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  • Day 16

    Hello again Tataj 😘

    October 27, 2022 in India ⋅ 🌙 19 °C

    Un réveil à 5h00 du matin est toujours un challenge, mais lorsqu’il s’agit du Taj Mahal l’épreuve est plus douce.
    J’ai imaginé ce moment depuis des mois, je sais que cette visite se doit d’être extraordinaire.

    Nous sommes à la porte-Est parmi la trentaine de courageux. Avoir son hébergement à cinquante mètres aide pas mal, je l’avoue.

    6h00, la barrière s’ouvre, il est temps de franchir les sas de sécurité. Je fais en sorte de laisser passer Gael devant.
    Le garde fouille, me demande de vérifier mon lourd appareil photo argentique ainsi que ma saccoche ; pour cette dernière je lui demande de regarder « doucement ». Pas de chance, il avait déjà presque sorti un petit cube de bois de cette dernière. Gael avait évidemment déjà franchi le sas voisin et attendait à trois pas de moi, la tension monte, cet imbécile va tout foutre en l’air ! Je crie sur Gael de dégager en prétextant que le flic est suspicieux (oui je suis un mec beaucoup trop autoritaire parfois, mea culpa). Ma moitié ne comprend pas mais s’éloigne, au moins ça c’est bon.
    Le policier me rend ma saccoche, un sourire jusqu’au oreilles, et me souhaite « une merveilleuse journée ».

    Soupir.

    Je rejoins Gael et nous nous avançons vers l’immense porte-Sud, la franchir donne accès à la Merveille. Là, la course commence. Comme à l’accoutumée, les touristes s’arrêtent devant la fontaine pour photographier la carte postale qu’on trouve partout, moi je donne le signal à Gael : « On fonce au Taj ! Résiste à la tentation de photographier quoi que ce soit » (et je sais comme c’est difficile). Deux-cent mètres de marche rapide, droit sur le dôme blanc, un escalier, enfilage des sur-chaussures bleu ignobles, nous y voila.

    Nice to see you again Tataj.

    Nous avons le Taj Mahal pour nous seuls.

    Moment exquis et hors du temps, nous avons pour seule compagnie que les centaines d’oiseaux perchés sur la barrière Nord face au fleuve Yamuna, le soleil se devinant à l’horizon. La nappe bleu-nuit virant au rouge-orangé vers l’est, notre astre point, délicatement, amoureusement ; ses doux rayons traversent le brouillard, embrassent le marbre, le nappant de délicieuses nuances. Les enluminures coraniques de marbre noir semblent étreindre langoureusement les iwans sur lesquels elles reposent.
    Quel délice de se sentir si petit et pourtant si proche de cette beautée architecturale.
    Je regarde béatement Gael déclencher dans tous les sens.

    Personnellement j’ai déjà photographié le mausolée de Mumtaz Mahal sous toutes les coutures. Je laisse ce plaisir à mon compagnon et lui sert simplement de guide vers les meilleurs endroits pour gagner du temps sur la masse de visiteurs qui commencent déjà à s’approcher du monument.
    Nous faisons le tour, entrons dans la salle principale afin d’observer les cénotaphes des deux éternels amoureux, puis nous nous rendons sur le parvis de la mosquée à l’ouest de ce chef d’oeuvre Moghol. Gael trépigne, devant attendre son tour pour photographier la fameuse scène de « la porte sur le Taj ».
    La foule commençant à s’amplifier. Je reste un peu en retrait, il s’éclate bien.

    Nous nous rendons ensuite au bord du parvis de la mosquée, nous nous esseyons face au soleil carressant le monument de marbre blanc prenant désormais des teintes du rose au bleu pastel. Face à nous, les rayons traversent la pierre translucide..
    Gael continue de photographier, de mon côté je sors une enveloppe de ma saccoche. L’enveloppe que j’ai cacheté à la cire rouge hier, en douce, avec un sceau à l’image de l’arbre de vie.

    —J’avais écris la lettre à Pushkar au petit matin pour être au plus prêt de cet instant. Ce n’est pas ma plus belle calligraphie, mais je devais me presser : Monsieur pouvant surgir sur la terrasse à tout moment.—

    Je sors également un petit cube de bois de la saccoche.

    Gael ayant terminé sa série panoramique, il me regarde, je lui souris, il me demande ce que j’ai, je lui montre ce que j’ai dans la main. Son regard se pose sur l’enveloppe. Je l’invite à l’ouvrir et à en lire le contenu.

    Pendant ce temps j’ouvre le petit cube. Je vois le regard de Gael s’éclairer. Puis rire en posant le regard sur le contenu du cube.
    Dans le lieu où nous sommes, nous ne pouvons aller plus loins dans la démonstration d’affection, par respect. Mais je peux l’annoncer ici : Sa réponse est « Yes I do ».

    J’avais déjà fais ma demande lors d’une soirée fortement arrosée il y a un an de cela. Mais je souhaitais ne pas m’arrêter là et offrir à celui que j’aime le nec-plus-ultra du romantisme. Eh bien voila, ce sera fait devant le Taj Mahal. Je suis bien content qu’il n’ait pas changé d’avis.

    Comment décrire le reste de la journée après cela ? Formidable, tout simplement.

    Nous prenons le train à 18h00 pour rejoindre la ville la plus sacrée d’Inde, Varanasi, quinze nouvelles heures de train nous attendent.

    Nous nous approchons de la fin de notre périple Indien et allons de ce fait nous rendre dans la ville où pour beaucoup, tout doit se terminer.
    La ville de la mort et de la vie.
    A demain Varanasi.
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