D'églises en églises

Après être passé devant les palafitos (maisons sur pilotis) de Castro, je poursuis jusqu'à Nercon où m'attend une des églises chilotes classées à l'Unesco. J'ai énormément de chance puisqu'une fois sur place, je sympathise avec les locaux qui s'occupent de l'entretien extérieur de l'église et qui m'autorisent à entrer à l'intérieur (les églises sont pour la plupart fermées en basse saison). Je peux même monter à l'étage pour avoir une vue d'en haut. L'église a été construite dans les années 1880 en bois de cyprès avec un toit en alerce.

Je poursuis ensuite en stop grâce à Felipe jusqu'à Chonchi. Une première église a été construite par les jésuites en 1769, deux ans après la fondation de la ville de Chonchi qu'ils surnomèrent "la fin de la christianité". L'église actuelle a été construite un siècle plus tard en 1893. Je suis encore une fois chanceux puisque l'église était ouverte et j'ai même pu accéder aux ateliers de restauration où les artisants travaillent sous la supervision de l'Unesco. Le chantier actuel consiste en le remplacement des pièces de charpente de la partie nord, originellement en bois de tepa, par des nouvelles pièces en coigüe.

Pour accéder à l'église suivante, il me faut dans un premier temps prendre le ferry pour l'île de Puqueldon. Je monte avec Patricio qui prend le ferry chaque samedi pour aller chercher son frère, prêtre, pour qu'il puisse célébrer la messe sur Chonchi le dimanche matin. Servant pour le déplacement des populations locales, ces ferrys, anciennement privés, sont aujourd'hui largement subventionnés par l'état chilien : ils sont gratuits pour les piétons et coûtent 2500 pesos (2€50) par voiture. Patricio me dépose à Ichuac, la troisième localité visitée par les jésuites lors de leur mission d'évangélisation, où les travaux de construction de l'église ont commencé en 1754, duré 5 ans et mobilisé 150 personnes. Sa particularité est son horloge peinte au-dessus du portique d'entrée et indiquant 15 heures. Deux théories s'opposent : l'heure de la mort de Jésus et l'heure du terrible tremblement de terre de 1960.

Après un contrôle de police légendaire en compagnie de Francisco, Fernando et Eduardo (dont il est préférable compte tenu de l'audience de taire les détails), je rentre en micro sur Castro. Tout juste le temps de visiter l'intérieur de sa splendide église que Fredy passe me récupérer. Nous allons profiter de nos derniers instants ensemble avant le ferry de cette nuit !Read more