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  • Day 367

    Back to Greece !

    March 15 in Greece ⋅ ☀️ 13 °C

    👉De retour en Europe après 71 jours à découvrir la Turquie !

    Nous atterissons lentement, encore engourdi•e•s et euphoriques par cette incroyable expérience de vie.

    Le mental s'immerge confortablement dans une nostalgie latente, tandis que le corps, comme pour signaler le changement, le temps révolu, est l'annonciateur du combo rhume-toux-mauxdetête. Nos anti-corps semblent bouder le sol européen !

    Sans y réfléchir, ni le contientiser, nous parvenons le long de la même plage, celle d'Alexandroupoli, où nous nous tenions 2 mois et demi plus tôt avant de passer la frontière turque. Les deux morceaux du cercle de cette capsule temporelle sont enfin réunis pour laisser place à la suite de l'aventure !

    On se ressaisit et on reprend nos habitudes. Achat de l'indispensable feta, activation du mode "douceur de vivre grecque", réadaptation à une conduite moins sauvage et instinctive et à un accueil chaleureux, mais plus distant. Après nos dernières semaines solitaires aux frontières de l'Iran, la Syrie et l'Irak, nous retrouvons nos acolytes van & camping-car en nombre sur les routes ✌🇬🇷. Plus de curieux•ses venant passer la tête par la porte de notre maison sur roues, nous sommes redevenu•e•s des voyageureuses français•e•s comme tant d'autres !

    👉Tranquille parc national de la macédoine centrale et de la Thrace

    Une sensation de "retour à la maison" flotte. Est-ce parce que c'est la 3è fois que nous parcourons le territoire grec ? Ou encore pour la facilité de notre mode de vie ici, véritable terre d'accueil pour la vanlife ? C'est certainement pour ces deux raisons, et bien d'autres, que le temps s'étire tout à coup. Nous effectuons des sauts de puce de plages en plages et tentons des projections dans le futur, entre ramassage de coquillages, feux de camp, cuisine de légumes grillés et observation des pêcheurs nocturnes.

    Des bateaux de pêche au filet habitent le large en ce samedi matin, attirant des groupes de mouettes à l'affût. Un calme plat règne au cœur du parc national de la macédoine centrale et de la Thrace où nous nous trouvons. Entre delta, lagunes, forêt, tortues, flamants roses et pélicans, le décor invite au ralentissement et à la détente.

    Autre plage, autre capsule temporelle.

    On enfouit illico nos pieds dans le sable fin et laissons un état méditatif nous envelopper dans la contemplation du miroir d'eau salée, semblable au plus tranquille des lacs. Les croassements, bruissements dans les branches, battements d'ailes et petits cris stridents de la faune locale viennent enrichir le tableau.

    👉Thermes abandonnés d'Eleutheron

    Sur les conseils de copaines, nous effectuons un stop aux sources d'eaux sulfureuses urbex bien connues des grec•ques du coin !

    Lugubre à la nuit tombée parmi les débris, l'endroit regorge de poésie sous les rayons du soleil et la nature qui surgit là où on ne l'attend pas, à travers les fenêtres sans vitres, grimpant sur les façades décrépites.

    Nous déambulons à travers les bâtiments désaffectés de l'ancien établissement thermal. Peu inspiré•e•s par les bains intérieurs légèrement glauques, nous décidons de nous enfoncer dans la forêt en quête de la source. Le chemin nous mène à un bassin formé par une retenue de pierres. L'eau y est chaude et translucide, balayée par des reflets émeraudes dansant. Sous le chant des oiseaux, la relaxation est totale !

    Trois personnes apparaissent alors et entrent dans le bain, entièrement nues. L'une d'elles chante. Leurs corps pâles scintillent dans l'eau. Elles contemplent la forêt dans un profond silence. Elles convoquent dans nos imaginaires les nymphes de la mythologie. Nous remarquerons plus tard que ces thermes abandonnés, lieu de détente pour les locaux•ales et les voyageureuses de passage, sont aussi devenus un repère de hippies ayant investit les bâtiments délabrés. Iels forment une petite communauté parmi la nature se frayant un chemin entre les décombres.

    👉Lundi pur

    Du monde sur les plages et les places pour un lundi ! Les grec•que•s sont de sortie avec tables, chaises et les plus belle nappes installées sur le sable. Au bout du 5è cerf-volant multicolore conduit par un enfant flottant dans le ciel immaculé, on commence à se poser des questions et on se renseigne !

    Aujourd'hui est un jour saint (et férié) dans le calendrier chrétien orthodoxe : le "kathara deftera" ou "lundi pur" marquant l’entrée dans le grand carême (une période de jeûne et d’approfondissement de la foi). Traditionnellement, ce jour là, les grec•que•s partagent un repas familial sans viande, ni poisson, ni œuf, ni produit laitier ; préférant des mezze vegan, du halva ou un pain spécial sans levure le "lagana".

    La deuxième particularité de cette journée consiste à faire voler les "khartoaetos" ou "aigles de papier", symbole de l’allègement et de l’élévation recherchés par le jeûne.

    Je lis que c'est aussi l'occasion de s'adonner à un rituel de purification de la maison qu'on lave à grandes eaux. Sur les îles, il paraît que c'est également à ce moment qu'on donne un petit coup de peinture blanche à la chaux aux façades des maisons !

    👉Cité antique de Stageira

    Heureusement le site archéologique de la cité antique ayant vue naître le célèbre philosophe Aristote demeure ouvert en ce jour saint !

    Situés sur deux collines à la végétation fournie et surplombant des criques enchanteresses de sable chaud, les vestiges de la cité se parcourent en une petite heure. L'un des sommets abrite le squelette de l'acropole, l'autre celui du supposé tombeau d'Aristote. Entre les deux, trône l'agora.

    On atterit maintenant sur l'une des plages repérées depuis la colline de la cité antique. Seul•e•s au monde (à l'exception d'un chien errant, bien évidemment !), les roues dans le sable, la nostalgie s'estompe et on pense à voix haute : "Vive la Grèce !". 🇬🇷
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