry nous a montré son épaule et il était cassé et creusé par le poids du panier lorsqu’il portait le soufre. C’est vraiment un travail horrible. Maintenant le soufre se vend 1250 roupies le kilo soit 8 centimes le kilo. Avant cela, lorsque nos guides travaillaient en tant que mineur, le kilo se vendait 400 roupies soit 2,5 centimes d’euros. On comprend pourquoi ils avaient besoin d’en porter tant pour gagner leur vie. Leur salaire était si bas qu’ils ne pouvaient pas se payer de masque à gaz pour les fumées. Et les fumées comparer aux soufre en lui même sont très dangereuse. Les plus nocives peuvent meme casser des dents. Le soufre est surtout acheté par la Chine et est ensuite utilisé dans des milieux variés. Comme la médecine, les cosmétiques, les sodas et même la dynamite ou les feux d’artifice. En continuant le tour du cratère on arrive vers le fameux arbre où tout le monde prend sa photo. J’aurai le temps d’en faire une petite mais le brouillard revient et Morgane elle n’aura pas eu le temps de la faire. Pas grave on en a plein d’autres vous verrez. Après cela on redescend dans le brouillard sans avoir vu le panorama qui avait l’air magnifique mais on aura au moins vu le lac. On a vu certaines personnes monter quand on descendait et Harry avec qui on a bien sympathisé nous a dit qu’ils ne verront rien eux car ils arrivent trop tard et que le brouillard sera présent toute la journée. En descendant il nous explique qu’il descend dans le cratère pour voir les flammes bleus seulement en juillet quasiment. Le reste du temps c’est soit fermé soit on ne peut pas les voir. On se dit alors que c’est un peu une pub mensongère de parler des flammes bleus et de la descente dans le cratère pour la période où on est venu même si le lac en lui-même était superbe à voir et on a passé un très bon moment.

    Au final on a fait 10 km de marche avec 600m de dénivelé positif. On redescend en voiture là où on a mangé hier pour le petit déjeuner. On s’est régalé avec un curry d’œuf et de tofu, du riz, des beignets de maïs et de la pastèque. Après cela on a pris la route pour Munduk notre prochaine destination. On a repris le ferry et on est bien arrivé dans notre petit village de montagne.
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