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  • Day 71

    Avec les pêcheurs du lac Loktak

    May 20, 2019 in India ⋅ ☀️ 27 °C

    Avec Stefan et Sarah, et sur les recommandations de notre hôte, "Monsieur Maipakchao", nous nous réveillons à l'aube pour embarquer pour un tour sur l'eau dès 5h30. Cela vaut le coup, il fait déjà grand jour... et chaud.
    Ce n'est pas un pêcheur mais un étudiant en histoire à Moirang, Susmeh, qui conduit. Cependant, son père, du coin, est bien pêcheur, et le barreur, cousin de son père, aussi. Ils ont à coeur de héler tous ceux que nous croisons pour qu'ils nous montrent comment ils travaillent et ce qu'ils attrapent. Ce sont ainsi pas moins de 4 techniques de pêche que l'on observe, chacune adaptée à un certain type/ une certaine taille de poissons. Je n'y connais rien en pêche, les titres et descriptions sont "home-made", désolée par avance pour les approximations.

    N°1 -"le filet sur bambous"- un filet suspendu à un cadre en bambou, coincé entre les genoux du pêcheur est plongé par intermittence, genoux pliés, dos completement penché (le tout en équilibre précaire sur l'extremite de la barque), pour attraper du menu fretin. Pas la plus simple, cette technique semble requérir un sacré equilibre et une grande force pour sortir le lourd filet de l'eau ! C'est une femme que l'on voit œuvrer ainsi.

    N°2 - "le long fil et les hameçons" - un filet est tendu dans l'eau (peu profonde) sur des dizaines de mètres, avec tous les 2/3 m des hamecons où sont utilisés comme appats les petits poissons issus de la technique n°1. Lhomme au sweat rouge est en train de récupérer les poissons de cette manière. Ça a lair plus facile.

    N°3 - "le harpon" - des hommes agitent l'eau avec un long bateau, pour former des bulles et attirer les poissons, puis shlak, avec les pics au bout du baton, ils essayent de les planter direct. Nous étions un peu loin et n'avons pas vu de poissons attrapés ainsi. Cette methode nous semble hasardeuse... Mais M. Maipakchao assure qu'elle fonctionne et que ces pêcheurs sont si experts qu'ils savent même reconnaître aux seules bulles à quel type/ quelle taille de poisson ils ont affaire, si celui ci est aveugle, etc.

    N°4 - "le filet de pêche géant dans des lagons artificiels". Une autre méthode, tres pratiquée, "passive", repose sur la fabrication de petits lagons, en coupant de la verdure puis en la replantant de façon à former des bassins circulaires. Au fond des lagunes ainsi protègées du vent, sont deposés de larges filets. Deux ou trois fois par an uniquement, pour ne pas épuiser les réserves de poissons, a lieu la "récolte". Je n'ai pas de photos à proprement parler mais les photos de la veille (coucher de soleil depuis la colline) montrent ces formations, que l'on pourrait croire naturelles. L'homme façonne ainsi le paysage du lac, mais le travail fastueux et lent des pêcheurs, qui adaptent leurs techniques aussi bien aux poissons qu'à l'environnement montre plutôt le respect de celui-ci que sa "déformation". On savoure ainsi davantage le poisson qu'on nous sert, en quantités raionnables, au dîner..

    Susmeh nous fait ensuite débarquer sur la "floating guesthouse" de sa famille, deux chambres et une tour d'observation, tres mignonnes. Ouverte il y un an, elle a reçu 150 invités, à 95% indiens. Il veut nous cuisiner un énorme poisson qu'on a récupéré par la technique n° 2..mais il est 9h et un petit dej nous attend sur la rive. Nous déclinons poliment, nos guides ont l'air un peu déçu. Les chats, eux, se délectent d'avance...

    Apres la session pêche et un bon petit dej, nous faisons le tour de la presqu'île à vélo. Cest jouissif pour moi de me balader sans sacoches, je fonce. Le vélo de Stephan est pourri, il galère un peu.
    L'après-midi Sarah nous quitte, mettant son velo dans un bus vers Imphal, tandis que je me laisse tenter pour une nuit de plus. Le cadre est beau et reposant et le soir, un spectacle de danse manipurie nous attend, juste ici à Thanga dans le cadre d'un festival...
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