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  • Day 44

    Silvia

    March 28, 2023 in Colombia ⋅ 🌧 16 °C

    Notre taxi est là, on part sur les coups de 6h à la gare routière prendre un bus pour le village de Silvia.
    Ce village est principalement connu pour son marché indigène du Mardi.
    À notre grande surprise, ce n'est pas du tout un marché touristique, mais bien un marché local.
    Cette fois nous passons par une guide, une indigène qui cherche à faire connaître sa culture, pour la conserver, mais aussi pour faire connaître ce mode de vie un peu hors du commun.
    Viviana est une indigène Misak. Ils ont la particularité de porter une tenue traditionnelle :
    - une jupe de couleur foncée pour rappeler la terre, très importante dans leur culture,
    - un "châle" bleu à l'extérieur car ils sont "les enfants de l'eau" fruits de la fusion de deux lagunes (une mâle et une femelle) et pourpre ou rouge à l'intérieur pour représenter le sang qui a été versé par les peuples indigènes,
    - un chapeau plat typique fait main symbole de leur culture avec différents étages pour les piliers qui leurs tiennent à coeur : la famille, la communauté, la nature, etc...
    Il faut savoir que hommes comme femmes portent cette tenue traditionnelle (jupe comprise) sans discrimination. Les hommes ont pour coutume d'avoir les couleurs inversées par rapport aux femmes (jupe bleu et haut sombre). Vous pourrez l'observer sur les photos.

    4 communautés indigènes peuplent les alentours du village, et ce marché est pour eux l'occasion de vendre leur production et d'acheter ce qu'ils ne produisent pas.
    Le marché est divisée en plusieurs secteurs, on prend un petit déjeuner typique avant d'attaquer sa présentation.
    On visite rapidement le secteur "froid", où sont vendus des patates, des courges, ... Tout ce qu'on pourrait trouver sur un marché français en automne.
    Ensuite une partie 'chaude', où l'on trouvera plein de fruits. Notre guide nous fait goûter plein de fruits qu'on ne connaissait absolument pas : le zapote, la grenadille, le curuba, le mangostino ainsi que les graines d'une sorte d'énorme haricots géant dont on ne se rappelle plus le nom.

    On prend ensuite la voiture direction un jardin botanique, qui entoure une maison typique d'une famille indigène Misak, les indigènes de la région.
    Après un rituel de purification consistant à se passer un brin d'herbe 4 fois par dessus la tête, on entre dans cet maison ronde en terre.
    On apprend ici de nombreuses coutumes et façon de penser. On pourra par exemple retenir que cette maison est ronde afin de faciliter le partage des énergies entre les différents membres de la famille.
    S'en suivent de longues discussions sur le sens de la vie actuelle, où nous perdons un peu le fil par manque de compréhension de l'espagnol entre indigènes et les autres touristes Colombiens (on n'est que 7 dans la maison).

    On va ensuite faire un tour dans le 'yotal', jardin qui entoure la maison principale. Dans l'ancien temps, chaque famille avait une maison et son jardin, et vivait ainsi en autarcie.
    Les jardins sont complets, on trouvera une parcelle dédiée aux herbes médicinales, une autre pour les arbres fruitiers, une autre pour les cultures...
    Celui qu'on visite fait un peu office de jardin musée, et est utilisé non pas par 1 famille, mais par 25. Il est immense et on pourrait s'arrêter tous les 5 mètres pour en apprendre plus sur tel ou tel arbre.

    On passe ensuite manger le plat typique, de la truite ! Sur la route on croise encore quelques oiseaux magnifiques. On croise notamment un oiseau que l'on a pu rencontré plusieurs fois : le barranquero. A défaut de le prendre en photo de près, voici à quoi il ressemble : https://images.app.goo.gl/qGMGGgUc5s4vdHei6

    On finit ensuite la journée en visitant un bâtiment servant pour les célébrations de la culture Misak, avec de nombreux tableaux illustrant les histoires des anciens qui n'étaient jusqu'à maintenant transmises que par voie orale. Les tableaux retranscrivent diverses histoires sur la dualité homme femme, l'équilibre entre nature et être vivant...
    Ils ont une vision du monde très naturelle, presque froide à certains égards : ce qui doit arriver arrive, il ne faut pas pleurer les êtres perdus, ils sont 'vivants' tant qu'on pense à eux (si certains ont vu le film Coco, ça devrait vous rappeler quelque chose).

    On rentre en fin de journée en 1h30 de bus assez mouvementée, et on va se coucher !
    Demain, on apprend... À faire de la soie !
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