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  • Day 364

    Paradis aux oiseaux & Disneyland fantôme

    March 12 in Turkey ⋅ ⛅ 16 °C

    Un peu de douceur et de calme après l'effervescence de la ville. Nous trouvons notre bonheur au bord d'un petit lac. Avec les derniers rayons du soleil disparus, on entend l'agitation de la mosquée voisine ; élément inhabituel en dehors de l'appel à la prière. Des mots, de longues tirades, flottent au crépuscule et parviennent à nos oreilles en ce deuxième jour de ramadan.

    La nuit fut étonnamment bien moins silencieuse que la précédente passée en plein cœur d'Ankara, une bande de chiens ayant choisi les alentours de Phoeni comme terrain de jeu, nous réveillant sans cesse par leurs aboiements ! La journée démarre donc lentement, sous nos petits yeux cernés, rapidement aveuglés par un soleil vif. Un brunch est en cours de préparation..  Au menu : crudité et fruits secs, pancakes tartinés de tahini-miel et oranges fraîches ! 😋

    La campagne d'Ankara dévoile des collines aux dégradés de roches pastel. Les voitures de la jendarma sont également de sortie ! Chaque virage en découvre une nouvelle. Les hommes en uniforme perchés sur les reliefs, fusils à la main, semblent sécuriser un périmètre. Nous les observons jusqu'au village suivant où des chaises sont installées dans une cour surpeuplée de fanions et banderoles. Probablement un QG politique et un meeting en préparation...

    👉Nallihan bird sanctuary

    Nous atteignons le sanctuaire des oiseaux au cours de l'après-midi. Ce paradis abrite de nombreuses espèces en voie de disparition. Il s'agit d'une zone humide protégée pour la faune et la flore sauvage ; plus particulièrement une réserve ornithologique pour la reproduction et l'alimentation des hérons.

    Le cadre est enchanteur, presque surréaliste. À quelques pas de la route, se dressent des montagnes arc en ciel survolées par des groupes d'oiseaux en formation en V. 🌈 On dirait presque un décor en carton pâte ! Les hérons déploient leurs larges ailes et survolent les marécages. L'atmosphère est paisible, seul le chant des oiseaux brise le silence ambiant. Une passerelle en bois nous permet d'approcher le marais de plus près pour observer les oiseaux.

    Nous dénichons un spot au bord du lac voisin avec vue sur les montagnes colorées. La nuit tombe. Du haut de notre falaise, on contemple les lumières de la ville et les montagnes baignées de la lueur du mince sourire du croissant de lune. Il semble presque amusé de nous voir là, tous les deux, tout•e•s petit•e•s face à l’immensité du monde auprès des flammes de notre feu de camp. À l'écoute de la musique diffusée par notre enceinte, dans la noirceur de la nuit et le rougeoiment des braises, je ne sais pas bien pourquoi, mais ce soir, je me sens plus fébrile, émue et reconnaissante pour ces moments suspendus partagés ensemble.

    Réveil pluvieux. Les hérons pointent tout de même le bout de leur bec et frôlent l'eau paisible du lac dans une course tranquille après leur ombre. Le ciel gris amène d'autres couleurs et réhausse le vert pâle de certaines parties de la roche argileuse. Les collines semblent figées dans une fonte inachevée, dégoulinant progressivement dans l'eau.

    👉Barj al babas

    🏰 Une curiosité de la région nous attend à quelques kilomètres... Conte de fées ou Disneyland post-apocalypse ? Des centaines (732 pour être exacte !) de mini châteaux parfaitement identiques, serrés les uns contre les autre, apparaissent sur une colline. Lorsque l'on s'approche, la féerie laisse place à un imaginaire fantomatique. En décrépitude, ces villas destinées à de riches investisseureuses n'ont jamais été achevées en raison de la faillite de l'entreprise initiatrice du projet. Folie du capitalisme !
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