• Ollagüe

    1–2 mrt., Chili ⋅ ⛅ 9 °C

    Carnaval au bout du monde.

    Plutôt bien dormi, mais je me sens quand même faible après avoir très peu mangé hier soir. Une nouvelle alerte ce matin me fait changer de trajectoire. Il me faut environ deux heures pour rejoindre Ollagüe, une petite ville à la frontière bolivienne. Là-bas, je tombe sur un restaurant et un type qui vend de l’essence au bidon. 20 balles pour 10 litres, ce que j’accepte par précaution.

    De là, j’explore la région, vraiment chouette : des montagnes imposantes, qui doivent être sacrément hautes, vu que le village est déjà perché à 3 700 mètres. Je trouve un coin tranquille où je m’installe pour l’après-midi, histoire de profiter du soleil, faire bronzette et gratter un peu ma guitare. Malgré le grand bleu, un grondement sourd résonne au loin. Le ciel se charge, et quelque chose de sérieux approche. Cette fois, pas juste une averse : un vrai monstre d’orage. Je plie bagage et retourne en ville, me mettre à l’abri sous les paratonnerres.

    Je passe l’après-midi calé dans ma voiture, protégé de l’ampleur du déluge, à regarder La Panthère des Neiges, un film qui colle bien à l’ambiance du coin et qui m’inspire. La météo finit par se calmer, juste à temps pour un carnaval local. Personne ne tape en rythme, mais ça a son charme. Pourtant, ce qui m’attire vraiment, c’est le coucher de soleil, alors je retourne à mon petit spot pour cuisiner et prendre quelques photos.

    La nuit tombe et une voiture se gare à côté de moi. Il faut dire que je suis stationné juste à côté de la route, que je pensais pourtant déserte. Heureusement, c’est un jeune militaire, très sympa, qui m’explique qu’à la frontière, c’est chaud : trafics en tout genre. Il me conseille de retourner au village.

    Je reprends donc mes propres traces de roues et tourne un peu en ville, cherchant un coin plus sûr. Le carnaval bat encore son plein, et je suis tenté d’y retourner, mais je retombe sur le militaire. Il m’invite à camper directement sur le camp militaire, en sécurité. Comme je n’ai pas encore coché cette case sur ma liste d’expériences improbables, j’accepte.

    Là-bas, il me propose à manger et à boire. Je me contente d’un thé. On sympathise, malgré une sacrée galère linguistique : il parle très mal anglais, je parle très mal espagnol, rien de nouveau sous le soleil. Il m’explique qu’il bosse dans le service des explosions : en gros, il fait péter des rochers avec du C4 pour ouvrir des chemins. D’autres militaires sont là, tous captivés par ma présence. Avec la barrière de la langue, l’échange devient vite fatigant. Vers 22h, on déclare forfait, et je me couche sur le parking du camp.

    Je n’ai pas tout bien compris, mais je crois que demain, c’est réveil et petit déjeuner à 6h…
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