• Yanaphaqcha - Jour 2

    2018年7月13日, ペルー ⋅ ⛅ 6 °C

    Aujourd’hui c’est grasse matinée, réveil à 7h, café à 7h30 pour un départ à 8h. Au programme c’est journée apprentissage. Si j’ai choisi cette ascension ça n’est pas pour la beauté de la vue mais bien pour la richesse de son glacier, d’un point de vue praticité d’enseignement. En effet monter les plus hauts sommets est à la portée de beaucoup de gens si l’on a un bon guide et de l’énergie à revendre. En revanche au bout d’un moment l’on se lasse, l’on veut voler de ses propres ailes ou du moins être acteur et non spectateur de cette épopée fantastique jusqu’au sommet. Pour cela pas de secret il faut apprendre et le mieux dans cette discipline est comme souvent d’être sur le terrain. L’Yanaphaqcha est loin d’être le plus beau sommet de là cordiera blanca car il est assez peu haut, mais en revanche il est assez technique et c’est surtout un vrai terrain de jeu pour les novices qui veulent s’essayer à l’alpinisme. On part donc vers le glacier a 30minutes du camp de base, là on enfile le harnais, les crampons, le casque et c’est parti. On commence l’ascension sur la neige et la glace jusqu’à trouver un mur de glace pour s’essayer à l’escalade sur glace. Une fois trouvé, notre guide Agrid commence à grimper en installant les vis de glace. Le principe est le même que dans le bois, de grosse visses en aluminium à enfoncer dans la glace, cela se fait en 15 seconde, peut se faire d’une main et peut supporter des poids supérieurs à 500kg sans problème. Il en fixera plusieurs jusqu’à arriver au sommet (environ 10mètres, pas besoin de plus). Là on commence l’entraînement, la première fois n’est pas évidente, la technique pour monter avec piolets et crampons est particulière. En ce qui concerne les piolets, nul besoin de les enfoncer fort dans la glace, au contraire cela va demander beaucoup d’efforts pour creuser et en demandera aussi pour les extraire. Il faut simplement se servir du poignet et non du bras pour donner un petit coup, le tout afin de ne pas casser la glace mais d’accrocher simplement, le manche du piolet devant pour se trouver parallèle au mur. On refera l’exercice 4 fois avec descente en rappel, c’est génial quoi qu’un peu physique tout de même. C’est là que l’on prend conscience de la qualité des alpinistes qui gravissent des sommets avec des murs de glace de plusieurs centaines de mètres de haut. Le placement des crampons est également très important, pour que cela accroche il faut également un certain angle. Il y a aura tout de même une chute, heureusement nous sommes assurés par Agrid et le dispositif est solide. En parallèle Agrid nous explique comment assurer quelqu’un, je l’assurerai le temps qu’il enlève le matériel du mur. Nous nous essayerons par la suite à la pose de visses de glace « ice screw ». Le tout à une main (gauche comme droite) car lorsque vous êtes sur le mur de glace en conditions réelles, vous n’avez pas vos deux mains. Vous devez donc vous accrocher avec vos crampons ainsi qu’avec un de vos piolets et de l’autre main fixer l’ice screw en question et vous y assurer en y accrochant un mousqueton et la corde. Dans un premier temps, il nous apprendra à repérer la glace de bonne qualité et à préparer le terrain pour accueillir les ice screw (enlever la neige, la glace de mauvaise qualité et aplanir la surface en question). On y apprendra aussi beaucoup de noeuds, les montages pour escalader étant faits par nos soins et vérifiés par le guide. Après cette exercice, on part à la reconnaissance des zones stables au seins de nombreuses crevasses. On s’aventure donc encordés tous les trois dans une zone dans laquelle on n'irait jamais sans guide. L’idée étant de savoir reconnaître les crevasses dissimulées sous la neige et de passer outre en les longeant ou en prenant ce que l’on appelle des ponts. Des ponts sont des entassements de neige en surface et de glace en dessous, certains sont très résistants et peuvent supporter des poids lourds. Nous apprendrons donc à les identifier et à se sécuriser tout de même pour les franchir. On y apprendra également différents systèmes dont notamment un pour aller secourir quelqu’un dans une crevasse, on l’appelle la « death man », l’Idée étant de creuser un « T » de 30cm de profondeur dans la neige pour y enterrer ce que l’on appelle un snow stick (une équerre en aluminium qui sert de corps mort lors des ascensions avec beaucoup de poudreuse). C’est impressionnant, cette technique ne nécessite rien de particulier, juste cet accessoire et le fait de creuser et cela peut supporter plus de 500kg également. Bref nous finirons là dessus, je ne décris pas tout car Agrid nous a transmis bien plus, le tout en prenant son temps, il a un vrai besoin de transmission c’est vraiment agréable. Nous rentrerons vers 16h30, réchauffés d’un thé, Agrid fait la popote, ce soir au menu c’est spaghetti poulet et soupe en dessert. La vie de camp est vraiment sympa, c’est très sommaire et on est la plupart du temps dehors, dans le froid mais le cadre est tellement fabuleux que l’on passe outre. Certains qui passent là plus de temps, genre une semaine, ramènent des tentes qui font office de pièce de vie et cuisine. Nous irons nous coucher vers 18h30 en croisant les doigts pour avoir du beau temps demain pour l’ascension, réveil 2h du matin 😅.もっと詳しく