Sur les traces des colons gallois

Je commence la journée avec une bonne et une mauvaise nouvelle. La mauvaise, c'est qu'une tempête s'est déclenchée au milieu de la nuit avec des vents violents et des pluies très fortes. La bonne, c'est que la tente a résisté et qu'elle n'est pas mouillée, je peux donc camper confortablement peu importe les conditions !

Au vu de la météo, tous les longs sentiers sont fermés aujourd'hui et demain ce qui me force à partir dès ce matin. Et le bus ne passant qu'à 16h, il va falloir que je lève le pouce. Il n'y a quasi aucune voiture qui passe donc pour essayer de ne pas finir tremper, je pars me mettre sous un abri que j'avais reperé hier le long de la Huella Andina. La Huella Andina, c'est un sentier de 600 km qui traverse la cordillère des Andes du nord au sud, et qui passe justement par les Alerces. Après quelques refus, Rolando finit finalement par s'arrêter. Il avait déjà pris deux autres argentins en stop un peu plus haut. Ça fait du bien d'être au sec ! Comme convenu, il me dépose 70 km plus loin à l'entrée de Trevelin, un petit village construit au XIXeme siècle par les colons gallois pour rassembler toutes les colonies dans un même lieu. Il conserve d'ailleurs encore son caractère gallois comme en témoigne le dragon à l'entrée de la ville 🏴󠁧󠁢󠁷󠁬󠁳󠁿. Le cadre est splendide avec tous les sommets enneigés autour et j'en profite pour boire un sprite avant de reprendre le stop. Ce sera cette fois beaucoup plus rapide et je monte avec Silvio qui m'emène jusqu'à Esquel. Retraité depuis peu, il a maintenant du temps libre pour aller camper et randonner dans les montagnes alentours. On échange également sur le trajet que je m'apprête à parcourir en stop à partir de demain au milieu du désert patagonien. Il m'explique que l'état des routes est terrible et que c'est ce qui justifie pour lui l'absence de pare-choc sur le devant de sa voiture. « Comme les routes sont pourries, mieux vaut avoir une voiture toute cassée pour ne pas risquer de l'endommager ! » 😅

A peine entré à l'hostel, des jeunes m'expliquent que l'on est invité ce soir chez Carlos, le gérant d'un bar où un concert est organisé tout à l'heure. J'ai également rencontré Elodie, une française qui souhaite parcourir le même trajet que moi en stop. On se décide donc à former un binôme pour les prochains jours. J'ai au final bien fait de m'arrêter ici pour la nuit. Esquel est une ville très sympa, parfait pour faire escale avant de s'enfoncer dans le cœur de la Patagonie.Read more