Lelystad-Haven

Alix

C'est fait! La première nuit en tente a passé, c'était bien agréable, malgré le sommeil qui tardait à arriver. Nous avons fait nos sacs, remballer la tente, tout ça en 42 minutes 23 secondes, ce qui dépasse largement nos attentes et qui détruit mon égo de gars de bois. Nous sommes donc repartis, le coeur léger, le ventre rempli de quelques grignotines que l'on a consommé dans la matinée et prêt à rouler vers le nord des Pays-Bas.

Nous sommes partis vers un petit village bucolique qui se nomme Muiden. La route était parsemé d'un vert éclatant et de cours d'eau grisâtre, panorama splendide et embelli par une douce brise qui soufflait dans nos cheveux gras comme la margarine. Arrivés au village, nous étions frappés par la beauté de ce bijou de l'Europe. Des petits cafés charmants, un canal qui traverse entièrement la place et des vieux habitants au sourire communicatif. Nous sommes entrés dans un bar-café qui s'appelle Oke Mo. Nous y sommes restés quasiment deux heures pour nous remplir le ventre de spécialités locales délicieuses (photo), charger nos téléphones et utiliser au maximum le wifi de la place, qui devient mine de rien une ressource rare au cours du séjour. Nous sommes repartis, direction la prochaine ville: Almere.

À Almere, nous avons fait le plein de collations et nous avons fait un arrêt au bord de l'eau, à regarder des ti-canards néerlandais, à tester des produits européens et à parler de tout et de rien. Puis, nous sommes partis pour une longue période sur nos vélos, à essayer de rejoindre la ville de Lelystad. Malheureusement, la route était longue, il ventait énormément et le paysage devenait plate. Ça ne semblait terminer. Alors nous nous sommes arrêté à une épicerie au bord de la ville et nous sommes revenus sur nos pas puisque nous avions des idées d'endroits où installer la tente pour dormir tranquillement. À ce moment-là nous
ressentions une insatisfaction puisque le défi d'atteindre le nord des Pays-Bas devenait un peu moins tentant, vu l'après-midi de pédalage compliqué.

Nous avons donc trouvé une place où installer la tente, nous avons fait de notre mieux pour taper le sol (même si y'avait tout le temps des criss de petites branches pas cassables) et déposer notre maison en étant toujours grisés par le côté "interdit" de notre démarche. D'un coup que tout est installé, je me suis mis à dormir deux heures d'un coup. À mon réveil, j'ai continué à parler à Vincent et on s'est remis à essayer de fermer l'oeil pour avoir pour une fois une nuit normale. Soudainement, vers minuit, un bruit inquiétant est apparu. Des branches qui craquent. Des feuilles qui sont secouées. Des bruits de pas. Le stress et la panique montent à un point fou. Surtout pour Vincent, qui commence à regarder autour de la tente, pour entrevoir quelque chose, en chuchotant de manière énervée. À ce moment, le plus effrayant était d'imaginer que c'était un être humain qui marche seul dans le noir dans la forêt la nuit. Au bout d'un moment, il fallait se rendre à l'évidence, c'était un animal quelconque qui marchait au loin. À ce moment-là, impossible de fermer l'oeil, surtout pour Vincent, qui continuait à parler tout bas en gardant son petit couteau du Rossy dans la main... Au bout de plusieurs longues minutes, nous avons conclus trois marchés. Un, nous ne dormirons pas sans la lumière du soleil. Deux, nous allons désormais dormir dans des vrais campings, fini les terrains interdits et reculés. Trois, nous devrions faire du bruit pour signaler notre présence à l'animal maudit. C'est à ce moment que Vincent s'est mis à combler le silence, visiblement très stressé, ce qui était hilarant. Nous avons donc alimenter une discussion pendant des heures et mis de la musique juste pour que l'animal décrisse. Au petit matin, nous avons pu nous endormir et nous réveiller encore beaucoup trop tard. Quel était cet animal? Un ours? Un renard? Un chat sauvage? Un banal oiseau? Joël Legendre?
Libre à interprétation...Read more