• Taltal

    9.–14. helmik., Chile ⋅ ☀️ 22 °C

    Camp de base n°4 à l'Hostal de Luz y Juan

    Quelle ville étrange… À peine arrivé à Taltal, l’ambiance me frappe. Tout semble rafistolé avec les moyens du bord, à croire que chaque bâtiment a survécu à une catastrophe et qu’on a juste mis un coup de peinture pour faire semblant. Des rues désertes en pleine journée, des épiceries à moitié vides où quelques oignons et tomates tentent de faire illusion sur les étals. Mais c’est une ville côtière, donc il y a toujours un peu de vie. Des pêcheurs assis sur les rochers, juste un fil à la main, sans canne, qui achèvent leurs prises d’un violent coup de talon. Plus loin, des politiciens crient leur programme sur le trottoir, sans micro, à l’ancienne. La nuit, les chiens errants prennent possession des lieux, des meutes s’affrontent dans des batailles interminables et couinements effroyables juste sous ma fenêtre.

    Mon logement, réservé sur Airbnb, est en fait un hôtel. Bonne surprise pour la voiture qui sera en sécurité, moins bonne pour moi : la chambre est une fournaise, pas d’air conditionné, et des moustiques collés à la fenêtre qui n’attendent qu’un faux mouvement pour se ruer à l’intérieur. Douche toujours aussi aléatoire, soit gelée, soit brûlante, pas d’entre-deux.

    Le travail se passe bien, et le reste du temps, c’est balade le long de la baie, quelques achats dans les bazars, et bain de soleil. Pour ma dernière soirée ici, je décide de me faire plaisir avec un ceviche péruvien dans un restaurant en bord de mer. Enfin un vrai repas, frais et bien assaisonné. En repartant, je tombe sur un match de basket local. 1000 pesos l’entrée, je tente le coup. Deux équipes s’affrontent : les Air Project et la Dream Team. Je choisis de supporter les rouges, surtout parce qu’ils ont Jesús dans leur équipe. Le niveau est catastrophique, air ball sur air ball, un festival de maladresses, une vraie Sunday League. Jesus et les rouges finissent par s’imposer 96-89, et l'ambiance a sauvé le spectacle. Plus tard, la soirée se termine sur la place centrale avec un concert. Une légende locale vient chanter dans une ambiance mielleuse, très romantique à l'eau de rose. Demain, après le boulot, je quitte Taltal, pas fâché de changer d'air, mais ces cinq jours étaient tout de même marquants.
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