Río Puelo

Cochamo ➡️ Lago Puelo J4 : 40km ; 1200d+
Quelle ironie d'avoir envoyé ce message "c'était dur mais la suite sera meilleure" hier soir à mes parents sans savoir la journée qui m'attendais aujourd'hui. Les premiers kilomètres se font sur route puis sur un chemin que je finis par perdre au bout de 6-7km, après une dizaine de minutes à avancer sur un espèce de vieux chemin forestier à l'abandon, il ne me reste plus qu'une clôture à sauter pour retrouver la route, une centaine de mètres plus haut que ce qui était prévu. Là de nouveau le chemin est dur à voir, je demande ma route à un chilien qui habite là et que je comprends à peine et après 5 bonnes minutes de recherche j'aperçois une sente qui se faufile, j'avance, c'est bon chemin trouvé. L'état est globalement le même que celui qui n'était pas sur ma carte sauf que là c'est bien le bon itinéraire. Quelques kilomètres plus loin alors que ça s'améliore. Je tombe d'un coup sur des éboulis qui tombent directement dans le lac Las Rocas. Je commence à faire demi tour et regarder ma carte pour voir où j'ai raté le chemin et en fait je suis bien dessus ! Je vois en effet des traces de bouses séchées sur les cailloux. Bon bah si des vaches passent je dois pouvoir passer... Et en effet après 200m le chemin reprend qui si tout était normal. Je trouve un petit ruisseau au près duquel m'arrêter pour manger et je reprends ma route. Le chemin se détériore de plus en plus, des arbres commencent à être un peu en travers, les arbustes ont repris leur droit sur le sentier. Puis ça devient clairement du grand n'importe quoi, des troncs sont couchés de partout, il faut être fin observateur pour voir où se dessine le chemin dans cette nature qui a repris ses droits. Accroupi, sur les fesses, à quatre pattes, par dessus, par dessous, passage de troncs en mode militaire couché à plat ventre sur le bois... Bref tout y passe. Après 6km de ce qui est alors plus de l'exploration que de la rando, j'arrive enfin au bout du lac avec... un terrain de foot ok. À quelques encablures de là il y a le poste frontière où je fais les formalités. Il me reste 8km avant d'arriver à la frontière officielle entre le Chili et l'Argentine, là où je peux camper tranquillement sur une petite plage selon le douanier. J'ai déjà 26km dans les pattes, la fin est dure avec montées et descentes un peu sèches, j'ai mal aux pieds et je dois serrer un peu les dents sur les derniers km. Une fois arrivé, il y a un grand panneau interdit de camper, la plage est caillouteuse et absolument pas plate, bref à part camper au milieu du chemin pas de solution. Ou bien rejoindre la douane Argentine avec camping à 5km de là. J'avale quelques gâteaux et je remets tout à zéro dans ma tête, objectif arriver à 19h, 1h pour le faire. Je retrouve un second souffle, le chemin remonte mais je trouve la foi de monter sur un gros rythme, je trottine même dans quelques descentes. 18h58 je passe le portillon et pose mon sac devant le bâtiment du poste frontière. Je suis arrivé. Après avoir connu un gros mur mentalement hier, je viens d'achever la journée la plus dure physiquement de mon voyage, avec du recul c'est lunaire d'avoir réussi à faire tout ça en un peu moins de 9h de marche. Mais le mental à été costaud toute la journée et heureusement. Le soir je fais la rencontre d'Esteban, un étudiant français en agronomie qui est arrivé tard aussi et qui part dans l'autre sens pour faire un aller retour afin de renouveler son Visa touristique. Un peu de lien social bien agréable après ces 3 jours bien seul.Read more