Satellite
Show on map
  • Day 385

    En terre albanaise

    April 2 in Albania ⋅ ☀️ 20 °C

    De retour en Albanie, 9 mois après notre premier passage 🇦🇱✌.

    Pays traversé bien trop furtivement pour rejoindre le nord du continent, suivant le fil des saisons, un petit picotement au niveau de la poitrine s'était manifesté. Une sensation de frustration. Un goût d'inachevé. Nous sommes donc plus qu'heureux•ses d'y remettre les roues et de se laisser surprendre par tout ce que l'Albanie pourra nous offrir !

    👉Arrivée en Albanie

    À peine la frontière traversée, notre regard curieux reconnaît ces micro parcelles agricoles attenantes aux maisons, faisant office de jardin. Dans les champs, la plupart des habitant•e•s travaillent uniquement à la force de leurs bras ou à l'aide de petits tracteurs rouillés. Sur la route, nous croisons des hommes assis dans leur charette tractée par un cheval ou un âne revêtu de la même selle en bois traditionnelle admirée au sein du musée ethnographique d'Etar en Bulgarie. Le clou du spectacle, éclipsant tout sur son passage, demeurent les merveilleuses montagnes albanaises à perte de vue ! Aussi éprouvantes à traverser que magnifiques à admirer. Somptueuses et exigeantes. Elles révèlent des routes étroites, sinueuses et très peu nombreuses ; imposant une vigilance constante au•à la conducteur•rice. Ici, aucune autoroute, aucun tunnel. Le•la voyageureuse prend le temps de se délecter du paysage qui défile sous ses yeux, montant et descendant sans cesse ces massifs infranchissables et sauvages, tandis qu'une tendinite au poignet le guette !

    👉Mission Vodafone !

    Une halte chez Vodafone est nécessaire pour obtenir une carte sim locale, l'Albanie n'étant pas prise en compte dans nos forfaits français. Nous y faisons la rencontre d'un vendeur accueillant et aidant avec qui j'ai eu l'occasion de partager quelques réflexions profondes, le temps que Paulo trouve un distributeur (car oui, ici tout se paye cash !). Il m'a notamment expliqué que le gouvernement ne proposant aucune aide financière, les agriculteur·rice·s ne peuvent pas se permettre d'investir dans des machines. Son plus grand souhait pour son pays : que la corruption qui le gangrène prenne fin. Il m'apprend que gouvernements après gouvernements, les élu•e•s "parviennent au pouvoir pauvres et en repartent riches", remplissant leurs poches au détriment du développement du pays. Il déplore également le fait que depuis la chute du régime communiste d'après-guerre et "l'ouverture au monde" de son pays en 1991, presque plus rien n'est produit localement industriellement. L'agriculture nationale ne suffit pas non plus à nourrir l'ensemble de la population et des touristes dont le nombre grandit années après années. De nombreux produits vendus ici sont issus de l'importation. Il me confie préférer que son pays gagne en autonomie de subsistance, avant de centrer l'essentiel de sa stratégie de développement sur le tourisme grandissant.

    La bienveillance et la gentillesse des personnes rencontrées durant ce premier jour nous frappent. En chemin, un homme en voiture avec sa famille à bord, nous a kaloxonné sans relâche jusqu'à ce que nous nous arrêtions. Une fois descendu de son véhicule, il nous indique le trop plein de notre cuve d'eau propre remplie qui débordait avec les virages en lacets, inquiet que nous ayions un problème avec notre van. Par la fenêtre, sa petite fille nous adresse de grands signes chaleureux de la main.

    👉Une nuit à la ferme

    Ce soir, nous atterissons chez une famille dans une ferme accueillant des campeureuses. Le fils nous indique le champ, face aux montagnes, pour nous stationner. On s'y sent comme à la maison ! Le lendemain matin, le père nous gratifie d'une petite visite, un plateau à la main, et nous offre de grands verres du lait frais de ses vaches, ainsi que des figues au sirop de sa production ! Le moment du départ venu, ce sont le papy qui nous adressent un signe de main et la mère un large sourire lorsque nous quittons leur petit havre de paix.

    👉Sources de Bênja

    Pour notre première visite, nous jetons notre dévolu sur les fameuses sources thermales de Bênja, non loin de la ville de Përmet. L'eau aux multiples vertus, dont la température oscille entre 26 et 32°, se trouve bien moins chaude qu'à l'accoutumée (et oui, nous sommes devenu•e•s des testeur de sources d'eaux sulfureuses chevronné•e•s !). La météo estivale et le soleil de plomb nous caressant la peau, il s'agit finalement de la température idéale. Situées au cœur d'un canyon de verdure, les sources curatives attirent nombre de locaux·ales et touristes.

    👉Canyon de Langarica

    Après le barbotage dans les bains, on entame la partie exploration du canyon à pied. Certain•e•s randonneureuses ont joué les petits poucets afin de pallier au balisage approximatif. Nous suivons contientieusement leurs cairns sous une chaleur écrasante dès que l'ombre de la végétation nous quitte. On peine à imaginer la fournaise estivale qui doit régner ici !

    Les bassins d'eau chaude souffrent d'une fréquentation excessive, mais les sentiers de randonnée sont déserts !

    Ce profond canyon rocheux à la végétation fournie nous rappelle les gorges de Vikos dans le nord de la Grèce. L'eau jaillit parfois de la roche en cascade bruyante. Le vide abrupte à quelques mètres de nos pieds est vertigineux ! Certaines avancées rocheuses semblent flotter, comme des îlots de pierres volants. Un paysage féerique ponctué de chants d'oiseaux et d'odeurs de printemps. Les volants sont effectivement bien de sortie, papillons multicolores amenant une touche de poésie, bourdonnements d'abeilles et moucherons un peu trop collants. De petites touches colorées parsèment le sol, c'est le printemps ! 🌻

    La faible quantité d'eau dans le canyon nous questionne. Parvenu•e•s au moment de bifurquer vers l'autre rive, nous traversons un barrage qui ne retient qu'un mince filet d'eau. Le cours d'eau semble asséché... dès le mois d'avril ! Après 4 h de marche, la baignade est la bienvenue pour clôturer la journée en beauté 🔥.
    Read more