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  • Day 64

    Cap Vert #3

    January 2 in Cape Verde ⋅ 🌬 26 °C

    Depuis qu'on est rentré de Sao Nicaulao, on reste super souvent avec les gars des coraux dysees. Au fur et à mesure du temps, ils prennent chacun leur tour leur quart de Damona, un moment où ils viennent partager une aprem ou une matinée avec les gens partant de chez nous. On partage énormément de chose et on a envie d'en découvrir plus, alors on multiplie les occasions en allant se balader, au bar, le soir sur nos bateaux respectifs.
    On s'organise une sortie avec Swann et Gabin des coraux pour aller passer 3j à Santo Antao avec Elsa, Gervais, Elouan et moi. Le matin même les gus ne sont pas réveillés, je les réveille juste avant de partir mais je sens que ça va être trop juste pour eux, c'est tellement juste qu'on rate notre bateau pour aller sur l'île (innacessible au mouillage parce que trop dangereux à cause des vents, de la houle). Fort heureusement il y en a un autre 1h après, pile le temps pour que les autres radinent. Au final on est tous dans le boat de 9h et on arrive à 10h là bas. En sortant on se fait harceler par les taxis du coin qui savent qu'on vient randonner. L'île est énorme, on ne peut pas tout faire à pied donc il va falloir qu'on en prenne un mais pour le moment c'est étape plein de bouffe. On se prend de l'eau des gateaux des pains, des sauces, du fromage et du jambon et on est parti. On chope un collectivo, on rentre le truc est plein , on pense naivement à ce moment là qu'on a de la chance et qu'on va vite partir. Le conducteur se marrait à gorge déployée en allant chercher toujours plus de monde à faire rentrer dans ce van. On a terminé à 21 dans un bus pour 13-14, c'était l'enfer mais tout le monde rigolait alors le mood était super détendu.
    Le taxi nous a déposé en haut d'un volcan, ça sera la base de notre expédition. On dévale la vallée de Paul (c'est son nom), le paysage est complètement fou. Il faut imaginer de grandes montagnes abruptes, luxuriantes de végétation, clairsemées de petit hameaux, dans lequelles sont taillés des chemins presque tous pavés et balisés. On passe dans des plantations et certaines d'entre elles vendent à même le chemin leurs produits. On achète ici du café et des petites bouteilles de liqueur local aromatisés. Typiquement un mélange de fruit de la passion (maracuja) et de grogue. Elsa, qui s'était préservée la cheville depuis un bail pour cette rando, souffre assez rapidement à cause du mouvement répétitif de la descente. On ne peut pas faire grand chose parce qu'on est au milieu de rien mais on essaye de la soutenir comme on peut. Pour le bivouac, on a presque tous des hamac alors il nous faut un endroit boisé à l'abri des regards et c'est pas chose facile à trouver. La vallée est luxuriante mais pas en arbre. De notre point de vu en autour on croise une zone qui a l'air boisée de l'autre côté de la vallée, sur une colline, ça à l'air top mais on a aucune idée de comment s'y rendre. On emprunte alors des chemins, certains vont en éclaireur avec une radio penda't sue l'autre groupe a la seconde radio et reste avec Elsa. On tombe très souvent chez des gens qui nous demande de nous en tenir aux chemins de GR. On croise des cultures magnifiques sur plusieurs niveaux, comme des rizières, qui suivent un cours d'eau plutôt bien aménagé. On se retrouve sous des bananiers, autour de canne à sucre et finalement, sous des plans de cafés, au détour de deux chemins, à côté d'un arbre magnifique et d'un tronc posé à côté. Le spot est merveilleux, on installe nos hamacs autour d'un seul arbre, les sacs en hauteur pour pas attirer d'animal, on se fait un super beau feu en faisant bien gaffe à la flore avoisinante, puis une fois bien installés autour du feu apres la tombée de la nuit, on se prépare de délicieux sandwichs en se sirotant les liqueurs. La soirée est toute douce, les coraux deviennent des amis, on se raconte de belles anectodes tout en créant un max de souvenirs. Le lendemain, au réveil, une dame passe sur le sentier à côté de notre camp et se marre en disant que c'est merveilleux. Elle s'appelle Sandra et elle tient un café dans les hauteurs de la montagne, elle nous y invite pour nous mettre en forme. On se prend un rapide petit dej avec gâteau sec et beurre de cacahuète puis direction les hauteurs. On arrive chez Sandra, une table sous un toit de végétation, calée entre deux maisons de parpaings, au sommet d'une crête terrible. Le café est super d'après les copains, j'en achète une dose pour offrir, j'espere qu'il se conservera bien. On se prend de la confiture locale et je peux tester pour la première fois de ma vie le célèbre combo peanut butter jelly, c'est délicieux.
    On repart ensuite en direction de la mer, la but est que Elsa puisse reprendre le ferry de l'aprem pour reposer son pied, la douleur est trop forte et faut pas forcer bêtement. On est loin de faire de petites marches et on se remange 1200m de dénivelé avant d'arriver à une route où Elsa peut choper un taxi qui la ramène à l'embarcadère, de l'autre côté de l'île. Avec les copains, on se met en quête de notre second bivouac, qui lui sera dans les hauteurs pour pouvoir refaire une seconde vallée le lendemain. Léger approvisionnement avec riz et petit pois carottes et on repart vers le volcan. La route est absolument sublime le chauffeur insiste pour qu'on regarde maintenant alors qu'on va descendre la vallée et qu'on a pas envie de se spoiler. On a bien cru que nous faire descendre était une combine pour nous voler nos sacs mais on arrive bien en haut du volcan. Cette fois ci il y a des arbres partout mais on cherche un spot cosi en direction de la deconde rando, on le trouvera au milieu d'une forêt de pins. Il y a tellement d'aiguilles sur le sol qu'on s'y enfonce comme dans de la neige. On prend peur pour le feu alors on se met à ratisser puis creuser pour enterrer notre foyer. On est super efficace, on récupère les grosses pierres qu'on sort de terre pour tout protéger et on a vite éloigné le danger de la propagation en faisant bien gaffe à se mettre dans un creux, à l'abri du vent. Notre second campement est prêt sous la nuit noire et on s'installe tranquillou en se faisant de grosses papotes autour de petites portions de riz légumes en conserves.
    Réveil vers 8h de nouveau, on plie bagage pour affronter une nouvelle journée, en poussant dans notre forêt, on tombe sur le point de vue de la vallée, c'est époustouflant. 1300m de dénivelé qui plonge dans la mer au loin, parsemé de vie si petite qu'on a pas l'impression qu'elle existe. La pente est vraiment raide, après les deux jours précédents ça nous ruine les jambes pour de bon. On a un rythme exceptionnel et on arrive vers midi à un restau, on entre et on retrouve les Poseadonie par hasard. On s'échange nos plans, eux veulent remonter ce qu'on a descendu ce matin. On termine de manger (un poulet succulent avec des légumes et du riz) pour 14h, ce qui laisse aux copains 3h30 avant la nuit alors qu'on est descendu en 4h, bon courage à eux. Nous on récupéré un taxi qui fait le tour de l'île et qui nous ramene à l'embarcadère pourbretourner à Mindelo. C'était une de mes premières expériences en dodo hamac et en bivouac, un énorme plaisir débloqué.
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