TransPacifique Perd Pas l’Nord

Juni – August 2025
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Convoyage du nouveau bateau de Nico&Flo.
11/06 - Départ Vancouver avec : Nico, Benji, Marco et Olivier
28/06 - Arrivée Hawaï
Nouvel équipage : Nico, Flo, Romain, Margaux, Loïc et moi.
12/07 - Départ Hawaï
26/07 - Arrivée Marquises (Polynésie)
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  • Romain …

    16. Juli, North Pacific Ocean ⋅ 🌬 26 °C

    Romain est le plus jeune membre de notre équipage.

    Sa maman Flo est son lien avec Perd Pas le Nord. Depuis ses 2 ans et demi, il navigue à son bord. Il se passionne pour la pêche en mer, son passe-temps favori pendant les navigations.

    Il fit sa première traversée du Pacifique en 2021. Et une des plus longues : entre le Chili et la Polynésie. Le trajet de 4200 milles durera 37 jours exactement. Juste avec sa maman et Nico, en famille.

    Cette traversée est donc sa seconde … A 16 ans, quel exploit !

    Juste à l’instant, le moulinet se met à chanter bruyamment … une grosse prise sans doute. Flo a déjà sa recette en tête 😉
    Mais la prise est trop grosse, et même après avoir attendu quelques minutes que la bête se fatigue, le fil se casse net. Mince le leurre est perdu. Ce poisson ne terminera cette fois pas dans notre frigo. Nous espérons qu’il pourra tout au moins se débarrasser de son nouveau piercing en forme de poulpe !

    Une heure après, ce sera quand même une belle bonite qui mordra à l’hameçon pour de bon. Elle terminera en poke bowl pour le soir 😋

    En attendant le bateau fait route, à plus de 7 noeuds de moyenne, toujours vers le sud-est, toute grand voile et foc dehors.

    A l’approche du pot-au-noir, la température et l’humidité montent en flèche. Nos affaires mouillées par les grains et embruns ne sèchent plus. Le carré et les cabines surchauffent, malgré les ventilateurs que nous venions d’installer.

    Tout le monde se porte bien. Nous sommes au tiers !
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  • Bonne pêche

    15. Juli, North Pacific Ocean ⋅ 🌬 26 °C

    Au détour d’une bouée noire à la dérive, le frein de notre canne à pêche se met à crier brièvement. Serait-ce une touche ?
    Quelques secondes plus tard, le moulinet commence à chanter pour de bon. Là c’est certain, un poisson a mordu.

    C’est une dorade coryphène que nous remontons. Nico la découpe en filet et direction le frigo …

    Merci Romain, j’allais dire, pour ta persévérance, mais en vrai, le fil n’avait été tiré que depuis deux heures 😉
    Sans doute un coup du hasard, ou simplement un excellent choix de leurre de sa part !

    Concoctée par Flo et Romain, la dorade terminera au four, accompagnée de ses légumes et pommes de terre. Un repas au top.

    Malgré la houle qui agite franchement le bateau ce soir, nous passons la soirée ensemble dans le cockpit, au coucher du soleil.

    Margaux commence son quart à 20h. Le ciel s’éclaircit, laissant apparaître les milliers d’étoiles, dont certaines sont bien filantes.
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  • Grosse houle

    15. Juli, North Pacific Ocean ⋅ 🌬 26 °C

    Il est 8h30. J’ai essayé de terminer ma nuit dans ma cabine avant mais le saute-moutons sur les vagues me réveille constamment. Le bateau pique aléatoirement dans quelques grosses vagues, on a mal pour lui !

    Margaux est de quart. La houle est bien montée. Elle atteint bien 3 mètres.
    Au contraire des vagues, qui sont elles formées localement sous l’effet du vent, la houle est une onde, de plus grande amplitude, qui s’est formée sous l’effet du vent, mais parfois beaucoup plus loin. Sur de telles grandes distances (le fetch), cette onde est entrée en raisonnance avec le vent, par son train de creux et de pics, et atteint communément 3 à 4 mètres.

    Le bateau doit les franchir une à une, dans un incessant mouvement de tangage. Et parfois il en rate une, un peu plus courte, ou juste une qui s’est combinée à la vague de vent local.

    Lorsque nous aurons atteint le point Est, nous attaquerons la houle sous un autre angle, cela pourrait améliorer notre confort. A suivre … 😉

    Le bateau file à sa vitesse de croisière de 7 noeuds. Le reste de l’équipage dort encore.
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  • Le pilote automatique
    Le traceur, qui nous montre le maintien du cap.L’AIS - système anti-collisionLes paramètres du bateau : angle au vent, cap magnétique et vitesse surface.

    Quart de nuit

    15. Juli, North Pacific Ocean ⋅ 🌬 26 °C

    Il est 23h55 et ma montre me réveille. Loïc est de quart depuis 22h et je prends le relai dans 5 minutes.

    Il me briefe sur la situation : un vent assez régulier entre 18 et 22 noeuds, la lune qui vient de sortir pour nous éclairer un peu l’horizon, le bateau qui file entre 6 et 7 noeuds. Le cap Sud-Est est maintenu.

    Pendant le quart, nous veillons activement sur l’horizon, toutes les 15 minutes environ.
    L’AIS (système anti-collision, via les ondes VHF et relai satellitaire) nous indique les bateaux dans les 25 milles à la ronde.

    Le bateau navigue sous pilote automatique. Une aide indispensable. Sans cela, il faudrait un équipier en permanence à la barre !
    Le pilote est muni d’un gyroscope qui calcule les mouvements du bateau en temps réel et corrige la trajectoire en fonction d’une consigne que nous lui donnons : soit un cap magnétique (pour rejoindre un point donné au moteur par exemple), soit un angle par rapport au vent. Ici il est réglé à ~50 degrés du vent réel = ~40 degrés du vent apparent.

    Grâce à la lune, j’aperçois une masse plus sombre sur bâbord. Sans doute un grain. C’est un phénomène météo parfois intense, qui s’accompagne de pluies et de fortes variations du vent (en force et en direction). Nous nous en méfions, et sommes prêts à réduire la voilure à son approche. Celui-ci n’aura finalement fait que rincer le pont du bateau 😉

    Et le temps de vous écrire tout cela, il est déjà 1h30. Nico prendra mon relai déjà dans 30 minutes. Je pourrai aller dormir.💤

    Pendant mon quart le bateau aura parcouru une bonne douzaine de milles. Quart après quart, nous nous rapprochons de notre destination paradisiaque que sont les Marquises.
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  • Histoire du bateau

    14. Juli, North Pacific Ocean ⋅ 🌬 25 °C

    Flo et Nico nous relatent l’histoire du bateau.

    ‘Monsieur Perd pas le Nord’ était le surnom donné par Flo à Nicolas. « Il trouve toujours de quoi rebondir ».

    En 2011, ce surnom deviendra le nom du premier bateau, attaché au port de Bruxelles, au BRYC.

    Le grand Nord était déjà une passion pour tous les deux. En sortant de la mer du Nord, c’est tout naturellement qu’ils prennent cette direction !

    Écosse, Norvège, Spitzberg. Rien d’organisé … et savaient-ils qu’ils finiraient par faire le tour du monde ? Pleins de doutes face à ce qu’il pourrait leur arriver.

    Ils continueront sur l’Islande. Ensuite, ils furent le premier bateau belge avec un équipage belge à faire le fameux passage du Nord-Ouest.

    Le tout guidé par les récits de la Belgica, le premier bateau à avoir hiverné en Antarctique.

    L’idée de départ était d’avoir un outil pour accéder à des sites de plongée sous-marine hors des sentiers battus, inaccessibles parfois même.

    Ils parcoururent ensuite la côte Ouest des Amériques, avec les mémorables plongées sur Coco Island et Galápagos, entre autres.

    ´Perd pas le Nord’ atteignit l’Antarctique en 2019, près de 120 ans après la Belgica.

    Départ du Chili en 2021 pour faire la première traversée du Pacifique vers la Polynésie. A bord : Romain 12 ans, Flo et Nico.
    La traversée durera 37 jours. A cause du Covid, ils ne pourront pas mettre le pied ni sur l’île de Robinson Crusoé, ni sur l’île de Pâques.

    Le bateau a navigué et plongé intensivement en Polynésie pendant 2 ans.

    Pendant ce premier épisode, attirés par l’aventure, deux frères belges s’étaient renseignés chez Nico et Flo pour faire eux aussi le passage du Nord-Ouest. Ils choisirent un bateau alu, 53 pieds, armé aussi pour le froid et la heure mer.

    Quelle opportunité incroyable lorsque les deux frères, après avoir accomplis eux aussi leur aventure avec brio, décidèrent de revendre leur bateau.

    L’affaire se conclut en 2023. Le premier bateau reste à Tahiti - il sera revendu 1 an après - et le nouveau est attaché au port de Gabriola, sur l’île de Vancouver, là où justement Perd pas le Nord avait hiverné 10 ans plus tôt. Que de coïncidences !

    Et nous voici, actuellement à le convoyer à nouveau vers la Polynésie. Les deux bateaux devraient terminer côte à côte dans 2 mois environ. Le nom de Perd pas le Nord pourra alors officiellement être transmis.
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  • Écoute de foc qui a cédé !

    Une main pour le bateau

    14. Juli, North Pacific Ocean ⋅ 🌬 25 °C

    Nous ne ferons normalement qu’un seul bord. Un long mais un seul 😉
    Nous descendons vers le Sud-Est et le vent porte sur notre côté gauche, nous sommes donc bâbord amure.
    La gîte (l’inclinaison du bateau due à la portance de ses voiles) est en permanence d’une vingtaine de degrés.
    De plus, comme nous sommes au près (nous remontons au vent), nous affrontons la houle et les vagues de travers aussi. C’est donc tout le bateau qui tangue à chaque vague.
    Et malgré sa longueur respectable (53 pieds = 16 mètres), le bateau nous plante dans certaines grosses vagues. Environ toutes les minutes. Sous un geyser d’eau, l’onde de choc part de la proue et se propage jusqu’à la poupe. Cela freine sec le bateau, pour mieux repartir ensuite.
    Assez impressionnant. Même si on s’y habitue à force …

    A l’intérieur comme dans le cockpit extérieur, nous avons en permanence une main pour nous accrocher aux mains courantes du bateau. Si on lâche, nous nous retrouvons à terre (pas dans l'eau !).
    Nous n’avons donc plus qu’une seule main pour faire tout ce qu’on doit faire. Je vous passe les détails dans les toilettes 🤪🤪

    Le plus gros risque en navigation étant un homme à la mer, si nous devons intervenir sur le pont, il faut être obligatoirement attaché de nuit à la ligne de vie, et de toute façon avoir prévenu le reste de l’équipage de la manœuvre.

    Nous venons de devoir d’ailleurs intervenir hors du cockpit sur une écoute de foc (voile avant) qui a cédé suite certainement à un frottement non désiré au niveau du rail de point de tire.
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  • Premières 24h

    13. Juli, North Pacific Ocean ⋅ 🌬 25 °C

    Déjà 24 heures que nous sommes en mer.

    Le point route : 167 milles nautiques parcourus (x 1,852 pour convertir en km).
    Cela ne parait pas beaucoup à l'échelle "terrestre". Mais chaque jour, c'est quand même plus de 300 km parcourus. Pour traverser nos 2100 milles (~4000km), il faudra donc un peu plus de 12 jours.

    Le point météo : nous naviguons dans les alizés, vent dominant pratiquement toute l'année ; c'est un courant d'air qui tourne autour de l'anticyclone du centre pacifique nord (l'équivalent de notre anticyclone des Açores).
    Il est de secteur Nord-Est dans l'hémisphère Nord, et Sud-Est dans l'hémisphère Sud.
    Entre les deux, il y a la ZCIT (zone de convergence inter-tropicale), pour le moment entre les latitudes 5° et 10° Nord. C'est un ensemble de dépressions qui récupérent les masses d'air des alizés et les envoient en haute altitude. Nous y reviendrons lorsque nous y serons (dans 5 jours environ).

    En attendant, l'équipage s'organise. Nous avons pu tous manger, boire et dormir ... l'essentiel !
    Personne n'est malade. La traversée de l'archipel de Hawaï il y a quelques jours nous a certainement bien amarinés aux conditions.

    La nuit tombe pour nous ici. A demain ...
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  • Premier tour de quarts

    13. Juli, North Pacific Ocean ⋅ 🌬 25 °C

    L’équipage a divisé la journée en 6 blocs de 2 heures. Et pareil la nuit.

    Je fais 12h-14h. Et donc 24h-02h.

    On doit pouvoir compter les uns sur les autres. Un équipier veille régulièremenr à l’horizon pour voir d’autres éventuels bateaux ... même s'ils se font toutefois très rares en ces latitudes du Pacifique. Nous sommes assistés par un système AIS qui repère les bateaux sur le traceur. De plus, chaque équipier ajuste les allures des voiles. Si le vent change (en direction ou en force), il faut intervenir pour augmenter/diminuer la surface de voile et leurs orientations.

    Hier en début de nuit, juste avant moi, c’était Loïc. Nous sortions de la prise au vent de Hawaï’i. Loïc et moi avons mis une bonne heure à trouver nos allures. Le vent a fini par s’établir à une vingtaine de noeuds. Nous avons passé la nuit avec 2 ris dans la grand voile et pareil au foc (voile avant).

    Pour dormir, la gîte et la houle rendent les cabines inconfortables. A deux, les couples se roulent un peu dessus. Romain dort dans sa banette, côté bâbord, pendu dans sa toile anti-roulis comme dans un hamac !

    Ma cabine avant bouge de trop ; j’ai installé mon lit dans le carré 👌

    Le soleil se lève sur l’océan. A perte de vue, rien que de l’eau, et quelques poissons volants qui fuient le sillage du bateau.
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  • C'est parti

    12. Juli in den USA ⋅ 🌙 25 °C

    Nous appareillons vers 15h.
    Direction donc la Polynésie, ... heu oui, dans 12 jours quand même !

    L'équipage est serein. Nico, le chef de bord, aussi.

    Grande voile dehors et plein génois. Hawaï'i nous protège des vents océaniques. Sous 10 noeuds, je me permets de sortir le drone pour faire quelques plans sympas.

    Nous profitons du calme pour se faire un repas bien calorique : pains saucisses pour tout le monde !

    Yiiihaaaa !
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  • Les optimums de routageL'estimation globale. Avec une significative chute des vents dans le pot-au-noir.

    Derniers checks

    12. Juli in den USA ⋅ ⛅ 25 °C

    Avant de partir, nous vérifions les niveaux du moteur. Nous décelons une légère fuite d’huile. Ce n’est pas réparable, mais rien de grave pour la traversée.

    Nous faisons les pleins d’eau, et parons le bateau à appareiller. Tout est rangé.

    Les optimums de routage sont lancés. La météo ne nous prévoit que du bon. Les alizés soufflent Nord-Est en hémisphère nord, et Sud-Est en hémisphère sud.
    Avec du vent entre 20 et 25 noeuds … sauf au niveau de l’équateur, dans ce qu’on appelle le pot-au-noir, avec ses vents changeants et/ou nuls et ses orages.

    Le routeur nous estime au final une traversée d’une durée de 12 jours.
    C’est une première pour moi. J’ai trop hâte d’enfin pouvoir profiter de cette navigation hauturière, surtout à bord de Perd pas l’Nord.

    J’essaierai de poster régulièrement des news. Au rythme de mes quarts et de mes récups face aux éléments.
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