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  • Day 73

    Jour de repos forcé Andalsnes

    July 26, 2022 in Norway ⋅ 🌧 13 °C

    Réveil matinal dans ma chambre privée, de quoi prendre mon temps et faire mes affaires tranquillement avant d'envisager un repos à la station esso accompagné de cafés, thés et chocolats chauds.
    J'en profite pour appeler du monde, notamment Armand avec qui on restera longtemps au téléphone. Après 2 jours l'un sans l'autre ça commence à être dur.

    Il a eu un RDV à distance pour son oeil. Rien de dramatique mais le voyage à vélo ne facilite pas la guérison. C'est donc un dilemme entre continuer ou non. Il se laisse le temps de réfléchir et d'ici les prochains jours, on verra comment on fait.

    La météo était bonne pour lui tandis qu'ici c'est la pluie non stop et je suis content de ma logistique des derniers jours parce que je ne me voyais pas rouler sous ces conditions : 33 mm de pluie et 11°

    J'ai un problème de vélo qui est apparu hier et j'essaye de fixer ça. C'est démoralisant de voir l'état du vélo malgré l'entretien régulier en Norvège. La pluie d'hier lui a fait du mal.
    Ne pouvant pas régler ça car c'est Armand qui a l'outillage, je vais dans un magasin de sport a côté de la station, ils n'ont pas d'atelier et me disent d'aller à intersport. Je dois me dépêcher ça ferme dans 15 min, je dois donc laisser mes affaires. En 1km500 je suis trempé...
    J'ai 2h à attendre et toutes mes affaires sont à l'autre bout de la ville. Je fais confiance aux norvégiens ! L'avantage c'est que je peux pas me faire voler d'argent, ni mon vélo, donc il ne reste pas grand chose. J'en profite pour écrire ces lignes sous le froid et la pluie dehors.

    Après 2h d'attente, je retourne au intersport et retrouve le vendeur qui m'avait dit qu'il verrait s'il pouvait me donner des conseils. Je vois qu'il a changé des pièces et vois un prix affiché sur mon vélo... C'est un gros problème puisque je suis actuellement sans argent. Je lui dis merci et commence à lui expliquer que je voulais voir le problème avant de changer quoi que ce soit. Il me dit que si je ne paye pas maintenant je ne récupère mon vélo. J'essaye de lui expliquer le problème mais il ne veut rien entendre et dit que quand on voyage on doit avoir de l'argent et que le temps c'est de l'argent donc je dois payer.
    J'essaye patiemment d'expliquer que ce n'est techniquement pas possible de payer maintenant et j'essaye de trouver une solution pour payer en ligne. Il me dit que je dois repasser demain 9h car les banques seront ouvertes. Mais je ne peux pas partir sans mon vélo car mes affaires sont à l'autre bout de la ville et il pleut toujours fortement et je suis toujours trempé et frigorifié.

    Je n'ai même pas la force de tout lui expliquer je suis exténué par ces dernières semaines, trempé, frigorifié et écoeuré par ce gars qui se braque directement. Je pense c'est la pire chose, sentir la méfiance des gens et le mépris pour soi-même alors que j'ai entrepris de voyager sans argent exactement pour le contraire. De plus, depuis qu'il a appris que je voyageais sans argent, le prix a gonflé de 15€ (il pensait que j'avais pas vu le prix au départ).
    Cette journée off avec ce temps a été dure psychologiquement et j'ai qu'une envie c'est de partir en montagne et quitter cette ville. Là c'est la goutte de trop, c'est le premier craquage mental, je me mets à chialer comme une merde. C'est le terme, j'ai pas l'énergie de lui expliquer, c'est tout ce qui me reste à faire.

    Finalement, je lui donne mon numéro de téléphone, nom, prénom, numéro de passeport tandis qu'il me donne le numéro de compte du magasin pour faire un virement.
    J'ai envie de rire et finir de verser mes larmes en sortant puis je m'empresse d'appeler Armand pour lui raconter tout ça. Je reviens au esso et il était temps puisqu'ils s'apprêtaient à jeter mes affaires.

    Il est temps que la journée se finisse, je retourne dans ma chambre privée et mets mon réveil pour 6h45 le lendemain parce que la montagne ne se fait pas attendre, j'ai hâte !
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