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  • Day 325

    Vive la colo : entre mer, canyon & lac

    February 2 in Turkey ⋅ ☀️ 15 °C

    Nous quittons notre camping d’une nuit, tout·e·s propres et ressourcé·e·s, fin prêt·e·s pour... des retrouvailles ! Nous roulons joyeusement vers notre lieu de rendez-vous, quand soudain, un son crispant et lointainement familier retenti... Bip. Bip. Bip. Bip. Notre capteur de porte latérale, réglé avec difficulté lors de l’aménagement de Phoeni, se manifeste à nouveau maintenant, après 11 mois de voyage et 23 pays parcourus ! 😱

    Quelques errances dans une forêt de conifères plus tard, l’horizon se dégage, la mer fait son apparition et, avec elle, trois fourgons blancs posés le long de la plage. Deux nuits et une journée ensoleillée, quelques chaises de camping en cercle autour des flammes, un terrain de pétanque improvisé, un brainstorming collectif et une réparation de fortune, des pains pitas faits maison et quelques légumes cuits au feu de bois, un time’s up et des conversations à rallonge pour refaire le monde ; vive les copaines ! 🧡

    Aujourd’hui, le petit convoi de frenchies reprend la route après ce moment suspendu. Entre mer et forêts de pins. Entre rires et confidences. Cette sensation indescriptible d’appartenir à un groupe, une communauté, d’être à sa place, procure une douce sensation de bien-être. Le ciel nous signifie qu’il est temps de lever le camp en nous caressant d’une légère pluie. Le berger et ses moutons, toujours à la même heure matinale, nous salue et affirme « it’s raining » en pointant du doigt notre porte arrière restée ouverte.

    Direction le canyon de Koprulu ! Dernier regard posé sur la mer égée avant d’entamer un long périple au cœur de la Turquie centrale. Stationné·e·s sur le bas-côté, les chaussures de rando chaussées, notre petit groupe de huit voyageureuses est interpellé par un homme à moto. Il nous explique que nous devrions décaler les vans car un trail est en cours dans les gorges. Il en profite (la réelle raison de sa venue) pour nous présenter son activité de rafting. Les négociations rieuses fusent et les prix s’écroulent au fil de la discussion. Nous prenons son whatsapp et lui promettons d’y réfléchir. Nous partons à la découverte du canyon verdoyant à pied, empruntant un sentier qu’il nous a vivement conseillé. Sur les traces des trailers, nous découvrons avec joie de profondes gorges, une eau d’un bleu si pur qu’elle semble provenir directement des glaciers et un mignon corps de ferme en pierres. Sur le pont étroit nous ramenant à nos maisons, qui croise-t-on nonchalamment adossé ? L’homme à moto ! La proposition a grimpé d’un niveau, puisque maintenant il nous propose l’hospitalité avec çay à volonté, douche chaude et dîner à prix mini ! 😅

    Lorsque nous arrivons dans l’enceinte de l’auberge de Mehmet, notre regard de français·e nous joue des tours et nous hésitons à rester, comme perturbé·e·s par l’environnement découvert. Puis, notre esprit de voyageureuse refait heureusement surface, et nous acceptons la main tendue, avec amusement et sincérité. Quel bon choix ! Dehors, entre quatre planches de bois à ciel ouvert, un robinet branlant installé en hauteur crachote de l’eau chauffée au soleil sur nos corps transpirants. Les huit douches prises, nous pénétrons dans la pièce commune où un homme chaleureux nous explique comment préparer le çay. Notre tablée se trouve déjà remplie de délicieuses salades, omelettes, frites maison, boulgour parfumé et poissons frais du canyon. Mehmet nous invite à demeurer ici le temps qu’il nous plaira, auprès du poêle. Sur les grandes tables en bois, nous enchaînons les parties de skyjo. Une grande télé diffuse en fond une sorte de koh lanta version turque.

    Rafting time ! Équipé·e·s de nos plus belles combi-short (à part Paulo un peu serré dans la sienne !), chaussures d’eau et casques jaunes, on embarque tous les huit dans la vieille camionnette cabossée de Mehmet (déjà 400 000 km au compteur !), le bateau rouge dans la remorque. Difficile de se coordonner dans les rapides. L’eau translucide tourbillonne, nous emporte et nous ouvre la voie sur des montagnes vertes, des tyroliennes transportant les habitant·e·s d’une rive à l’autre, des pêcheurs nonchalamment assis sur leur tabouret et de beaux oiseaux frôlant la rivière de leur bec élancé. Dans les hauteurs du canyon, nous apercevons deux vans, nous les interpellons joyeusement ; ce sont deux familles française et belge rencontrées par nos ami·e·s quelques semaines plus tôt. On leur doit une belle photo de notre embarcation ! Sur la rive droite, un peu plus loin, une famille, turque cette fois, attablée, s’adresse à nous en criant. Mehmet nous traduit en riant qu’iels nous convient à leur petit-déjeuner ! Quelques minutes avant l’arrivée, une musique se fait entendre. Une foule assise de manière solennelle en plein air regarde dans la même direction. Hommes d’un côté de la mosquée, et femmes de l’autre. Un chant envoûtant traverse les arbres. Mehmet nous indique qu’il s’agit d’un mariage musulman, en ce dimanche. Cette session de rafting nous a beaucoup plu, nous nous réchauffons maintenant à l’aide d’un çay et préparons la suite de nos aventures !

    Nous reprenons la route dans l’après-midi, nous enfonçant davantage dans les profondeurs des terres. Les montagnes se font plus hautes, les militaires plus nombreux au bord des routes et le froid regagne nos corps. Nos quatre vans posent leurs roues près d’un lac où d’énormes chiens nous attendent. C’est la fin de journée. L’instant parfait pour grimper jusqu’au sommet de la tour d’observation en bois, admirer les bordures du lac fondre avec le ciel et les montagnes enneigées se parer du rouge du soleil couchant.
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