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- Día 11
- martes, 28 de octubre de 2025, 23:55
- ☁️ 18 °C
- Altitud: 785 m
NepalPokhara28°13’15” N 83°57’27” E
J9. Retour à Pokhara
28 de octubre, Nepal ⋅ ☁️ 18 °C
Et voilà, cela ne pouvait pas durer. Je me réveille vers 3h du matin et j'entends la pluie crépiter sur le sol et le toit. Je pense qu'aujourd'hui les équipes de cinéma qui sont en charge de rendre notre voyage inoubliable sont en grève.
La pluie n'a cessé de tomber toute la nuit et ce matin en nous réveillant, aucune amélioration visible à l'horizon. Le ciel est très bas, désespérément bouché, nous comprenons que la descente vers le point de pick-up ne sera pas des plus agréables.
Le souci est que lorsque j'ai fait mon sac avant de partir, la météo ne prévoyait aucun jour de pluie. Aussi j'ai laissé le K-way et le sursac à la maison. J'entame donc la journée par un petit moment de déprime. La question est la suivante : comment vais-je parcourir les 10 km que nous avons à faire ce matin en sweater et dans quel état arriverai-je? Le sac que porte Bala Two ne sera pas étanche non plus, toutes les affaires seront mouillées. Non, ce n'est pas possible. Il nous faut un plan B, car après discussion nous sommes à peu près tous dans le même cas.
Mais c'est sans compter sur la résilience de Bala One qui part en quête de ponchos en plastique dans le village pendant que nous finissons de préparer nos affaires.
Il revient un moment plus tard avec tout le matériel nécessaire ainsi que de grandes bâches en plastique pour protéger nos sacs. Evidemment, le prix ne semble pas très raisonnable, mais cela va tellement faciliter le retour et alléger le moral !
Nous voici donc partis, déguisés en M&M's avec nos ponchos de couleur. Tu parles d'une équipée ! Au moins on ne risquera pas se perdre.
Nous avons un parcours de 10 km à faire aujourd'hui, pour rejoindre la ville de Biretanthi, où nous serons pris en charge par un 4x4 qui nous ramènera à Pokhara.
La pluie tombe toujours, peut-être moins intense, mais tout aussi pénétrante et désagréable. Nous partons au-dessus d'une couche de nuages et les photos que nous pouvons faire ne sont néanmoins pas trop mauvaises. Des strates blanches se désagrègent au contact du relief, le soulignant d'une manière très graphique. Puis plus bas, les villages, les arbres et les hommes disparaissent dans un grand tout cotonneux et impénétrable. Mais globalement, comme le dit le vieux proverbe népalais : Sans soleil, c'est pas pareil !
La progression est plus qu'éreintante : encore et toujours ces volées de marches qui n'en finissent pas et qui néanmoins concentrent toute notre attention, par nécessité. Elles ne sont ni stables, ni planes, et très glissantes.
Hervé ouvre la marche des presque-chutes, avec un rattrapage in extremis sur les mains. Nous étions en train de discuter, il se déconcentre un instant et la gravité fait le reste.
J'enchaîne rapidement avec un double axel salto arrière, suivi d'un mawashigeri crawlé, avec triple lutz pointé. Je ne sais pas comment je m'y prends, mais j'atterris sur mes pieds sans me blesser ni tomber. La glissade a semblé une éternité pour moi : le pied qui part en avant, entraînant le reste du corps, puis la deuxième jambe arrive en soutien je me dis « ça y est, je suis stable ». Cette phrase à peine formulée dans mon esprit, mon corps est reparti en déséquilibre et j'exécute un 360 degrés sous le regard interdit d'Hervé. Je finis par me rattraper je ne sais comment et me redresser, les jambes tremblantes et le cœur battant la chamade. Hervé n'a pas bougé d'un cheveu, il reste bouche bée. Presque admiratif. Puis je gagne immédiatement le surnom de Candeloro.
Nous descendrons ainsi 5 km en deux heures et demi de concentration relativement intense. La pluie n'arrête pas de tomber, l'air est saturé d'humidité et nos ponchos en plastique font monter nos températures internes jusqu'à la transpiration. On est mouillés à l'intérieur comme à l'extérieur, mais il faut continuer.
Au bout de 5 km nous arrivons finalement à une petite cahute sur le bord de la route qui fait office de restaurant et dans laquelle nous nous installons pour déjeuner.
Décision est prise par Bala One d'appeler le 4x4 pour qu'il vienne nous chercher ici, de sorte que nous n'aurons pas les 5 derniers kilomètres à marcher. Ç'aurait été sur la route, de toute façon, donc peu d'intérêt.
En cours de route nous déposons Bala Two, notre porteur, et ce sont les premiers au-revoirs. Ce n'est pas déchirant, ce n'est pas larmoyant, juste émouvant. Un type sympa, ce Balaram, qui passera son examen de guide l'année prochaine. On se sentirait presque en famille.
Puis nous repartons et arrivons finalement à l'hôtel, nous nous sommes accueillis à bras ouverts par Krishna, le patron, avec un grand sourire. Nous faisons un cours débrief du séjour avec Bala One à l'étage, lui donnons son tip comme nous l'avons fait à Bala le porteur une heure plus tôt. Nous le reverrons demain de toute façon, puisqu'il a sa boutique juste à côté de l'hôtel.
La mentalité ici est différente de celle en Inde. Les deux Bala ont pris les billets que nous leur tendions et les ont fourrés dans leurs poches sans regarder combien nous leur avions donné, en nous gratifiant de larges sourires et remerciements.
Lorsque nous étions en Inde il y a quelques années, notre guide chauffeur avait immédiatement compté les billets sous nos yeux, et nous avais reproché de ne pas lui donner assez. Cela avait grandement contribué à ternir le souvenir de ce voyage.
Après ouverture des sacs de trek qui commencent sérieusement à sentir le yak du Mustang, nous partons déambuler dans notre rue parallèle au front de lac en attendant l'heure de dîner, et après un passage à l'ATM, nous décidons de faire chialer les roupies. Nathalie nous fait nous arrêter à toutes les boutiques de bijoux, et nous en achetons assez je crois pour en ouvrir une de notre côté, à grands renforts de marchandage et autres plaisanteries avec les commerçants.
La petite boutique de la mamie tibétaine que nous avions rencontrée au précédent voyage, et qui nous avait chopé un taxi au passage pour nous envoyer en visite dans un monastère tibétain non loin de Pokhara, est toujours ouverte. Ce n'est plus elle qui est derrière le comptoir ou plutôt assise par terre à côté, mais un homme âgé, tout aussi tibétain qu'elle, apparemment.
Nous commençons à faire nos emplettes, et je me dirige vers lui, en lui demandant s'il parle anglais. Il me répond que oui et je lui raconte alors notre rencontre avec cette dame. Et je lui demande si c'est quelqu'un de sa famille, si elle va bien. Je n'ai pas de réponse à la première question, je ne suis pas sûr qu'il ait tout compris.
"Is she ok?" il hoche la tête à l'affirmative, sourit, puis se retourne pour me montrer des bracelets à acheter. Je n'ai pas de connexion à ce moment-là, mais nous reviendrons demain matin pour lui montrer la photo que nous avions prise avec elle juste avant de sauter dans le taxi.
Lorsque nous quittons la boutique, néanmoins, il me demande mon nom, le pays d'où je viens, et attrape ma main pour la poser sur sa joue en prononçant quelque chose que je ne comprends pas, puis la relâche et me fait le remerciement népalais, mains jointes, en me souriant un namaste sincère. Fiou, que d'émotions.
Au moins autant qu'à la boutique suivante, tenue également par une jeune réfugiée tibétaine (il y a une communauté importante dans la région), à qui nous nous présentons comme des Français qui aimerions avoir une "remise française" (aahh l'humour français!) en lui déposant tous les bracelets que nous voulons acheter sur son comptoir. Elle sourit, nous raconte que pendant ces études elle a eu une sponsor française qui a payé une partie de son éducation, et sait que les Français sont sympathiques mais elle ne peut pas faire de plus grosse remise que celle qu'elle nous consent déjà.
On la fera craquer quand même de 100 roupies de plus. Je te le répète, lecteur choqué, ce n'est pas pour la somme, c'est juste pour le sport, et elle m'a l'air d'une athlète accomplie!
Devant cette victoire éclatante, Nathalie se sent pousser des ailes. Elle pose d'un geste ferme ses propres bracelets sur le comptoir, l'os de yak et le shaligram sonnent sur le verre trempé, et annonce : "Bonjour, nous sommes français aussi!"
Belle tentative, petite fleur, tu auras au moins fait rire la vendeuse (et nous).
Mais dis donc, ça serait-y pas l'Happy Hour, quelque part dans le monde ? Ben si justement, et ça tombe bien, c'est à Pokhara!
Nous retournons au resto auquel nous avons dîner il y a quelques jours de cela, avec les toilettes inondées et leur passage à gué, pour bénéficier de cette grande bière "Himalayan" et de son panier de pop-corn.
Le patron est tout aussi lymphatique qu'avant, mais après quelques instants nous reconnaît et avec un grand sourire nous fait nous installer. Sans être docteur, je peux t'assurer, cher lecteur, qu'il n'a pas d'ulcère gastrique : le type est si mou, si dégingandé quand il se déplace qu'on dirait qu'il est manipulé par des fils invisibles, tel une marionnette. Il est affublé d'une sorte de manchon de tête, ouvert aux deux extrémités, décoré de gros flocons de Noël.
Nous décidons finalement de manger sur place alors que je prévoyais secrètement de manger à mon resto fétiche d'il y a 2 ans, pour retrouver ces pancakes au chocolat si mémorables. Tant pis, nous irons pour le dessert.
Le fait marquant de cette soirée au restaurant sera sans nul doute le plat d'Hervé, au centre duquel trône une grosse louchasse d'une sorte de purée brunâtre de millet qui ressemble fortement, mais alors très fortement, à une grosse bouse de buffle. On sait les reconnaître, on a passé cinq jours à éviter de marcher dedans !
Puis c'est l'heure du dessert. Mais il faut d'abord payer. C'est encore le même gag que la dernière fois : le resto n'a pas de terminal de paiement par carte, donc les règlements se font à deux boutiques de là dans une supérette. Nous suivons alors notre marionnette de patron qui se balade nonchalamment sur le trottoir les mains dans le dos tenant la note, son chapeau de Père Noël vissé sur la tête et nous à la queue leu leu derrière lui. Un gag, te dis-je. Il a passé la soirée à discuter de table en table, à aller, venir, toujours au même rythme, sans rien faire de productif. Il a même trouvé le temps d'oublier nos bouteilles. Et juste au moment où il s'assoit pour manger à une table, une assiette fumante devant lui, sa femme lui demande de lâcher sa boulette de riz pour nous conduire dans la supérette afin d'effectuer le paiement. La vie est une sale traînée, quand même, parfois.
Et nous voilà arrivés quelques instants plus tard au RestPoint Restaurant. Rien ne semble avoir changé, peut-être la disposition des tables, et sans même prendre la peine de lire la carte complètement, nous commandons 4 pancakes au chocolat.
Ils arrivent un bon gros quart d'heure après, recouverts d'une crème chocolat moyennement authentique, dirons-nous, et l'orgie commence. Ah la la, lecteur, cher lecteur, si tu savais la puissance évocatrice d'un pancake au chocolat népalais, bien grillé sur l'extérieur, fondant au centre (et néanmoins bien cuit) et nappé du meilleur chocolat chimique produit en ce bas monde ! J'ai deux ans de moins, c'est un orgasme gustatif !
Toutefois, si jamais tu rencontres Olivier, surtout ne lui parle pas de ce pancake. Il te dira qu'il était bon mais sans plus, et que le chocolat n'avait pas goût de chocolat, et que c'était juste un sirop. Tu lui rétorqueras alors, empathique que tu es, le regard contrit, qu'il a dû en laisser une bonne partie, malheureusement, ce à quoi il répondra qu'évidemment que non, parce que quand même, il était bon !
La soirée arrive à son terme, le couple Vergnaud/Saudou repart en chambre pour se reposer, tandis que nous allons faire un dernier tour sur le front de lac. Nous nous remémorons ce que nous avons vécu ici il y a 2 ans tout en nous baladant.
Et en silence, presque sécrètement, au cas où je reviendrai pas de sitôt, je m'imprègne des lumières, de l'animation, de la musique, des odeurs et de l'ambiance de Pokhara, au Népal. 🥲Leer más
















Viajero
😅
Quoi pas de 28 octobre !!!! Pffff [Ld]
Viajero
les pavés c pour pas salir ?