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  • Day 22

    Hanoï Hanoï 🇻🇳🎵🎶

    November 2, 2022 in Vietnam ⋅ ☀️ 29 °C

    « Dans le rétro je regarde si je t'aperçois
    Hanoï, Hanoï, je me souviens
    Ton visage, ton parfum, tes ruelles aussi
    Je te regarde passer je suis chez toi
    Hanoï, Hanoï, tu me retiens. »
    - La Grande Sophie - Hanoï -

    Comment mieux entamer mon récit sur cette ville qu’avec le premier couplet de cette chanson que nous connaissons tous.
    Nous sommes en effet en route pour la Baie d’Hạ Long et nous pouvons observer Hanoï qui s’éloigne dans le retroviseur de notre bus à touristes.

    Hanoï : Le dépaysement par dessus le dépaysement. Voila. Au plaisir ! bisous. 😘😜

    …..🎶🎵🎶🎵🎶🎵🎶🎵🎶🎵

    Non je ne peut pas m’arrêter là, je ne suis pas si cruel.

    Je m’attendais à du dépaysement, mais celui-ci est plus surprenant, dans le bon sens du terme.
    Il y a 8 ans j’avais clôturé mon premier voyage Indien par quelques jours à Hong-Kong ; J’avais détesté. Je me disais que le Vietnam serait du même accabi, s’agissant d’un pays partageant le même socle commun que son immense voisine du Nord. Je m’attendais globalement à une armée de petits bonhommes bridés dociles et faisant la gueule dans des rues qui sentent la pisse. L’Inde sans l’aspect social en gros. Mais visiter des paysages merveilleux accompagné de ma moitié permettrait de facilement faire l’impasse sur un aspect social plus morne.

    Eh bien pas du tout, mais alors j’étais tellement loin du compte ! Ormis les yeux bridés mais là ce n’était pas vraiment un challenge que de le deviner.

    À Hanoï c’est une autre forme de bordel que le bordel Indien. Nous sommes dans une mégapole d’Asie du Sud-Est, « peu » de voitures mais une marrée de motos et de scooters, de vélos ; les tuk-tuks sont désormais des pousses-pousses à vélo. Nous avons de l’entrainement pour réussir à traverser ces courants bruyants, il ne faut pas compter sur la signalisation, ici aussi elle n’est là que pour le décors.
    Les rues sont propres, des centaines de petites mains se relayent à toute heure pour les balayer. Et alors là, la grande nouveauté : l’armée de chapeaux de paille coniques. Je ne sais pas pourquoi mais je n’imaginais pas l’emblématique couvre-chef aussi répandu parmi la population ; pratiquement toutes les vendeuses ambulantes le portent. L’effet de surprise est similaire à celui d’un Vietnamien qui constaterait que tous les Français portent encore le béret, sauf que pour le coup, moi, je ne le rêve pas.

    Ces vendeuses que nous croisons à chaque coin de ces rues animées de concerts de klaxons sillonnent la ville, tantôt à pied portant sur l’épaule leur palanche de bambou, tantôt à vélo dont le porte bagage supporte leur panier géréreusement garnis de fruits, de légumes, de fleurs. Le Covid a laissé sa marque, peu d’entre-elles laissent tomber le masque ; Qu’importe, leurs seules silhouettes déambulant le long de ces boulevards arborées par les sao, aux lianes tombant du ciel, rendent nos photos délicieuses d’atypisme pour nous autres Français.

    - Les arbres ornant par centaines les rues de la villes sont le fruit de la politique de plantation annuelle décidée par Hô Chi Minh, tant de variétés que chaque rue semble mettre en avant l’une d’entre-elles. Au détour de ta promenade Lecteur, tu peux observer des offrandes, divers objets perchés sur les troncs ; la population bichonne ses arbres, chaque famille semble prendre un soin tout particulier de celui au pas de sa porte -

    Lors de nos promenades crépusculaires, nous déambulons dans les rues animées de la vieille ville sur le pourtour nord-est du lac Hồ Hoàn Kiếm - Le lac de l’Épée Restituée.

    - moment Wikipedia #résuméparfait : « Lê Lợi, au début de sa lutte contre les Chinois, aurait reçu d'un pêcheur une épée repêchée dans le lac. Dix ans plus tard, après avoir réussi à chasser les Chinois, et traversant ce même lac, il est abordé par la tortue, qui lui réclame l'épée au nom du Roi-Dragon, ancêtre mythique du peuple viêt. Lê Lợi comprend alors que l'épée était un mandat du Ciel pour chasser les Chinois du pays. » -

    Le soir les artères du quartier des trente-six corporations battent une cadence endiablée. Au croisement de Ta Hien Street et de Luong Ngoc Quyen l’ambiance bat son plein.
    Le quartier de Hang Buom est le quartier de la fête, situé dans le vieu Hanoï : les vendeurs de ballons défilent, les bars dansant aussi dont chacun propose son style propre, du Mexique au plus européo-pompeux, le rassemblement cosmopolite dans ce quartier atypique vibre et s’ennivre sur base de cocktails et de bières sponsorisées par Tiger Beer (maison mère : Heineken, moins dépaysant d’un coup).

    La foule s’amasse sur les trottoirs garnis de minuscules tabourets de plastique colorés, un festival de petits troquets, de la bouffe partout ; grillades coréennes, corn-dogs, les rabatteurs sautent sur nous les uns après les autres agitant les menus de leur maison.
    Les vandeurs ambulants s’enchaînent dans la rue : Sur leurs paniers il y a toujours plus de choix, des cigarettes et e-cigarettes (à éviter !), des fruits exotiques, des noix de coco, des grillades. Un petit bordel fort divertissant dans une ambiance musicale ébouriffante, chaque gargotte contrariant sa voisine avec de la musique tantôt moderne tantôt bien asiatique, à qui aura le volume le plus fort pour appâter le chalant.

    Nous voila là, assis sur nos deux petits tabourets rouges, dégustant notre petit burger pas du tout vietnamien, nous assistons au parquage des scooters savament organisé sur le trottoir d’en face ; parking non-officiel tenue par une dame-pipi-parking aux allures de macrelle. Car ici les trottoirs sont pour les scooters : garés en enfilade, les piétons marchent sur la route. Toute une logique. En même temps, nous sommes de l’autre côté du monde, c’est plutôt normal de ce fait d’avoir la tête en bas.

    Si tu tend l’oreille tu pourra entendre dans certaines rues quelques vietnamiens chantant au karaoké des hits fort peu reconnaissables en raison de la justesse quelque peu avinée de nos cantateurs.
    Au gré de notre ballade, s’enchainent également les salons de massages dont l’ambition réelle pour partie (pour beaucoup, selon moi (nda - Gael et moi ne sommes pas d’accord sur la proportion)) est à peine filtrée par les soins proposés sur les menus ayant pignon sur rue. Ces élégantes demoiselles soigneusement pourdrées proposent de commencer par les doigts de pieds, il ne tient qu’à leur client de leur demander de remonter jusqu’à la ceinture, voire plus en fonction du nombre de billets de 500 000 dongs. Les filles ne tapinnent pas, c’est totalement interdit et gare au resquilleuses, par contre, pour peu que tu sois un homme, arrête toi devant un de ces salons pour fumer une clope, tu te feras littéralement déshabiller du regard par 5 paires d’yeux te fixant avec insitance pendant que leurs mains tripotent les orteilles de leurs vieux clients.

    Nos premières nuits vietnamiennes ont été à l’image de ce bouillon de culture. Nous avons plongé dedans, pour ma part avec grand plaisir. Une dépaysement de dépaysement, quelle chance ! Que mon quotidien est loins ici.

    Que de nouvelles scènes à photographier, de nouveaux visages. Je suis charmé par la gentillesse globale de la population : une grande partie se laisse photographier sans difficulté, les gamins sont mignons comme tout, les visages sont lumineux. Nous ne sommes pas dans un pays aussi friand de photographie que l’Inde, les marchandes enchapeautée râlent regulierement de se faire tirer le portrait (je suppose qu’elles sont mitraillées à longueur de journée ce qui explique leur agacement.)

    Cette ville est un gros bonbon que je ne peux te résumer en un seul chapitre mais je ne veux pas t’épuiser Lecteur. Laisse moi donc approfondir les différentes couleurs d’Hanoï que nous avons eu la chance et la joie de découvrir au travers des prochains chapitres de la série : « Hanoï - Donne moi ».

    Que l’aventure continue !!!
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