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  • Day 25

    Pamir 9 - Kargush pass, 4’344m

    August 4, 2022 in Tajikistan ⋅ ☀️ 13 °C

    Comme quoi, rien ne sert de s’inquiéter! Ces deux derniers jours, notre forme, ainsi que l’état de la piste, nous ont fait imaginer tous les scénarios: et si nous n’arrivions pas à monter au col? Et si nous étions contraint de faire demi-tour? Nous commençons la journée conscients que nous en avons pour un bout de temps avant d’arriver à portée de pédale du col, pourtant, tout s’enchaîne parfaitement. Les premières bosses sont franchies sans broncher, malgré les essaims de moustiques qui nous accompagnent.

    Nous arrivons finalement à midi au baraquement militaire de Kargush, situé à 3900m. Désolé et désolant, ce site marque toutefois un tournant: nous quittons la frontière afghane pour mettre cap plein nord, en direction de la route M41, à une 30aine de kilomètres. La M41 et son asphalte soviétique nous fait rêver: nous n’en pouvons plus de cette satanée tôle ondulée qui nous fait vibrer depuis des jours…

    Dès lors, la vraie montée commence: en 12km, nous passons de 3900 à 4’300m. Malgré le souffle court à cause de l’altitude, nous gravissons cette dernière bosse relativement facilement et avec le sourire. Il est 15h, la bête noire de cette partie du voyage semble vaincue, et nous nous élançons avec entrain dans la descente.

    Mais voilà, le plus compliqué reste à venir! Notre hôte de Duchanbé, Quentin, nous avait prévenu: « faites attention à l’eau lors de cette étape, remplissez vos gourdes au lac juste avant le col. » Seulement voilà, l’eau de ce lac est salée, ainsi que celle du suivant. Nous pédalons avec une gorgée de secours dans nos gourdes et soudainement, la descente ne nous fait plus tant sourire, d’autant plus que celle-ci est en réalité constituée d’incessantes nappes de sable et de tôle ondulée.

    Nous arrivons finalement à rejoindre cette fameuse route M41 à la tombée du jour. Nous ne profitons alors ni du retour de l’asphalte sous nos roues, ni de l’incroyable panorama qui se dévoile sous nos yeux. Nous sommes à 4000m d’altitude, le haut-plateau parsemé de lacs (salés…) s’ouvre à 360 degrés sous nos yeux, mais notre gorge sèche nous obsède. Seul un camion émergeant à l’horizon nous tire de notre torpeur et lorsque celui-ci s’arrête et nous offre une bouteille d’eau, nous réalisons enfin de la beauté du lieu.

    Finalement, après encore une douzaine de kilomètres d’efforts, à la nuit tombée, nous trouvons une petite rivière pour nous désaltérer correctement et cuisiner nos pâtes. Nous plantons donc la tente ce soir-ci à plus de 3900m d’altitude, après une journée de 70km pour +1000m de dénivelé. Nous sommes heureux d’avoir franchi cette étape qui nous faisait angoisser, et savourons le bonheur de disposer d’une quantité infinie d’eau! C'est au tour de William de ne pas se sentir bien, au point de ne pas finir son repas du soir (du jamais vu!). Camille, elle; est revigorée par l'idée que le plus dur est derrière nous!
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