Retraite spirituelle Asie

May – December 2024
  • Hélène ICKX
  • Louis Ickx
Après des années de travail intense, notre rêve d'expatriation a été remis sur table suite à l'expérience de mort imminente vécue lors du tremblement de terre au Maroc. Nous débutons par 6 mois de voyage dans 10 pays pour reconnecter au présent. Read more
  • Hélène ICKX
  • Louis Ickx

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Bus, Couple, Nature, Self discovery, Spirituality, Train, Wellness, Work & Travel
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  • Point défis MELDO 🦄 & anecdote Istanbul

    May 10, 2024 in Turkey ⋅ 🌬 18 °C

    ANECDOTE DÉBUT MAI - ISTANBUL :

    Nous sommes arrivés hier à Istanbul. Après quelques kilomètres de marche dans la vieille ville, nous sommes arrivés au pied du Bosphore qui marque la fin de l’Europe - de l’autre côté du Bosphore s’étend l’Asie. C’était symbolique car c’était la toute première fois que Meldo voyait l’Asie et la première fois du voyage pour nous…
    En se rapprochant de l’eau, nous avons découvert qu’entre nous et l’Asie, une famille de dauphins nageait, sautait… ! - voir vidéo à l’appui. Autant Louis était stoïque (“bah oui, quoi… t’as jamais vu des dauphins?”), autant moi j’avais 5 ans ! C’était trop cool de les voir sauter dans tous les sens. Le seul dauphin sauvage que j’avais vu dans ma vie avant cela, c’était en Guyane avec des jumelles !
    Malheureusement ils étaient trop loin pour un selfie (autre défi à relever)…
    - Hélène-

    POINT DEFIS AVEC MELDO 🦄 :

    ❌ #1 - Photo à réaliser avec 5 inconnus et MELDO
    ✴️ #2 - Envoyer 4 cartes postales de 4 pays différents - 1 envoyée
    ✅ #3 - Prendre en photo le premier levé de soleil // Défi relevé ! (Voir photo à l’appui)
    ✴️ #4 - Prendre 10 transports différents // On est à 5/10 avec le bus (Angers-Budapest), le train (Budapest-Bucarest), la voiture (à Budapest), le tram et le ferry (à Istanbul)
    ❌ #5 - Traduire la phrase ci-dessous dans 4 langues (sauf langues européennes)
    —————————————————————————-
    > Si vous avez des propositions de phrases, commentez !
    ❌ #6 - Manger 4 insectes et cela dans un même repas
    ❌ #7 - Faire du stop sur la route
    ❌ #8 - Demander à des locaux un endroit « secret » (cela peut-être une vue imprenable, un restaurant clandestin, …)
    ❌ #9 - Photos avec 15 animaux différents. Lister les 15 animaux pris en « selfie » avec Hélène
    ❌ #10 - Boire 5 cocktails locaux « improbables »
    ❌ #11 - Dégustation à l’aveugle organisée par Louis
    ❌ #12 - Monter à plus de 3000m d’altitude
    ✅ #13 - L’acheminement à la 3ème étape de votre voyage devra se faire sans aide « GPS et plans » (on revient sur les méthodes plus traditionnelles) : Arrivés à Istanbul sans 4G/5G ou wifi. Métro, marche jusqu’à la rue qu’on nous avait indiquée et la photo de l’entrée de l’immeuble. Challenge succeeded !
    ❌ #14 - Une nuit insolite en habitat traditionnel
    ❌ #15 - Participer à des traditions locales
    ❌ #16 - Laissez place à l’improvisation, la cagnotte MLH est faite pour ça ! Se rendre à une gare routière et laissez-vous guider avec un billet choisi par la guichetière
    ✴️ #17 - Une anecdote de voyage, tous les 15 jours à tes collègues préférés : anecdote de la 1ère quinzaine de mai : voir ci-dessus
    ✅ #18 - Une photos de vous trois avec MELDO entre toi et Louis, impérativement devant un coucher de soleil
    ❌ #19 - Une semaine dans la peau de MELDO (VLOG)
    ❌ #20 - Prendre un cours d’art martial
    ❌ #21 - 10 lieux improbables pour aller au toilette
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  • Le jeu de Go

    May 11, 2024 in Turkey ⋅ ☁️ 17 °C

    Le jeu de Go est le jeu de stratégie le plus vieux du monde, créé en Chine. La légende dit qu’il date de plus de 4000 ans et qu’il a été inventé par un sage chinois à la demande d’un empereur afin d’éduquer son fils qui ne lui semblait pas assez digne pour gouverner.

    Depuis, le jeu Go s’est répandu à travers le monde asiatique et notamment au Japon où le jeu a été professionnalisé au XVème siècle. Ce jeu renferme tellement de concepts profonds qu’il est coutume d’ajouter son niveau de Go sur son CV en extrême-Orient car celui-ci reflète son niveau de sagesse dans la vraie vie, que ce soit dans le monde des affaires ou personnel. Exemple : au Go, c’est une erreur fondamentale de vouloir tout avoir sur le Goban. À vouloir tout, tu perdras. Tout est équilibre. Souvent, il faut savoir sacrifier à un endroit pour gagner plus autre part.

    Mon histoire avec le jeu Go remonte au lycée (2005) lorsqu’un ami du basket quitte l’équipe pour se consacrer tout son temps libre au Go. Frustré de ne plus pouvoir jouer avec mon pivot préféré, je lui ai demandé de me présenter ce fameux jeu de Go. À peine arrivé dans le salon de ses parents, mes yeux sont étrangement attirés par un plateau en bois avec un quadrillage dessus. « C’est quoi, ça ? » Sans le savoir, ça, c’était un Goban. Le plateau sur lequel on joue au Go. Il m’a enseigné les règles très simples de ce jeu dont les stratégies sont paradoxalement si complexes.
    Les trois années qui suivirent seront bercés par plusieurs heures de Go par jour, quasi-exclusivement sur internet (car mes parents habitaient un village français de 1000 habitants) jusqu’à créer le club de Go en école préparatoire à l’ESEO où je pouvais enfin jouer contre des personnes physiques et transmettre cette passion qui avait naturellement trouvé beaucoup d’écho dans une école d’ingénieurs informatique.

    Les niveaux au Go sont ceux utilisés dans les arts martiaux : on commence débutant à 30ème kyu (terme utilisé pour « élève ») puis on grimpe jusqu’à 1er kyu pour enfin passer 1er dan (terme utilisé pour le rang de « maître ») jusqu’à 9ème dan. Au sein du rang de dan, on trouve les professionnels dont le niveau est naturellement plus élevé que les dans amateurs. 1er dan professionnel correspond à 6-7ème dan amateur.

    Me concernant, j’avais atteint mon apogée en prépa avec un niveau de 4-5ème dan sur KGS (serveur internet international). Seul moyen pour moi de montrer en puissance aurait été d’arrêter mon école d’ingénieur pour devenir Inseï au Japon (étudiant professionnel dans une école dédiée au Go). Évidemment, mes parents m’ont grandement incité à suivre un chemin plus sécurisant pour ma carrière professionnelle.

    C’est donc après 5 ans de jeu passionné que je laisse tomber mon ascension dans la maîtrise du Go pour m’intéresser à d’autres sujets. Il m’arrive de faire un partie pédagogique de temps en temps pour faire découvrir la magie du jeu de Go à qui veut, le dernier étant un cuber chez cube3. Lors de mes voyages, je prends un plaisir nostalgique à visiter les club de Go locaux et jouer incognito. C’est comme ça que, par hasard, en 2014, je battais le champion portugais à Porto. Quelques mois avant, il représentait le Portugal au championnat du monde de Go au Japon.

    Cette fois-ci, je suis de passage à Istanbul, où se trouvent de très bons joueurs. Le hasard fait que le jour où j’y vais, il y a un tournoi. On me propose de m’inscrire : j’accepte, je n’ai rien à perdre, que du plaisir à jouer au Go. Après plusieurs heures de concentration extrême et une gestion des émotions (car oui, au delà des calculs de séquences mentaux, il y a aussi beaucoup d’intuition au Go), je sors vainqueur du tournoi. Malheureusement, le meilleur joueur de Turquie, 5ème dan, n’était pas présent ce jour-là.

    Ils me proposent d’aller prendre un verre et on refait le monde, philosophiquement, digne de vrais joueurs de Go.
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  • Sainte Sophie
    Mosquée BleueLe grand bazarMosquée SuleymaniyeLa tour LéandreCoucher de soleil sur la Mosquée BleueMosquée Neuve (oui, c'est bien son nom)Vue de nuit sur le Bosphore et la partie Nord d'Istanbul

    Istanbul, balade, parenthèse historique

    May 11, 2024 in Turkey ⋅ ☁️ 15 °C

    Évidemment, une fois débarrassés de nos gros sacs à dos, nos premiers pas à Istanbul nous mènent devant Hagia Sophia. Vous connaissez Saint Sophie, c’est ce majestueux monument qu’on a pu qualifier de basilique, de mosquée, de musée, de mosquée de nouveau… tant de changements que j’en suis perdue… mais les traces de ces multiples conversions religieuses et administratives ne trompent pas. Mosaïques figuratives et calligraphies arabes s’intercalent sur les murs et coupoles du bâtiment. Du doré partout qui reflète la lumière ! Klimt s’y plairait, c’est certain. D’ailleurs ne s’en serait-il pas inspiré…?

    Des dômes sur des dômes, c’est la particularité de Sainte Sophie, la « sagesse divine », qui inspira la forme et donc la structure des mosquées traditionnelles.

    Cela nous mène à la mosquée bleue dont les ressemblance formelles à Sainte Sophie ne peuvent échapper à personne. Le face à face de ces deux constructions est comme un duel - à qui aura le plus de visiteurs, qui a la plus grande hauteur, qui est la plus vieille, qui est la plus belle, qui a le plus de minarets…? Dans ce concours, la mosquée bleue, bien que plus récente, marque des points.

    - Petite parenthèse historique -
    🙈 Vous pouvez descendre plus bas si vous souhaitez passer cette parenthèse 🙈

    Sainte Sophie, c’est l’œuvre majeure de Constantinople. Je rembobine : Constantinople (actuellement Istanbul), c’est cette ville créée par Constantin qui voulait créer une capitale à l’empire romain au IVème siècle - Bye bye Rome ! Autant cet empereur ne s’est pas foulé pour nommer sa ville, autant il a pris des risques en étant le premier empereur romain à se convertir au Christianisme et à faire construire une église. C’est sur les ruines de cette église qu’au VIème siècle, l’empereur byzantin Justinien fait construire sa basilique Hagia Sophia qui était la plus grande basilique au monde jusqu’à l’érection de sa concurrente à Séville. Justinien était donc byzantin. Oui, parce qu’entre temps, l’empire Romain a fait pschitt et de là est né l’empire byzantin. Et une fois de plus, le nom n’est pas venu de bien loin puisque Constantinople s’appelait avant Byzance. L’empire Byzantin a plutôt bien vécu. Il n’a pas réussi à s’étendre géographiquement autant que l’empire romain mais il s’en sort pas trop mal. Constantinople, qui était connue pour être imprenable, est assiégée par les troupes de Mehmed II en 1453 : c’est la chute de Byzance et l’installation de l’empire Ottoman dans sa nouvelle capitale, Constantinople, au carrefour entre l’Europe et l’Asie articulé par le Bosphore qui lie la mer Noire à la mer de Marmara. Cette position clé va aider l’empire à s’étendre autour de la Méditerranée et en moyen orient.*

    *C’est le sultan Ahmet qui ordonne la construction de la Mosquée Bleue dont le nom vient du bleu qui domine l’intérieur du bâtiment. Objectif : construire la plus grande mosquée de l’empire. Sainte Sophie est donc dépassée de 2 fois sa taille mais elle garde sa dignité en sachant qu’elle est la principale influence de la Mosquée Bleue. Sans elle, la Mosquée Bleue ne serait donc pas la même… Sainte Sophie a 4 minarets, la Mosquée Bleue doit en avoir plus : elle s’orne donc de 6 minaret - petite vanité qui coûtera à l’Empire. En effet, la Mecque en comptant le même nombre, le sultan se voit payer un 7ème minaret à la Mecque pour apaiser les tensions. (Vous vous demandiez pourquoi la Mecque avait 7 minarets ? Vous connaissez maintenant l’histoire du 7ème. Quant aux six autres, j’en sais rien…)*

    *Revenons à l’empire Ottoman et faisons un mini-zoom sur le sultan Soliman le Magnifique, né en 1494 et qui est certainement le sultan le plus connu aujourd’hui de cet empire. Il agrandit son territoire en Afrique du Nord, au Moyen Orient et en Europe, remontant jusqu’à Vienne et Belgrade. Contrairement à ce que je pensais, ce n’est pas lui qui est à l’origine du palais de Topkapi et de son fameux harem, mais il y a vécu. Dans son harem, se trouvait Roxelane. Cette femme née dans l’actuelle Ukraine fut enlevée et vendue comme esclave à Istanbul. Elle fut alors intégrée au Harem du sultan, peut être comme cadeau au moment de l’accession au trône de Soliman le Magnifique. Elle devient rapidement la favorite du Sultan, donne naissance à un fils puis, contre toute attente, devient l’épouse du Sultan et la femme la plus influente de l’empire à l’époque. Ca change de nos monarques qui n’épousaient que des filles de rois quitte à accepter un peu de consanguinité !*

    *Fin de l’empire Ottoman : 1923. L’empire vit la défaite de la première guerre mondiale. Perte de territoires, occupations par des puissances alliée associées à des tensions internes mènent à la guerre d’indépendance et la naissance de la Turquie. Constantinople perd son nom et sa qualité de capitale et devient Istanbul.*

    - Fin de la parenthèse historique -
    (Après 5 podcasts, 1 documentaire et plusieurs lectures, je n’ai pas pu m’empêcher de faire cette parenthèse… Sorry 😅)

    Après avoir admiré le duel et compté les points entre Sainte Sophie et la Mosquée Bleue, on poursuit notre balade dans le vieux Istanbul : jardin de Topkapi, balade le long du Bosphore, découverte de l’obélisque égyptien (mais qu’est ce qu’il fout là ? En tapant ces mots, je jette un coup d’œil sur Wikipedia. Temple de Karnak, plus petit obélisque de l’époque…. Ah ! Notre obélisque Concordien est plus grand et le nôtre est symétrique au moins !), mosquée Suleymanie (construire par Soliman le Magnifique et où se trouve le mausolée de ce dernier et de celui de sa femme), etc.

    Le lendemain et surlendemain demain, direction Asie. Le ferry est un temps de pose et de contemplation où le vent nous glace les eaux (et oui, au moment de la traversée, il fait beaucoup plus chaud en France qu’à Istanbul). On longe le Bosphore jusqu’à la tour de Léandre, ancien phare porteur de nombreuses légendes. Louis renoue avec ses amours d’adolescent : le jeu de Go. De mon côté, j’erre dans les rues et admire le couché de soleil sur le Bosphore et sur Sainte Sophie. Les rues sont pleines de bars, restaurants et café tous aussi animés les uns que les autres et pourtant vides de touristes. Ces derniers préfèrent se cantonner à la vieille ville et ils ont tort car le cœur d’Istanbul semble battre ici.

    - Hélène -
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  • Sri Lanka - l’aventure commence

    May 15, 2024 in Sri Lanka ⋅ 🌧 26 °C

    Après 9h d’avion qui ont plombé notre bilan carbone, nous arrivons au Sri Lanka. Notre objectif étant de rejoindre un monastère bouddhiste dans le Nord du pays, nos premiers jours consistent en une journée de repos à Negombo encadrée de trajets en bus, train et tuk-tuk.
    - On arrive à 8/10 transports différents : bus, voiture, train, ferry, tramway, avion 😢, tuktuk, nos muscles (et oui, la marche est un moyen de transport 😅). On est en bonne voie pour ce défi MELDO 🦄 💪 !! -

    La découverte du pays se fait donc à travers les paysages qui défilent accompagnés d’odeurs, de bruits et de cette chaleur humide apaisée par la brise qu’amène le mouvement du véhicule. Dans l’activation des souvenirs, l’odeur joue un rôle clé et c’est l’odeur des déchets brûlés qui ramène Louis en Haïti, Hélène au Kenya. Et les tuk-tuks, les petites échoppes qui bordent la voie, les klaxons qui s’insultent, les chiens errants …Et tout autour de nous, du vert partout : cocotiers, bananiers, manguiers, figuiers, rizières, palmiers, papayers à perte de vue.

    Après une bonne journée de voyage, on arrive enfin à destination : the Moon’s Rock Monastery (le monastère du rocher lunaire). C’est le début de notre aventure dans un petit coin de Paradis…

    (N’ayant pas de wifi et ne captant internent que très peu, nous posterons sans doute nos aventures au temple que plus tard)
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  • Moon’s Rock Monastery - Sri Lanka

    May 15, 2024 in Sri Lanka ⋅ ☁️ 32 °C

    On vous présente Chandu. Il porte aussi bien le kesa (tenue traditionnelle des moines boudhises) que les lunettes de soleil et maîtrise autant l'art de la méditation que le pilotage de drône. A la fois moine sage en charge des lieux et de l'éducation des petits moines, à la fois moine rebel connecté aux réseaux sociaux et aux nouvelles technologie ; Chandu est un cocktail de sérénité et de joie de vivre.
    Un jour il se joint à nous autour de notre table aux nénuphars et nous raconte avec poésie les enseignements du Buddha. Le lendemain, il s'assoit à côté de Louis, lui pique son casque rose et son clavier pour s'amuser à créer de la musique.
    Chandu est arrivé à Moon's Rock Monastery à l'âge de 11 ans sous la tutelle d'un ancien moine. Il est allé à l'école des moines, à l'université et a finalement été nommé par les habitants du village pour gérer le monastère. En effet, le monastère appartient à la communauté du village et c'est à elle que revient la responsabilité de l'entretien du lieu, du choix du moine en charge, de fournir le nécessaire pour la vie des moines du monastère.
    Il est très attaché au Dhamma et aux enseignements du Buddha. Ainsi, il fait la part des choses entre ce que Buddha a dit, les interprétations actuelles et les traditions qui se sont créées au fil du temps. Aujourd'hui, au Sri Lanka, les règles qui s’appliquent aux moines bouddhistes sont extrêmement strictes. Une femme ne peut pas séjourner dans l’enceinte d’un monastère bouddhiste, un moine ne peut dîner, jouer, écouter de la musique, courir, nager, cuisiner… Mais toutes ces règles ne viennent pas directement du Buddha et selon Chandu, ces règles n'ont pas de sens. C’est ainsi que Hélène a été autorisée à rester au temple, et que Chandu et ses moines apprentis font toutes sortes d’activités.

    Voici maintenant Nisala. On dirait un gamin de 11 ans mais ce jeune moine en a réellement 15. Il passe du regard le plus sérieux pendant les séances de Puja qu’il anime, au plus beau des rires comme sorti d’un dessin animé. Il apprend l'anglais avec les occidentaux de passage et Kiana prend un malin plaisir à lui enseigner des expressions. Et Nisala ponctue nos journées de "Easy peasy, lemon E-squeezy" avec son accent qui roule les R et ajoute des voyelles.
    On l'appelle mini-monk, mais Chandu étant très absent, c'est lui gère d'une main de maître le quotidien du monastère. Un main de fer dans un gant de velour qui chatouille…
    Il est souvent accompagné de Sila, surnommé Medium Monk. Ce dernier a été confié à Chandu par sa mère pendant une période difficile pour sa famille en espérant que le cadre du monastère lui apporte un peu de sérénité. En effet, père alcoolique et frères plongés dans les drogues dures, il lui arrive de montrer des signes d'agressivité interne. Son anglais étant approximatif, il se focalise sur la mémorisation d'un mot espagnol "locito" qu'il nous répète en boucle comme disque rayé.

    Le couple, c’est Kiana et Brennen, des millennials américains qui terminent leur voyage de 8 mois (Europe, Asie puis Afrique) et avec qui on partage le plus clair de notre temps entre jeux, débats philosophiques et psychologiques, repas, projets vidéos… On leur enseigne le tarot, on leur fait passer des tests de personnalité, il nous font jouer à Catan et nous embarquent dans un projet de réalisation d’un clip vidéo.
    Kiana, c’est un soleil ambulant qui éclaire chaque visage d’un sourire. Elle s’exclame de son éternel « Oh ! Wow ! » à chaque petite découverte et se réjouit de chaque expérience. Son positivisme et son énergie à toute épreuve est une réelle inspiration pour nous.
    Brennen, c’est le gars toujours prêt à mettre la main à la pate. Il accompagne beaucoup les jeunes moines et leurs copains pour des tournois de criquet.
    Ces deux jeunes nous ont bluffés par leur maturité, leur regard sur le monde, leur ouverture d’esprit. A 22 et 24 ans, les réponses qu’ils nous ont faites dans le cadre d’un interview qu’on a mené sur la question du bonheur, étaient d’une grande profondeur et très réfléchies. Mais cet interview est pour un prochain épisode !

    Le monastère est un complexe de plusieurs bâtiments tournés autour des activités bouddhistes.
    Il accueille une zone servante avec les espaces de vie des moines et visiteurs. C’est là que se trouve notre chambre et l’espace de repas. Notre petite table extérieure, cernée par un bassin de nénuphars et grenouilles, respire la tranquillité - ce qui nous aide à affronter le piment de nos repas.
    - Petite anecdote : Hélène, avec sa maladresse légendaire, s’était mise en tête qu’elle tomberait un jour dans le bassin. Pour accéder à notre table, il faut marcher sur plusieurs souches d’arbres positionnées dans l’eau pour former un chemin en pas japonais. Lors de notre dernier jour, alors que Hélène contemplait avec fierté le fait qu’elle n’était pas tombée dans l’eau, elle s’est lamentablement écrasée par terre, une jambe dans l’eau, le pied pris dans la vase du fond et la chaussure perdue plus loin… Ce souvenir fera sans doute rire Kiana encore quelques années ! -
    L’espace religieux intègre un stupa en forme de dôme à l’entrée, une chapelle avec la statue de Buddha debout (shrine), la cloche pour appeler la communauté à venir au temple, le temple avec une sculpture de Buddha assis, et l’arbre de Bodhi en hommage au figuier au pied duquel Buddha Gottama a atteint l’éveil. Un peu à l’écart, au milieu des rizière, se trouve une autre chapelle avec une statue d’une femme boddhisattva perchée au sommet d’un rocher.
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  • #1 Excursion avec les enfants du village

    May 18, 2024 in Sri Lanka ⋅ ☁️ 30 °C

    L’histoire de cette excursion a commencé avant notre arrivée au temple. Kiana et Brennen, deux américains arrivés 2 semaines auparavant, ont eu l’idée d’organiser une journée découverte avec des enfants du village. Avec la complicité de Chandu, notre hôte et moine en charge du monastère, ils ont défini ensemble une série de lieux à visiter et la location d’un mini bus. Notre contribution fut seulement financière avec le plaisir d’accompagner les enfants et profiter de cette journée avec eux.

    C’est ainsi que nous voilà partis dans ce minibus à 3h du matin le samedi 18 mai. 12 enfants du village se sont joints à nous ainsi que les deux jeunes moines en apprentissage et Chandu.

    1er arrêt : Sigiriya, un des lieux les plus emblématiques du Sri Lanka. Mais avant de se lancer dans cette visite, nous partageons un petit déjeuner aussi pimenté que le café est dilué, tout en admirant les singes au loin. Les filles devant, les garçons derrières. Nos deux chers petits moines et leurs deux copains s’adonnent à des séances photos avec des poses de bad boys. Arrivés au pied de l’escalier encadré par les pates de lion, l’ascension commence, la sueur dégouline, les visages blancs rougissent, le souffle se raccourcit. Un fou rire éclate chez les filles lorsqu’elle découvrent une occidentale avec le visage rouge vif. Et oui, le soleil ne donne pas de coups à nos amis sri lankais. Arrivés en haut, on découvre les fondations du palais, la piscine du roi et surtout la vue à 360°. Totally worth it ! Une étendue de vert s’étale tout autour de nous avec quelques émergences identifiables comme des Buddhas géants.

    On file ensuite vers Pidurangala, un autre rocher monastique qui fait face à Sigiriya. L’escalade reprend. Les filles du village, avec leurs petites chaussures de villes, pompons roses et claquettes, parviennent tant bien que mal à grimper. Malgré leurs difficultés, elles font attention à chacun de nos pas afin de pouvoir nous aider en nous tendant la main dès que possible. Tous ses enfants, qui découvrent pour la première fois ces lieux, emplissent l’atmosphère de sourires, fou-rires et chacun d’entre eux vient discuter avec nous. On s’en prend plein les yeux et surtout plein le cœur.
    Arrivés au sommet, Chandu sort de sa sacoche un drone. C’est que notre cher moine est non seulement rebel mais aussi connecté !

    Petite pause repas dans un abris de terre cuite. On mange avec les doigts dans des assiettes de terre cuite recouvertes de feuilles de bananier. Un repas délicieux avec du poisson, ce qui nous fait une petite pause dans notre régime vegan adopté au monastère.

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    🤓🤓 Voici quelques infos sur nos visites :

    🏰 Sigiriya - Le palais perché 👑

    Sigiriya, c’est un peu le Macchu Picchu sri lankais ; une alliance entre nature et archéologie, végétal et minéral, et la confrontation des échelles dans laquelle l’humain retrouve sa place de fourmi.
    Ce lieu fut d’abord occupé par des Moines bouddhistes à qui le roi Kasyapa I (Vème siècle) proposa un troc : récupérer cet endroit pour y construire son palais en échange de quoi il offrait Pidurangala aux moines. Le deal accepté, le roi fit construire un palais, une piscine et des jardins au sommet d’un rocher de 200m de haut. Le seul accès à ce complexe était un escalier dont les premières marches étaient protégées par la sculpture d’un lion dont seules les pates avant demeurent. Imaginez que le roi se faisait porter sur un siège par des hommes pour grimper jusqu’en haut !
    Au pied de ce promontoire, s’étendaient des jardins, des bassins, d’autres constructions et des remparts qui encerclaient le tout. L’ingéniosité du site se trouvait dans l’irrigation avec l’installation de citernes permettant d’acheminer l’eau jusqu’au sommet du rocher sans faire appel à la force humaine.
    En installant sa capitale à Sigiriya, le roi Kasyapa I s’était érigé une forteresse dont l’objectif était de le protéger de son demi-frère Moggallana. En effet, alors que Kasyapa n’était encore qu’un prince, il monta un coup d’état, emmura son père vivant et exila son demi-frère en Inde. Malheureusement, l’histoire nous dit que Kasyapa I avait tout prévu pour que Sigirya soit imprenable mais il n’avait pas rassemblé les vivres nécessaires pour survive à un siège. Après 18 ans de vie recluse dans son palais perché et une semaine de siège, Kasyapa se rend aux mains de son frère qui le fait exécuter et reprend le pouvoir.
    Sigiriya est abandonné puis repris par des moines qui occuperont le site jusqu’au XIIIème siècle.

    🪨 Pidurangala - le temple bouddhiste au creux des grottes 🙏

    Pidurangala fut la contrepartie offerte aux moines pour laisser Kasyapa I faire de Sigiriya sa nouvelle capitale. Il s’agit également d’un d’une émergence rocheuse transformée en monastère bouddhiste avec une série de grottes, dont certaines murées, pour offrir le cadre parfait pour la méditation des moines. Au creux d’une de ces grottes, on y trouve un Buddha allongé de briques et au sommet, une vue imprenable sur Sigiriya et tous les alentours.
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  • #2 Excursion avec les enfants du village

    May 18, 2024 in Sri Lanka ⋅ 🌧 26 °C

    On reprend le bus. Après le drone, Shangdu sort un micro, branche son téléphone sur un câble jack et lance un karaoké. Le silence règne tandis que personne ne sait comment réagir face à la scène. Un moine bouddhiste qui fait du karaoké ???!!!? La musique démarre et Chandu entonne un air de reggae en singhalais. C’est parti, l’ambiance monte, les fou-rires reprennent. Brennen chante Pretty Women. L’attitude est là, la mélodie manque à la voix mais cela ne fait qu’augmenter la bonne humeur. Le micro tourne, Louis chante Country Roads (évidemment), les enfants font les chœurs. Petit moment de bonheur inattendu pour notre petit groupe.

    On arrive ensuite devant le temple de Dambulla. Nisala, notre mini-moine, nous donne des fleurs de lotus à donner en offrande au Buddha. Mais il y a tellement de Buddhas ici, comment choisir ? Sur les plafonds, dans les grottes, sur les murs… On se laisse finalement guider par un homme planté devant l’entrée d’une petite grotte et qui nous ordonne de déposer nos fleurs devant son Buddha.

    Dernière étape de la journée : le Buddha géant debout de Avukana. Après avoir longuement admiré ce chef d’œuvre, les enfants se rassemblent autour de nous pour nous remercier en chœur pour cette magnifique journée qu'on leur a permis de vivre. Petite larme…

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    🤓🤓 Voici quelques infos sur nos visites :

    🙏 Dambulla - le monastère des grottes aux multiples Buddhas🙏

    Dambulla est un des plus anciens sites les mieux préservés du Sri Lanka. C’est une ode au Buddha Gottama dont la représentation se multiplie comme une obsession sur les murs, les plafonds et dans l’espace. 5 grottes se nichent au creux d’un énorme rocher. Chacune de ces grottes et des sculptures qu’elles abritent, est directement creusée dans la roche. C’est ainsi qu’on retrouve 153 Buddhas sculptés, tous différents, envahissant l’espace au point où le visiteur manque de recul pour percevoir certaines sculptures dans leur entièreté. C’est le cas du Buddha allongé incrusté dans la première grotte - il mesure 14m de long et daterait du 1er siècle avant J.C. Quant aux fresques ornant les parois des caves, on peut y compter jusqu’à 1500 représentations du Buddha.
    A l’extérieure, un dernière sculpture du Buddha surveille l’entrée au pied du monastère : un énorme Buddha assis doré qui serait le plus haut du monde dans cette position.

    🪷 Avukana - la statue de Buddha 🙏

    Cette statue de 14m de haut a été directement taillée dans le granite et date du Vème siècle. Elle représente le Buddha debout. Au moment de sa réalisation, cette sculpture se trouvait dans une construction, ce qui devait accentuer l’effet de gigantisme de l’œuvre.
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  • Papa ❤️

    May 29, 2024 in Sri Lanka ⋅ ☁️ 29 °C

    Aujourd’hui, cela fait 2 ans que Papa est parti…

    J’ai essayé d’écrire plusieurs fois et de collecter dans une empreinte de notre voyage, celles laissées par Papa, la peine qui demeure, les souvenirs qui raniment la joie, la force transmise et l’amour. La complexité des émotions mêlées aux croyances ne m’ont pas permis de résumer tout cela. J’ai donc finalement décidé de vous partager quelques photos de ces beaux souvenirs qui restent ancrés au plus profond de moi.

    Au temple, j’ai profité de la sérénité et de la tranquillité du lieu pour méditer sur le rocher, face aux champs de riz. Dans l’apaisement et la paix intérieure amenée par ce temps de contemplation, l’harmonie m’a envahie en retrouvant Papa dans le mouvement de chaque feuille de riz sous la pression du vent, dans les rayons du soleil qui envahissaient l’atmosphère, dans le chant de chaque oiseau, dans le vent qui animait tout le décor, dans toutes les cellules qui constituent mon corps et dans chacun de mes traits, chacune de mes décisions, chacun de mes actes.

    What we once enjoyed and deeply loved we can never lose, for all that we love deeply becomes part of us.
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  • Une journée au monastère

    May 31, 2024 in Sri Lanka ⋅ ⛅ 34 °C

    🎥 🎥 Avant tout, voici une petite vidéo réalisée au monastère : https://youtu.be/y4_-6JR-Xls?feature=shared 🎥 🎥

    —————-

    6h du matin, les paons nos voisins entament la conversation en hurlant.
    « Léon, t’es debout ?
    - Ouai léon ! Et toi, gros ? 
    - Pareil. Et l’autre Léon, t’es réveillé ? 
    - Yep yep ! Bien réveillé, bien dormi ! Et le gros Léon ?
    - …
    - Léon ?
    - …
    - Léon ?
    - …
    - Léon ?
    - Ouai les mecs, ça va je suis debout ! Pourquoi vous me faites chier tous les matins ? Chaque jour c’est pareil… Et merde, vous avez réveillé tout le monastère !!!!

    Tout le monastère ? Pas vraiment, seuls les locaux sont en mouvement et Hélène sort de son antre avec sa drogue en tasse. Les autres blancs et rouges (le soleil a mis une raclée à Louis) dorment encore. Direction la table aux nénuphars. Éblouis par les premiers rayons du soleil, les fleurs roses du bassins se replient sur elle-même alors que les violettes s’ouvrent pour se dorer la pilule. Pendant cette danse florale silencieuse, Hélène bouquine l’histoire et les enseignements du Buddha, Nisala et Sila, mini moine et moyen moine, tels qu’ils sont surnommés, se baladent avec leurs brosses à dents. C’est à se demander si chaque jour ils n’inaugurent pas un nouvel endroit pour se nettoyer les chicots. Des gens du village arrivent. Une femme attrape un balai et repousse les fleurs jaunes qui tapissent la cour devant le temple. Un petit groupe prépare les offrandes - de la nourriture d’un côté, des fleurs blanches de l’autre. Un homme allume des encens qu’il présente à la statut du Buddha à l’intérieur du temple avant de les positionner stratégiquement à côté de l’escalier.

    6h30, Nisala est prêt. Il fait signe à Hélène et ensemble ils se dirigent vers le temple, abandonnent leurs chaussures au pied de l’escalier. C’est l’heure de la cérémonie Puja. Moment de méditation et prière. Nisala, assis sur une chaise énonce et chante les prières. Les participants assis par terre, les mains en prière, suivent en écho les prières qui se répètent chaque jour comme des mantras. A la fin de la cérémonie, les fleurs et la nourriture sont présentées à Nisala avant d’être déposées au pieds du Buddha en offrande.
    6h45, Puja se termine. Comme à son habitude, Nisala cherche du regard l’approbation après la cérémonie et trouve en réponse des têtes qui se balancent de gauche à droite, entre le oui et le non français, qui veut plutôt dire oui au Sri Lanka.

    Hélène marche jusqu’au rocher où elle retrouve Louis. En chemin, Buddy, le Rottweiler du monastère, trouve en cette étrangère qui a élu domicile au temple, l’autorisation de sortir de l’enceinte du monastère et de grimper avec elle sur le rocher. Suivi par ses 4 concubines, il accède au sommet du rocher pour surveiller les rizières. Avec ses airs de roi pataud fier (fier tant que les humains ne sont pas loins), il sonde l’horizon. Un mouvement au loin. Aboiement rauque et le voilà parti dans une course effrénée entre les bassins de riz, sur des butées de terres non alignées. Il slalome en aboyant, suivi des concubines excitées par l’action. Une chienne dérape, tombe dans l’eau boueuse. Buddy, les yeux rivés sur l’animal au loin, continue ses détours de butée en butée pour enfin se rapprocher de sa proie … le gros léon. La Pat’ Patrouille Sri Lankaise arrive ! Apeuré, le paon tente de prendre son envol, rase le sol car il est bien trop gauche pour réussir à s’envoler gracieusement et parvient à atterrir sur la branche d’un cocotier qui se plie sous son poids. Soulagement - émission d’un bruit de klaxonne. Conclusion, le paon n’a d’élégant que les plumes de ses fesses.

    Amusés par la scène qui s’achève, on se remet à nos activités. Méditation face aux rizières, lecture, yoga et étirements… Nisala et Sila tentent pour la cinquantième fois de faire voler leur cerf volant. Ils l’ont construit eux même et en sont fiers. Pas un seul jour ne passe sans que le vent ne relance l’obsession et le challenge : ce cerf volant doit voler, c’est un certitude. Les deux jeunes moines descendent dans les rizières. Nisala tient le cerf volant, Sila court avec l’extrémité de la corde enroulée. Les zigzags n’aident pas. Il court un peu, se retourne. Court quelques mètres, se retourne de nouveau. A chaque arrêt, le cerf volant descend un peu plus puis s’écrase dans le riz, l’eau, la boue. C’est au tour de Nisala de courir. Il fonce sans regarder en arrière, sans regarder ses pieds. Aller vite, toujours plus vite, toujours plus haut jusqu’au dérapage : un pied glisse le long de la bute de terre, le corps bascule et Nisala disparaît dans le riz. See you later alligator…

    Et pendant ce temps là, parce que ça accompagne plutôt bien les chants des oiseaux et la nature qui les entourent, les courbes des cryptomonnaies défilent sur l’écran d’ordinateur de Louis.
    Chien tête en bas - « C’est le moment d’investir ! »
    Salutation au soleil - « T’en es où dans l’ouverture de ton assurance vie ? »
    Cobra - « Avec la nouvelle régulation des ETF, l’ethereum va monter ! »
    Nisala débarque et annonce « breakfast is ready ! ». Sauvée par le moine, Hélène s’enfuit en courant pour ne plus entendre parler de finances, de cryptos, des robots, même si « c’est un truc de dingue » (😉 Garance)…

    Autour de la table au nénuphars, on retrouve Kiana et Brennen. Sur la table, du riz, du dhal, des pommes de terres au curry, des pommes jaques, une salade de concombres et oignons, un plat de fruits coupés en morceaux. On laisse Brennen se servir et on lui demande : qu’est ce qui est pimenté ? Parce qu’il aime le piment, il accepte de jouer le jeu et goûte. Parfois un peu trop joueur, il pointe du doigt des plats en annonçant « pas pimenté du tout » et explose de rire en voyant le visage de Kiana se décomposer quand elle croque dans un morceau beaucoup trop épicé. La journée commence donc la bouche en feu et même si les pommes jacques se font plutôt bien passer pour de la viande, le régime est vegan et on sait que dans deux heures nos ventres chanteront.

    Fin du petit déjeuner, c’est l’heure du jeu pour dame Kiana. Trop contente d’avoir trouvé en nous deux complices, elle profite de notre soutien pour insister auprès de Brennen et l’embarquer dans un combat de tarot ou de catan.

    Pendant ce temps là, un groupe du village arrive au monastère avec une remorque et notre trio préféré, 2 sœurs de 8 et 10 ans et leur amie de 12 ans. Ils viennent en force pour nettoyer et repeindre le monastère pour Vesak qui se tiendra bientôt. - Vesak est une fête bouddhiste qui célèbre la mort du Buddha Gottama. Les bouddhistes du village viennent alors au temple pour Puja, déjeunent ensemble et prient. Les gens se parent de blanc, les maisons s’ornent de lanternes. - Une fois notre jeu terminé, on rejoint le groupe pour aider et nos 3 petites amies s’empressent de nous rejoindre. On profite de ce temps avec elle pour leur poser des questions sur l’école, sur leurs vies tout en les aidant avec l’anglais. Munis de bourre de coco, on frotte les monuments pour les aider à retrouver leur blancheur.

    Après le déjeuner, on se met en marche pour l’épicerie avec l’espoir de faire le plein de café, biscuits et soda. Cette fois-ci, on veut marcher au calme mais cela n’est possible que si Buddy reste au monastère. On interpelle Nisala qui appelle Buddy, met sa kesa sur la tête du chien pour lui cacher la vue et nous hurle : « ruuuuuuuuuuuun ! ». On obéit, on court, on fuit. On débute notre marche entre les maisons aux jardins nourriciers. On entend le balai qui frotte dans la cour d’une maison, un gamin qui hurle « Hello ! », les écureuils qui imitent les téléphones portables « bip, bip, bip »… et un halètement rauque. Buddy nous a rejoint- c’est la fin de la tranquillité. A présent, à chaque maison les chiens sortent sur la voie et aboient après Buddy, le suivent, le cherchent… On croise le petit teigneux dont le volume sonore est bien trop élevé pour son gabarit - sans doute une erreur de manufacture. « Je l’appellerai mi bémol » annonce Louis. Buddy ne se laisse pas impressionner par ces dizaines de chiens qui l’accueillent comme une haie d’honneur pleine de dents et d’agressivité. Buddy s’en fout, il poursuit son escorte, la langue pendant, les boules au vent sans jamais lâcher un seul « wouf ».

    Fin d’après midi, on profite de la température qui redescend pour aller se balader sur les chemins de terre entre les rizières. Audiobook sur les systèmes relationnels puis débats : « d’après toi, qui correspondrait à la description du bourreau ? » « Tu crois que j’ai un mécanisme de défense de victime ? ». Louis, qui est le seul à réussir à se repérer dans les environs, montre la marche. Malheureusement la puce GPS de son cerveau ne prévoit pas les perturbations naturelles. Le pont au dessus de la rivière est complètement inondé. Même pas peur, on retire les chaussures et on traverse en luttant contre le courant. Une vache au milieu du chemin : même pas peur, on passe à côté. Euh…. Un peu peur en fait, elle n’a pas l’air commode celle là : elle donne des coups de cornes quand on s’approche et nous barre le passage. On envisage de faire tout un détour pour l’éviter et finalement on profite d’un Turktuk qui passe pour se faufiler.

    La digestion post-dînatoire est notre moment préféré pour passer du temps avec nos petits moines. Sila qui ne parlait pas un mot anglais lorsqu’il est arrivé au monastère (peu avant nous), commence à formuler quelques phrases. Mais aujourd’hui, il résonne comme un disque rayé et tourne en boucle avec mot pisso qui signifie fou. « Kiana, pisso », « Louis, pisso »… Pendant 1h, tout le monde est pisso. On joue au jeu des cuillères : 5 cuillères sont installée au centre de la table, chacun a 4 cartes en main, des cartes tournent et dès qu’une personne a 4 cartes similaires, tout le monde doit attraper une cuillère. Puisqu’on est 6, une personne n’aura pas de cuillère et se trouvera ainsi éliminée. Si quelqu’un attrape une cuillère sans que personne n’ait 4 cartes identiques, c’est aussi l’élimination. Louis s’amuse à déstabiliser l’adversaire. Un coup sur la table, une main qui se tend vers la cuillère… Un à un, il fait tomber les ennemis jusqu’au duel final : Nisala - Louis. Louis est rapide dans sa manipulation des cartes, Nisala se noie dans son tas de carte. Le rire étincelant de Nisala retentit. Les fous rires fusent.

    La nuit est tombée, les grenouilles chantent, les chauve-souris géante qui mesure 1m d’envergure traversent le ciel. Il est 21h, c’est l’heure d’aller se coucher ✨
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  • Bangalore - Week 1

    Jun 1–8, 2024 in India ⋅ ☁️ 23 °C

    Cela fait un moment que nous n'avons pas écrit sur FindPenguins. La slow life nous aurait-elle envoutée de son rythme atemporel ?

    **Introduction**

    Avant de s'aventurer dans ce long voyage en Asie, nous avions compilé un tableau Excel après avoir choisi 14 pays et défini 42 facteurs pour rationaliser un minimum notre installation en Asie. En effet, notre rêve est de vivre l'expatriation. Mais où ? Notre belle Terre abrite tellement d'endroits magnifiques et de cultures stimulantes pour nos cerveaux de zèbres. Sachant que nous ne sommes pas encore arrivée à la retraite, il nous fallait quand même trouver un endroit ou nous pourrions tous les deux trouver notre "dream job". En tant que consultant en innovation avec des clients français fidèles, Louis peut travailler de n'importe où, du moment qu'il a accès à internet. Pour Hélène, c'est une tout autre histoire. Son projet reste flou avant le départ mais une chose est sûre : elle souhaite avoir un impact social conséquent à travers la construction. Louis dans l'écosystème startup et high-tech, Hélène dans les milieux les plus défavorisés ; la destination finale doit pouvoir héberger ces deux mondes, quelque peu opposés. Après des semaines de recherches, Bangalore en Inde arrive en tête de liste. Après 2 semaines de déconnexion totale au Sri Lanka, nous voilà plongés dans l'effervescence d'une des villes les plus, si ce n'est pas la plus, dynamique d'Inde. En même temps qu'une retraite spirituelle, c'est le deuxième objectif de ce voyage : tester les destinations de notre tableau Excel pour confronter la pratique à la théorie et installer notre nid pour quelques années.

    **Semaine 1 : Arrivée à Bangalore**

    Nous sommes samedi 1er juin, nous choisissons un grand appartement partagé avec une très bonne connexion à internet pour que Louis puisse assurer sa semaine de travail. La bonne surprise est qu'on a le droit à un petit déjeuner gratuit à la carte : plusieurs menus continentaux ou locaux sont proposés et préparés avec attention. Dès le dimanche, nous rejoignons un groupe de jeunes français en VIE (Volontariat International en Entreprise) et échangeons sur la vie à Bangalore autour de jeux de société (dont Catan !) dans un lieu typiquement français : le Café Plume. Pendant tout le reste de la semaine, de 13h à 21h, Louis est connecté à Discord pour animer et coacher plusieurs groupes d'un hackathon en ligne. Il adore ça. Insuffler l'esprit entrepreneurial chez des néophytes, c'est sa manière de contribuer à ce monde. Au lieu de créer sa propre entreprise spécialisée dans un domaine, il préfère influencer plusieurs entrepreneurs et chef d'entreprises et miser sur l'effet papillon pour créer de la valeur à grande échelle. Cela lui permet à la fois de se stimuler intellectuellement avec des sujets très divers, des personnes atypiques, et des problématiques toujours plus challengeant tout en se gardant à jour sur le monde qui évolue si vite.

    Pendant ce temps-là, Hélène jongle avec la mise en location des appartements à Angers, la production d'une vidéo de notre séjour au temple, la prise de contacts pour rencontrer des expatriés à Bangalore. Le jeudi matin, par exemple, nous sautons dans un tuktuk, direction Leela Palace, hôtel 5 étoiles, pour prendre le café avec les expats housewives [nouvelle en cours d’écriture par Hélène - à venir dans une prochaine empreinte]. Sans surprise, et fidèle aux souvenirs de Louis issus de son enfance, la communauté expatriée jouit toujours de sa capacité extraordinaire de fédération, quelque que soit le niveau social, la religion, la nationalité, et tout autre facteur différenciateur. Nous sommes invités à diner, à être mis en contact avec des personnes qui pourraient aider Hélène, et récupérons plein d'informations et de retours d'expérience sur le style de vie à Bangalore et en Inde.

    A la fin de cette première semaine, nous invitons un ami de toutes celles et ceux qui visitent l'Inde : la tourista.
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