• Au milieu de nulle part

    July 10, 2024 in Bolivia ⋅ 🌙 7 °C

    J74

    90km
    Ascension 1240m / descente 1565m
    Temps actif 7h sur temps total 10h30
    Altitude maximale 4518m
    Altitude au camping 3795m
    Vitesse moyenne 13km/h
    Vitesse max 69km/h RECORD 🏆
    Crevaisons : 3 pour Jérémie RECORD 🏆
    Température au départ -5C

    Ambitieux, nous nous donnons l’objectif de faire 200km aujourd’hui pour rejoindre d’une traite Cochabamba, puisqu’il n’y a pas d’hôtel sur la route et que nous sommes moyennement emballés à l’idée de camper en altitude sous zéro. Nous partons à 7h. Dans la cour du petit hôtel où nous avons passé la nuit, les barils de réservoir d’eau (pour flusher les toilettes) était recouvert d’une couche de glace.

    Le début de la matinée se déroule toujours sur l’altiplano. Il fait très froid, c’est plat à perte de vue jusqu’à la ceinture de montagne qui semble encore lointaine. C’est là qu’on se dirige! Dès que le soleil sort d’en arrière sa montagne, il nous réchauffe un peu, juste assez pour enlever la doudoune.

    Au bout de deux bonne heure, après un arrêt 2eme petit déjeuner, nous commençons à grimper ces fameuses montagnes dont nous nous sommes rapprochés. Au même moment, le vent se lève, et pas à peu près… certaines bourrasques sont si fortes qu’elles nous propulsent à 10km/h en montée sans pédaler! Il faut être bien vigilant, car les bourrasques soudaines peuvent nous déporter vers la gauche, sur les voies de véhicules, ou sur la droite, contre la glissière de sécurité ou autre… d’ailleurs Jérémie et moi nous plantons tous deux, à très faible allure, sur la glissière chacun notre tour!

    Nous arrivons au début du sommet, à environ 4400m d’altitude, et le vent souffle bien bien fort! Pas longtemps après, Jérémie constate une crevaison sur son pneu arrière… heureusement c’est arrivé peu avant un gros accotement pour les véhicules qui souhaitent s’arrêter ou faire demi-tour, nous avons donc tout l’espace disponible pour changer la chambre à air en toute sécurité. Le vent souffle si fort qu’il renverse mon vélo posé sur sa béquille. Jérémie inspecte l’extérieur du pneu pour tenter de trouver le coupable, en vain.
    La chambre à air changée, Jérémie remet toutes ses sacoches, et au moment de repartir… rebelotte, la roue arrière est de nouveau à plat. Les leçons de mécaniques prises avant le départ nous reviennent plus précisément, nous aurions dû mieux inspecter le pneu! En effet, en regardant à l’intérieur du pneu cette fois, nous voyons un beau gros fil de métal dépassant de plus d’un demi centimètre! Le fil retiré (merci les pinces plates du multitool!) et la chambre à air changée à nouveau, c’est reparti mon kiki.

    Lorsque nous nous arrêtons pour luncher, il est déjà passé 15h et nous n’avons fait que 70km… il est clair que nous n’arriverons pas à Cochabamba. Nous prenons quelques vivres et de l’eau en plus du poulet frit du dîner, et c’est reparti. Le vent souffle toujours très fort, tantôt en arrière de nous, tantôt sur les côtés. La voie double avec gros accotement que nous avions eue jusque là fait place à une seule voie de chaque côté avec un accotement non seulement miniature, mais de très mauvaise qualité et souvent encombré de déchets, sable ou pierres… il y a énormément de trafic, beaucoup de camions et de bus de passagers à deux étages. Nous ne comprenons pas trop d’où sort tout ce trafic là! Les véhicules se doublent sans aucune sécurité, dans des côtes, en courbe, entourées des murs de la montagne où passe l’étroite route…. Nous restons autant que possible sur l’accotement, bien agrippés au guidon. Jérémie attrape une nouvelle crevaison, encore sur sa roue arrière… Nous nous installons sur une espace sur le côté pour remplacer à nouveau. Nous avons chacun deux chambres à air de rechange. Deux ont déjà été utilisées et crevées, Jérémie reste la troisième avant de la mettre, elle se dégonfle… la 4ème est la bonne, mais c’est la dernière! Nous les réparerons toutes à Cochabamba, en attendant, on croise les doigts!

    L’après-midi est bien avancé, vers 17h30, nous nous disons qu’il est temps de trouver un site de camping avant de remonter la dernière côte vers Cochamba. Le problème est que la route est étroite dans la montagne, peu d’espace disponible et surtout peu d’espace caché de la route. Nous avons lu sur IOverlander que plusieurs personnes en van se sont fait déloger après le coucher du soleil sur ce segment de la route, alors nous ne sommes pas très tranquilles. Nous trouvons un espace un peu caché de la route et du village voisin, nous espérons que personnes ne nous a vus… erreur! C’est sans compter sur les gens qui se proment sur les hauteurs des sommets de chaque côté de la route. Pas le choix, nous nous installons quand même, la nuit arrive vite. Pas sûrs que le sommeil sera bon entre le bruit et les vibrations du trafic qui n’arrête pas et la suspicion que chaque bruit annonce une visite surprise de villageois hostiles… à suivre!
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