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  • Day 24

    Hanoï. Donnez-moi de l’encens

    November 4, 2022 in Vietnam ⋅ ⛅ 29 °C

    Brûler de l’encens est une pratique universelle et millénaire. Si en Occident l’encens permet à beaucoup de personnes de créer une ambiance dans leur intérieur, en Asie, il joue un rôle essentiel dans la vie spirituelle. Allumer un bâtonnet d’encens est le premier geste rituel de tous les cultes, le parfum étant destiné à attirer l’attention du dieu ou de l’esprit dont on sollicite l’appui. Au Vietnam, la fabrication et l’utilisation de l’encens sont un art, diversifié en fonction des régions et même des villages.

    Nous nous sommes rendus sur un pur coup de tête dans un village au sud de Hanoï.
    Pas de guide en poche, quedal, juste du pif sur instagram. Et surprise : le village-atelier de la majorité des bâtonnets d’encens du Vietnam se trouve à Quang Phu Cau, à 40 kilomètres.
    40 bornes mais 1h de bagnole… et le prix du taxi, un coup de poker risqué et couteux : sacrifier potentiellement 4h de notre dernier après-midi à Hanoï. Et s’il n’y avait plus rien ?

    Bon, pas le temps de réfléchir, il est déjà 14h00 ; autant y aller et éviter de le regretter toute notre vie.
    Notre chauffeur de taxi, Dông, nous a emmené jusqu’à bon port et nous pouvons le remercier encore pour son aide : c’est lui qui a su demander aux locaux si une fabrique dans les parages pourraient nous offrir ce que nous cherchions. Sans lui : pas de bouquets d’encens.
    Une petite fabrique nous a ouvert ses portes.
    Pour quelque dôngs, bon quand même 500 000, le patron a transformé sa cours de la fabrique en arc en ciel de bâtonnets d’encens, pour notre plus grand plaisir. Quelle chance ! Notre coup de poker tardif a bien failli nous faire rentrer bredouille, les ouvrières étaient en train de remballer les bouquets d’encens qui avaient eu le temps de sécher toute la journée (d’où leur disposition en bouquet au moment du séchage).
    Et les voila, à tout nous redeballer, a une vitesse surprenante, Gael et moi avons à peine le temps de trouver nos cadrages que déjà elles étaient un mètre plus loins. Pour Gael, heureusement, l’autofocus était là, un était un atout confortable, mais pour ma part, avec mon Jacquy des années 70, focus à la main…j’ai fini par demander à notre charmante manufacturière de baisser la cadence, je ne pouvais pas me permettre de jeter quinze balles de pelloche à cause de mises au point aléatoire.
    Mais quelle dextérité mes aïeux ! Quelle danse de mains extraordinaire, après ouverture de centaines de bouquets, cette dame au chapeau traditionnel inspecte minutieusement la régularité de ces derniers en les caressant toute en délicatesse.
    Un plaisir visuel qui saura leur rendre honneur au travers de nos clichés, je l’espère, pour un nouveau moment hors du temps.
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