Canada
Saint-Casimir

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Travelers at this place
    • Day 37

      Un jour ma fille tu feras du sirop !

      March 26, 2020 in Canada ⋅ ⛅ 4 °C

      Voilà à peine deux jours que je suis arrivée dans ce petit coin de paradis, une sorte de confinement dans le confinement, encore sous l'emprise de la dynamique montréalais, avec un besoin soudain de renouer des liens avec la nature. Dame nature nous entoure, et jeu avec nous car pas d'eau d'érable si pas de différence de température entre le jour et la nuit.
      Après l'entaillage des érables, soit un trou d' 1 cm de diamètre et 5 cm de profondeur, il faut donc fixer le chalumeau auquel on accroche une chaudière dans laquelle l'eau coule. L'arbre colmate le trou en 2 à 3 ans, et peut vivre jusqu'à 200 ans.
      Mais ensuite qu'est ce qui se passe ?!
      Avec Aube nous chaussons nos plus belles raquettes, prêtes pour la récolte des 602 entailles !
      Mais au fait c'est quoi cette eau d'érable ?!
      L'eau d'érable est sucrée car elle contient une partie des réserves de sucre que l'arbre a entreposé au cours de l'été précédent sous forme d'amidon. Au printemps, ces réserves sont diluées dans l'eau d'érable qui contient de 2 à 3 % de sucre, sous forme de saccharose. Pour que l'eau coule, il faut des écarts de température entre le jour et la nuit. Imaginez un printemps où il fait -5° la nuit et à peine 5° le jour ! Lorsque la température descend sous zéro, le bois à l'intérieur de l'arbre se contracte, laissant plus d'espace à l'eau. L'eau remonte par un phénomène de succion, l'arbre aspire l'eau du sol. Et au moment du dégel, le bois se dilate. L'eau emprisonnée dans l'arbre est soumise à une pression importante. Il suffit du coup de faire une entaille dans l'arbre pour que l'eau coule !!
      La récolte est belle les amis !! On va se sucrer le bec !! Prochain épisode : les secrets de la fabrication artisanale !!
      Des gros becs à vous !!!🍁🌲🐿🌨🌞
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    • Day 40

      Le temps des sucres

      March 29, 2020 in Canada ⋅ ⛅ 6 °C

      Imaginez vous au milieu d'une forêt d'érables, de la neige, le vent frais qui vient vous caresser le visage, deux labradors Bretzel et Fenouil qui aboient pour prévenir Izabel de votre arrivée ! Bienvenue à Larguer les samares, une véritable érablière à l'ancienne. La cabane à sucre est toujours sur pied, elle date au regard des vieilles photos retrouvées par Izabel d'au moins 1981. Une deuxième cabane à été construite en 1990, qui est l'endroit où se trouve l'actuel "évaporateur" que l'on appelle aussi "bouilleuse". Cette petite bête est très gourmande en énergie, elle est chauffée au bois provenant du territoire de l'érablière.
      Le fameux bois que nous rangeons avec Aube avant chaque session de fabrication du sirop. Un vrai Jenga géant, mais rien n'arrêtent les vraies bûcheronnes que nous sommes devenues !
      À votre avis, combien faut-il de litres d'eau d'érable pour faire 1 litre de sirop ?!! Quand nous récoltons l'eau, elle contient 2% de sucre et quand le sirop est prêt pour régaler nos papilles, il en contient 66% ! Le sirop est donc concentré 33 fois.
      En gros, il faut compter 40 litres d'eau pour faire 1 litre de sirop. Et la durée de chauffe du sirop est plutôt long, voire très longue certains jours où la météo est capricieuse.
      C'est le grand jour, nous avons assez d'eau pour nous lancer dans notre première journée de sirop ! Nous ouvrons la cheminée, les volets de la cabane et c'est parti !! On a hâte !!!
      Après avoir transféré l'eau dans la cuve principale, il est temps de lancer le feu. Izabel est aux commandes pendant que nous observons la venue des premières vapeurs. Moment très solennel lors de la première chauffe car je ne sais pas vraiment à quoi m'attendre, ni où je dois me placer pour ne pas gêner La maître de chai/cabane, avec l'appréhension de mal faire. Et je suis aussi toute impatiente de goûter au premier sirop !! Le feu est lancé, la vapeur commence à sortir par les volets du toit de la cabane, on se devine à peine les unes des autres tellement la pression atmosphérique est basse, il pleut dehors, le vent se lève, la pression monte et l'eau commence à bouillir. Il faut surveiller le grand bassin qui est le premier dans lequel l'eau circule et chauffe. Une espèce de mousse, nommée l'écume des jours par nos soins, commence à se former. Il faut passer une sorte de passoire pour l'enlever, pour ne pas la retrouver dans les autres bassins de cuissons. En fonction des conditions météo, il peut s'écouler 3 heures avant la première coulée.
      Il faut aussi penser à surveiller les thermomètres, le niveau d'eau dans la cuve principale, la mousse...
      Izabel réalise le premier relevé pour voir le niveau de sucre. La douce odeur de sucre commence à embaumer la pièce, nous sommes prêtes. Deuxième méthode pour vérifier le taux de sucre : observer la forme que prend la dernière goutte de sirop. Si des ailes de papillon se dessinent, le sirop est prêt !
      Nous le mettons ensuite dans des gallons (soit environ 4,5 l) ou des cannes. Ah les cannes, mon grand délire quand j'ai vu la machine à la Charlie Chaplin que l'on utilise, vidéo à l'appui ! Attention ne pas oublier de faire un échantillon et de remplir les verres à dégustation !
      Découverte des saveurs à venir dans un prochain épisode !! On va se sucrer le bec les amis c'est promis !!
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    • Day 36

      Larguer les samares

      March 25, 2020 in Canada ⋅ ⛅ 2 °C

      Imaginez une cabane au fin fond des bois enneigés, entourée d'érables, de bouleaux, d'hêtres, perdue quelque part au milieu du Québec. Après 2h30 au volant de Ford la Gazelle, me voilà rendue dans l'érablière d'Isabel qui porte le nom de Larguer les samares. Le nom de cet endroit juste magique donne tellement de légèreté en ces temps incertains. Je me sens tout de suite chez moi, au milieu de cette nature apaisante et ressourçante, tellement contente d'avoir quitté à temps Montréal avant le confinement.
      Le temps de poser mon sac dans le gîte, de faire la connaissance avec Aube ma nouvelle coloc et hop c'est parti pour la découverte des lieux. Tout est en place, la première étape qui consistait à entailler les érables à été faite 2 jours avant mon arrivée. Cette étape consiste à faire une entaille dans les érables pour installer les chalumeaux et installer les chaudières en métal, dans lesquelles coulent progressivement l'eau d'érable. Nous préparons les seaux pour la récolte, essayage de nos raquettes, repérage du terrain, une bonne nuit de sommeil avant d'attaquer demain !
      Mercredi, première journée de récolte des 602 entailles à seulement 6 petits bras de bûcheronnes ! Notre team des porteuses d'eau est composée d'Aube qui est ma coéquipière de récolte et Isabel qui fait le tour avec son gros char qui tire le tank à eau monté sur ski !! La nature a été généreuse aujourd'hui, la météo était parfaite pour que l'eau coule : gel durant la nuit et dégel la journée, les chaudières sont bien remplies pour un début de récolte à 15h.
      Aller retour avec nos deux seaux à récolter l'eau entre les arbres, nos petits bras s'engourdissement au fil de la journée, mais j'ai un tel sentiment de liberté, de reconnexion à la nature. Je rentre en quelque sorte en communion avec ces érables majestueux, qui livrent cette eau si précieuse ici. Je les remercie, je leur parle et je les encourage. Et puis nous pensons à la petite bière qui nous attend auprès d'un délicieux feu de cheminée pour se motiver après 4 heures à s'enfoncer dans la neige, portant nos seaux qui semblent peser de plus en plus lourd...
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    • Day 65

      Et hop un petit réduit !

      April 23, 2020 in Canada ⋅ ❄️ -1 °C

      Nos journées de travail s'organisent en fonction de la nature, de la météo et de la motivation des troupes ! Depuis début avril, les porteuses d'eau s'activent entre la récolte et la fabrication du sirop. Le printemps prend son temps, la neige fond progressivement et quelques flocons font à nouveau leur apparition fin avril. Fini les raquettes, place à l'apéro des sucres au soleil et bientôt la fin de l'eau d'érable car la sève commence à monter.
      Toute l'équipe s'active autour de l'évaporateur car après chaque récolte il faut perdre le moins de temps possible pour la fabrication du sirop. J'ai été nommé par l'équipe "goûteuse officielle" ! Après chaque coulée, nous préparons nos petits échantillons pour la dégustation. Une sorte de drogue ce sirop, tous les jours mon cerveau en redemande. Après avoir délicatement senti l'odeur délicate du sirop, je laisse flotter mon esprit à la rcherche de la saveur ultime. Le sirop se déguste comme un bon vin, avec sa belle robe, ses larmes de sucres qui coulent tout doucement le long du verre et sa couleur délicate aux couleurs automnales. Sa texture en bouche peut être légère, onctueuse, sur des notes plutôt florales ou épicés. Au fil de la saison, la couleur devient de plus en plus foncée, son goût plus prononcé et sa texture plus onctueuse, plus beurrée. Il est temps maintenant de donner un joli nom à la cuvée du jour : érable épicé, vanille Bourbon, café torréfié, beurre doux, Voie lactée....
      Et notre plus grand plaisir les journées de sirop : le fameux réduit ! Alors là autant vous dire que j'étais la plus heureuse au monde quand j'apprends que la recette unique du temps des sucres est concoctée à partir de sirop d'érable en cours d'ébullition (qui n'est pas encore assez chauffé et donc pas à l'état de sirop) et de gin !! Imaginez un breuvage chaud avec quelques gouttes de gin québécois, un vrai délice !!! Et puis c'est l'occasion de tester de nouveaux gins dont le fameux Menaud qui est une vraie petite pépite.
      Ce petit réduit permet de ne pas penser au fait que la saison de sucres touche bientôt à sa fin. Et maintenant place au rangement avant la mise en bouteille du sirop !
      Je vous envoie plein de bisous sucrés
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    • Day 78

      Grand ménage de printemps !

      May 6, 2020 in Canada ⋅ ☀️ 11 °C

      Le printemps s'installe progressivement et il est temps de ranger tout l'atirail de l'érablière. Une première promenade à la recherche du reste de neige pour nettoyer les chaudières, avant l'ultime tour des bois pour enlever les chalumeaux et couvercles puis marquer l'emplacement avec de la peinture pour ne pas entailler au même endroit l'année prochaine !
      Deuxième nettoyage avec beaucoup de minutie et patience, avant de ranger tout ça dans le grenier à l'aide d'une méthode made in Izabel !!
      Il est temps de passer à la mise en bouteille, après une double filtration pour obtenir un sirop proche de la perfection, sans aucune impureté. Tout ça bien sûr après une nouvelle petite dégustation pour trouver la saveur, la couleur et leur nom ! Et pour clôturer le tout, il faut coller les belles étiquettes avant de lancer la vente officielle des cannes, bouteilles et mini bouteilles !! Je vous invite à suivre la page Facebook de Larguer les samares où vous trouverez les photos d'Izabel et tous les détails sur le sirop cuvée 2020 !! Ma valise risque d'être un peu chargée au retour mais si vous voulez un peu de cette douceur canadienne, faites moi signe je ferai un peu de place.
      Mon expérience chez Izabel touche bientôt à sa fin avant de partir chez Terra sativa, mon nouveau woofing pour un mois. A suivre dans mon prochain article !!!
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    • Day 35

      Éloge de la lenteur

      March 24, 2020 in Canada ⋅ ⛅ 4 °C

      Je revois posé sur le chevet de mon papounet le fameux livre de Paul Lafargue "Le droit à la paresse ". Je repense à mes cours de sociologie et d'économie sur la valeur travail, la place que nous avons dans la société de part notre travail et la question du sens après lequel nous courons sans cesse. Voilà bientôt deux mois que je ne "travaille" plus. Difficile d'accepter les premiers jours ce nouveau rythme, de cocher la case "sans emploi" lors de son inscription à l'escalade, d'aller s'inscrire au Pôle emploi et d'indiquer à sa conseillère que l'on a pas de projet (en fait si celui de partir au Canada pour faire du woofing mais là je l'ai perdu !)...
      Et puis je viens de passer sans m'en rendre compte 5 semaines sur Montréal. Après les aventures du début, le virus est venu ici aussi perturber quelque peu le programme. Fin du boulot, fin des activités culturelles, sportives et culturelles, pour laisser place au "confinement ", mais heureusement nous avons encore la possibilité de sortir seule ou à deux. Alors je croise sur mon chemin un arbre à qui je fais un gros câlin, je prends le temps de me poser dans un parc (ici aussi le printemps commence à s'installer même par -5° !), de faire de la luge improvisée lors de ma dernière rando dans un parc national avant la fermeture pour cause de virus, d'apprendre à confectionner des sacs de vrac 100% recyclés, d'observer cette étrange file d'attente interminable (à votre avis les gens viennent chercher le PQ, du vin ou du cannabis ?!), de déguster un fucking roulé cannelle avec un traditionnel chai latte, de refaire le monde avec ses colocs, de faire un pique-nique par -6°, de faire le plein de bouquins, de faire de la confiture maison... de prendre le temps !! Qui au final passe très vite mais qu'est ce que c'est bon d'avoir du temps ! Alors je pense fort à vous en ces temps de confinement, d'école à la maison, d'apéro par visio, de télétravail... prenez soin de vous, un peu de yoga, une petite bière et un bon bouquin !!
      Il est temps pour moi de quitter Montréal et de rejoindre ma cabane à sucre au fin fond des bois québécois pour ma première session woofing en mode cayou woodcutard vs sirop d'érable !! A suivre très vite !!!
      Je vous embrasse très très très fort, vous me manquez 😍🍁🐿🌲🦌🏕🌨🥰
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    You might also know this place by the following names:

    Saint-Casimir, CASC3

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