Satellite
Show on map
  • Day 314

    Emblématique Éphèse !

    January 22 in Turkey ⋅ ☀️ 12 °C

    Nouvelle journée en Turquie, nouveau site antique à découvrir ! ☀️

    Nous nous dirigeons vers l’un des ports antiques les plus importants, qui, comble pour un port ; se trouve maintenant très exactement à 9 km de la mer égée ! Son ensablement progressif ayant entraîné le déclin de la ville.

    Dédiée à la déesse Artémis, fille de Zeus, Éphèse ou Efes se targuait de posséder un temple qui y était érigé en son nom et qui figurait sur la liste des 7 merveilles du monde antique. Il n’en reste malheureusement plus aucune trace aujourd’hui. Cependant, de nombreux édifices de cette ville de 200 000 habitant·e·s, datant des époques hellénistique et romaine, sont parvenus jusqu’à nous.

    Partons à la découverte d’une des villes antiques les plus influentes de l’Asie mineure ! 🏛

    À l’instar du site archéologique de Troie, le prix de la visite est très élevé pour les touristes, si l’on prend comme référence le coût de la vie en Turquie (700 TL par personne, soit environ 21 €). Fort heureusement, les turc·que·s semblent bénéficier de tarifs spéciaux très attractifs. L’audioguide est également très instructif, comme l’avait été celui de Troie.

    Notre première réaction en passant les portiques de sécurité et en parcourant à peine quelques mètres est d’emblée l’émerveillement, tant les vestiges se trouvent extrêmement bien conservés et restaurés ! Nul besoin de développer une imagination folle, comme cela avait été le cas à Troie, pour se plonger au cœur de la ferveur de la cité. 

    Nous démarrons la visite en foulant, comme tant d’autres pieds ont dû le faire avant les nôtres, la voie arcadiane ; l’artère principale parée de colonnes en dessinant ses contours. Scrutant l’horizon, nous remarquons que la mer a bel et bien laissé place à la terre aux confins de cette avenue principale accueillant auparavant de nombreux·ses voyageureuses pour une escale. Il faut se figurer que lorsqu’iels posaient le pied à terre, leur première vision de la ville était cette fastueuse grande rue (qui bénéficiait même d’un éclairage urbain !) et, à son extrémité, l’immense amphithéâtre se dressant fièrement.

    L’amphithéâtre a toujours ma préférence. Il s’agit d’un lieu magique, central, bénéficiant souvent d’une vue sur l’ensemble de la cité, où chaque citoyen·ne se rend pour se divertir, mais pas que ! Nous apprenons qu’à l’époque grecque, celui-ci revêtait une fonction religieuse et de divertissement, puis son rôle devint plus politique à l’époque romaine, avec notamment l’organisation de jeux des gladiateurs, ainsi que des joutes incluant des animaux, afin de prendre le pouls de de la plèbe. Plus vaste que celui d’Épidaure en Grèce, qui reste notre favori, le théâtre monumental d’Éphèse pouvait accueillir jusqu’à 25 000 spectateurices.

    Le soleil nous gratifie de sa présence chaleureuse, les chats sont alors de sortie et ils semblent prendre la pause sous ses rayons, trônant sur les vielles pierres chaudes. Hormis nos petits amis à quatre pattes, nous ne sommes dorénavant plus seul·e·s, les visiteureuses étant beaucoup plus nombreux·ses par ici.

    Le joyau d’Éphèse demeure, sans aucun doute, la bibliothèque de Celsus, que l’on voit représentée partout sur les outils de communication. Magnifique façade dressée au beau milieu de la nature luxuriante, elle est l’emblème de la ville. Durant l’antiquité, ils’agissait d’un bâtiment public accessible à la population ayant un rôle similaire à celui d’une université. Ses fenêtres et portes dénuées de vitres, trous béants ouverts sur le ciel bleu et la végétation fascinent.

    À Éphèse, on dénombre deux agoras, celle des affaires et celle dite « d’état ». La première, située dans la ville basse, constituait un lieu de rencontre essentiel pour les citoyen·ne·s. Sous son porche d’entrée, nous constatons la présence d’inscriptions gravées sur la pierre, tels des graffitis. L’une d’elle signifie : « toute personne qui urinera ici sera jugée » ; indiquant qu’il s’agissait d’un recoin utilisé comme toilettes sauvages ! La seconde agora se trouve plutôt dans la ville haute, au sein du quartier religieux et du bâtiment faisant office d’hôtel de ville.

    Nous empruntons ensuite la rue des courètes menant justement à la partie en hauteur de la cité. Pavée, elle relie la porte d’Héraclès à la bibliothèque de Celsus et est ornée de statues des citoyen·ne·s bienfaiteur·rice·s ou célèbres et de portiques pour protéger les habitant·e·s du soleil. La voie dessert temples, bains, fontaines, ainsi que les latrines publiques. Lieu étonnant, elles ne sont pas uniquement utiles pour assouvir ses besoins, mais représentent aussi un lieu de rencontre, où l’on aborde les sujets politiques ou commerciaux. Aucune paroi ne sépare les trônes, les usager·e·s s’asseyaient donc les un·e·s à côté des autres, ce qui favorisait grandement l’échange ! Parvenu·e·s au niveau de la porte d’Heraclès, nous sommes surpris·e·s par l’étroitesse de celle-ci. Les colonnes réduisant son espace de passage, empêchaient les chars et charrettes de circuler, rendant ainsi la grande rue piétonne ; précurseur non ?

    La ville haute concentre, quant à elle, les lieux de pouvoir et permet, par exemple, au conseil de se rassembler pour prendre les décisions d’importance à propos de la vie de la cité.

    Tout au long de la visite, nous retrouvons les vestiges de canalisations en terre cuite, presque encore utilisables tant elles sont bien conservée ! Elles permettaient probablement d’acheminer et d’évacuer l’eau.

    Dernière anecdote à propos d’Éphèse, et pas des moindres, elle acquiert également une place particulière pour les chrétien·ne·s dans l’antiquité tardive et après. La raison : elle aurait été le lieu de séjour de Marie et Jean après la crucifixion de Jésus.
    Read more